France Allemagne 82 : les souvenirs de Michel Hidalgo

Tragédie footballistique mais pas que…

Séville 82

Tout le monde se souvient de ce qu’il faisait le 8 juillet 1982. Une date historique dans l’histoire du football : la demi-finale tragique de la Coupe du Monde. Un France-RFA (République Fédérale d’Allemagne) au scénario surréaliste. Un calvaire d’angoisse et de suspense sur plus de deux heures. Un casting de rêve : Platini, Trésor, Bossis, Tiguana…Et la violence du choc non sanctionné entre le gardien allemand Harald Schumacher et Patrick Battiston, évacué inconscient du terrain. Rappel des faits : score à 1-1 à la fin du temps réglementaire. Grâce à l’action de Trésor puis de Giresse, la France mène 3-1 dans les prolongations et s’imagine déjà en finale. Mais l’Allemagne remonte au score, et pour la première fois de l’histoire de la Coupe du monde, un match va se jouer aux tirs au but. Incroyable retour de situation : les Bleus sont éliminés.

Séville 82, c’est le match immortel, la plus belle défaite de la France. Et c’est sur cette dramaturgie exaltante qu’un trio de musiciens construit un spectacle musical d’une rare intensité. Red, Tonio Marinescu, et  Philippe Texier installent une ambiance hypnotique, avec des improvisations de jazz, des reprises des titres de l’époque, et créent une bande-son originale plaquée sur les images sans commentaires du match qui a marqué toute une génération.

hidalgo-michel

Michel Hidalgo, sélectionneur de l’Equipe de France en 1982 sera présent à l’issue du spectacle pour « refaire le match ». Il revient sur « le match de sa vie ».

Quels souvenirs gardez-vous de cette coupe du monde 82 ?

Cette coupe du monde 82 était un grand espoir pour le football français. On avait une très belle équipe à voir jouer : Platini, Giresse, Trésor… Des grands noms ! En 82, la France n’avait jamais atteint ce niveau en Coupe du Monde, elle n’avait jamais eu de titre international. L’enjeu et l’espoir étaient énormes. Et chaque match de l’équipe de France a eu son histoire, comme lorsque l’Emir du Koweit est descendu sur le terrain… Une histoire d’hommes animés par un bel esprit de compétition. Et la demi-finale, ce match contre l’Allemagne, c’est à l’époque le plus grand moment de notre carrière !

Comment avez-vous vécu ce match ?

C’est l’un des jours le plus tristes et à la fois les plus beaux que j’ai vécus. Je revois ce ciel très noir sur Séville, la chaleur, l’orage qui guette. Le match a duré deux heures, nous sommes passés du Paradis à l’Enfer en quelques minutes. J’en ai encore des frissons. Il s’est tout passé dans ce match là : de la qualité dans les buts, des renversements de situation, l’explosion de joie du public au troisième but marqué par Giresse, l’agression non sanctionnée sur Battiston, … Tout ça on l’a vécu sur place, mais aussi pendant des années dans la tête. Ce match, je ne l’ai jamais revu, parce que je n’ai pas voulu le revoir. On avait mérité de gagner, de se qualifier pour la finale. Mais les Dieux, et surtout l’arbitre, n’étaient pas avec nous… Ce France-Allemagne c’est un cauchemar qui dure…

 

Et l’après-match, quelle ambiance ?

Après, c’est une soirée cauchemardesque pour toute l’équipe. Dans les vestiaires français, on se croirait à l’école maternelle : tout le monde est en pleurs, KO. On doit même passer deux joueurs tout habillés sous la douche avant de reprendre l’avion. Les joueurs, trop déçus, ne voulaient plus continuer. C’est pourtant la même équipe qui rapportera le premier titre de Champion à l’Euro 84 et celui de Champion Olympique aux USA un mois après.

Aujourd’hui, est-ce que le football peut encore faire vibrer comme en 82 ?

Aujourd’hui, la fraîcheur n’y est plus, il y a trop d’argent en jeu. Et puis, on ne voit plus tellement de matchs avec du spectacle. Même la finale des Bleus en 98 n’a pas marqué comme le match de 82. Les Bleus n’ont encaissé que deux buts dans la Coupe du Monde 98. C’est moins spectaculaire, ça joue trop sur la défense. Maintenant, je soutiens l’OM, mais j’aime bien aussi l’équipe de Lorient et la personnalité de Christian Gourcuff. C’est un homme assez discret, qui aime le beau football, le jeu intelligent. Et c’est une belle chose.

 

 

Séville 82

Télé-concert

Mardi 9 avril 2013 à 20h30

Estran, Guidel

Tarifs : de 9 à 14 €

Embrasser la mer à la Maison de l’île Kerner

C’est une maison aux volets bleus, accrochée à son île. On y accède par une route étroite à fleur d’eau juchée sur la fine digue qui relie Kerner à la terre. Plantée au milieu de la Petite Mer de Gâvres, la Maison de l’île Kerner préserve la mémoire du lieu et sensibilise à la fragilité de notre environnement.

Un site naturel à découvrir

La Petite Mer de Gâvres est une lagune intérieure de 600 hectares protégée par un cordon dunaire formé il y a 130 000 ans. Elle se compose d’une mosaïque de milieux : espace dunaire, estran qui mélange sable, vase et cailloux, et prés salé où s’épanouit la délicieuse salicorne. Un paradis pour de nombreuses espèces végétales et animales : coquillages et crustacés, oiseaux migrateurs et nicheurs, lavande de mer et fucus échevelé. Sans compter les nombreux bipèdes, l’échine courbée, creusant le sable à la recherche de coques et palourdes, vite remplacés par les kite-surfeurs et autres planchistes selon les marées. C’est toute cette variété de vies que met en scène la Maison de l’île Kerner à travers un espace muséographique ludique et des sorties nature originales.

Une visite ludique

Dans une ancienne maison d’ostréiculteur datant de 1902, sur un fond bleu azur, un cheminement en lattes de bois perce une grève de galets où sont reconstituées les ambiances du site. La visite s’ouvre sur la mer à marée basse, paradis des pêcheurs à pied, royaume de la reine palourde. Un vélo jeté sur la plage, des crocs et des paniers, on farfouille et on ouvre des tiroirs, des placards, des volets qui dévoilent les secrets des « culs salés qui viennent à la côte ». Bercé par le bruit des râteaux grattant le sable, on poursuit vers la découverte des beaux oiseaux qui peuplent la lagune : Chevalier Aboyeur, Oie Bernache, Tournepierre, Huîtrier Pie, Sterne ou Aigrette Garzette, ils paradent dans leur plumage d’été, celui de la séduction, grâce à des sculptures à taille réelle. La visite se termine par la présentation géographique et géologique de la Petite Mer de Gâvres. Toute cette mise en bouche livre le visiteur vers l’extérieur pour une observation avisée de la vue dégagée sur les parcs ostréicoles, le tumulus de Gâvres, la Citadelle de Port-Louis, les activités portuaires, le passage du batobus. Sur la terrasse aménagée, la vue embrasse un paysage grandiose et reposant, soumis au vent et aux embruns, observable à l’infini avec l’aide des lunettes mises à disposition.

La nature à bras le corps

De l’autre côté du jardin, l’ancien magasin des années 20 a été réaménagé en bar-épicerie d’époque, avec photos et témoignages des figures de la vie locale. Des trieuses d’huîtres au facteur, des coiffes traditionnelles aux mini-jupes des années 60, l’histoire vivante imprègne le lieu où l’on peut déguster un café avant de s’offrir le grand air. Car c’est surtout les pieds dans l’eau que se visite la lagune : avec « les petites bêtes du bord de mer », une visite en famille à la découverte de l’estran ; « la Petite Mer en kayak », une balade de près de 2h à la force des bras qui traverse 130 000 ans d’histoire jusqu’à l’île des Pins ; ou encore la nouveauté de cette année, « à fleur d’eau », un tour de l’ile à pied, moitié dans l’eau et moitié à terre, pour s’offrir un autre point de vue à ras de l’eau !

 

Pratique :

Maison de l’île Kerner – rue de la Grève à Riantec

Ouvert tous les jours jusqu’au 31 août de 10h à 19h

Sorties nature et animations sur www.maison-kerner.fr ou au 02 97 84 51 49