Rebirth of Jazz : le jazz coloré de Loriangeles

Depuis quelques semaines, Lorient a sa compilation jazz : Rebirth of Jazz. Un disque hommage imaginé par deux amoureux et de la musique avec la participation d’artistes liés à Lorient depuis 35 ans.

Amateurs très éclairés de jazz, soul et funk, Julien Le Bono (Corner Records) et Emmanuel Le Priol (producteur) ont créé leur label Rebirth of Wax en 2017. Après la réédition d’artistes très pointus et souvent introuvables, ils se sont lancés dans la création d’une compilation jazz originale, Rebirth of Jazz. « On voulait réunir des artistes qu’on aime et qu’on connait, raconte Emmanuel Le Priol. Afro-Jazz, Acid-Jazz, Electro, Ethio-Jazz, Maloya, Free-Jazz : il y existe ici un viviers d’artistes talentueux en dehors du rock et de la musique celtique ». « Et c’est aussi un hommage à un histoire extraordinaire, complète Julien Le Bono : celle du premier club de jazz créé à Paris en 1946 par deux Lorientais, le couple Pérodo, qui envoyaient les bénéfices à Lorient… La ville doit une partie de sa reconstruction au jazz ! » Raymond Queneau, Juliette Greco, Jean-Paul Sartre, Tyree Glenn, ou encore Boris Vian ont fréquenté ce Caveau des Lorientais, autour de Claude Luter et ses musiciens. « Nous avons sélectionné des titres de 1985 à 2021, cherché et contacté des musiciens, connus ou non, mais ayant un lien avec Lorient : le saxophoniste Philippe de Lacroix Herpin, Le Cercle, Galawé, Naissam Jalal, Erwann Kermorvant… Ils ont tous été partants ». Une année de travail aura été nécessaire pour boucler ce disque de 5 inédits et 3 rééditions. Même le graphisme soigné est local : Dino Voodoo, graphiste lorientais, signe la couverture de ce vinyle déjà culte, qui vient d’intégrer la playlist très sélect de FIP (Radio France).

Rebirth of jazz : en vente chez Corner Records à Lorient / 20 €

Geoffrey Oryema : une âme sensible exilée en Bretagne

Geoffrey Oryema est un artiste musicien et chanteur ougandais mondialement connu. Il sillonne la planète pour donner des concerts, participer à des projets culturels, chanter à l’ONU. Mais c’est à Ploemeur qu’il a posé ses valises en 2009. Récit d’une trajectoire hors du commun.

On connaît de lui ce célèbre titre, « Yé Yé Yé», propulsé par l’émission le Cercle de Minuit sur France 2 dans les années 90. Il compte parmi ses fidèles Manu Katché, Peter Gabriel, ou encore Brian Eno. Il a joué au stade de Wembley en 1990 pour la libération de Nelson Mandela. Artiste international et multi-instrumentiste, il parcourt le monde, toujours accompagné de sa guitare. C’est pourtant à Ploemeur que Geoffrey Oryema a choisi de s’installer. « Je suis venu ici par amour » confie l’artiste. Grand et élancé, Geoffrey Oryema ne laisse rien paraitre de ses 61 ans. Le regard clair, simplement vêtu d’un jean et d’un pull mauve, réchauffé par un bonnet de laine bleu, l’artiste conserve sa prestance et oppose une sévère discrétion sur sa vie privée. On n’en saura pas plus sur cette histoire d’amour qui a conduit le chanteur à quitter Paris, sa ville d’accueil depuis sa fuite de l’Ouganda, son pays d’origine, en 1977. « Cette histoire, je l’ai trop racontée : mon père, politicien, assassiné par Amin Dada, mon départ, enfermé dans le coffre d’une voiture, vers le Kenya. Puis mon envol pour Paris ».

Pourquoi la France ? « Parce que je voulais apprendre la langue, et puis j’adore cuisiner ! ». Geoffrey Oryema est un esthète, issu d’une famille aristocratique ougandaise : il a été élevé dans le goût de l’art et de la culture. Une mère danseuse, à la tête d’une grande compagnie, un père passionné de musique. « Il m’a initié à la harpe à 5 cordes quand j’avais 5 ans ». Geoffrey Oryema joue aussi bien des instruments traditionnels ougandais que de la guitare électrique. « J’ai été bercé par la musique anglo-saxonne : les Beatles, les Rolling Stones… L’Ouganda était un protectorat britannique à une époque ! » Un éclectisme musical bien venu alors qu’émerge la « world music » à Paris. Il enregistre son premier album « Exile » en 1990, album qui révèle le style métissé de l’artiste au grand public. « J’ai essayé de trouver mon identité en mélangeant mes influences et de définir mon style : afro pop rock. Je joue des instruments traditionnels ougandais, je chante en français, en anglais, en swahili et acholi (des langues africaines) mais les arrangements sont très actuels, modernes, avec une volonté de toujours être original. Il faut créer la mode plutôt que la suivre ».

S’il ne se lasse pas de composer, Geoffrey Oryema est aussi militant : son précédent album, « From the Heart », sorti en 2010, est un plaidoyer pour la cause des enfants soldats, ce qui lui valut d’être invité à chanter aux Nations Unies. Il y retourne d’ailleurs le 30 juin prochain pour la 69ème assemblée générale de l’Onu en présence des chefs d’états et aux côtés d’artistes du monde entier. « Youssou N’Dour, Salif Keita, Beyoncé, Rihanna… et moi ! Je serai accompagné de l’orchestre philarmonique de New-York, s’amuse le chanteur. J’ai toujours rêvé de ce genre de participation avec un grand orchestre et des chœurs… ». Aujourd’hui naturalisé français, il se partage entre Ploemeur, Paris et la Belgique où il prépare son septième album. Tout l’inspire : les bruits, l’agitation des villes, le calme de la côte bretonne. « La musique est ma thérapie, un outil redoutable, une arme. Ça m’a aidé à traverser l’horreur de la dictature, l’exil, à me reconstruire ».Entre deux avions, Geoffrey Oryema aime profiter du paysage changeant du bord de mer. « J’ai vécu dans un de ces hameaux côtiers de Ploemeur, caché dans la lande et battu par les vents. La mer, c’est important pour moi qui suis né sur les bords du Lac Victoria en Ouganda.» Il n’a jamais foulé le sol de son pays natal depuis son départ. C’est l’un de ses projets, « mon retour, j’y pense. Je ne peux pas nier d’où je viens… Je veux faire la paix avec mon pays et avec moi-même.»

Dates clés :

  • Avril 1954 : Naissance à Soroti, Ouganda
  • 1971 : Idi Amin Dada prend le pouvoir
  • Février 1977 : son père, ministre de l’Eau et des Ressources, disparait dans un accident de voiture perçu comme un assassinat maquillé. Geoffrey Oryema quitte l’Ouganda et s’installe à Paris
  • 1990 : Premier album « Exile »
  • 1994 : « Beat The Border »
  • 1997 : « Night to Night »
  • 2000 : « Lost Spirit »
  • 2004 : « Words »
  • 2009 : Installation à Ploemeur
  • 2010 : « From the Heart » (album produit à Ploemeur) et concert à l’ONU
  • 30 juin 2015 : concert à l’ONU, préparation d’un nouvel album et participation au projet « le bâton d’Ishango »

 

Algues au rythme

C’est le festival musical et écolo qui fait rimer moules-frites et circuits courts, découvertes musicales et lampes solaires, bons sons et bonnes idées. Une programmation généreuse avec des concerts gratuits, une vraie réflexion pour limiter l’empreinte écologique du festival, un travail collaboratif sur tout le territoire : le festival Algues au Rythme tisse depuis 12 ans un événement populaire et citoyen autour de la musique. Car c’est avant tout le rendez-vous des amateurs de musiques actuelles à l’affût. Les Ogres de Barback, Brigitte ou Yann Tiersen ont déjà foulé la scène d’Algues au Rythme. Et si l’on attend près de 3000 festivaliers sur ces trois jours, c’est que tout est mis en œuvre pour offrir un accueil de qualité : camping gratuit à proximité, accessibilité, covoiturage, garage à vélo, jeux en bois pour toute la famille, produits bio et locaux dans les buvettes, musique et spectacles sous les pommiers et sous chapiteau.

 

Programmation :

Jeudi 14 mai dès 18h30, Cidrerie du Golfe

Byron : hip-hop cinématographique

La Canaille : rap sur fond de rock et d’électro

 

Vendredi 15 mai dès 18h, site de Balvras :

Scopitones & Compagnie : impertinences télévisuelles et bal déjanté

Bonobo Twist : musique et théâtre

La fanfare du Bono

Samedi 16 mai dès 18h30, site de Balvras :

Sunvizors : reggae

Karimouche : chansons françaises

Mbongwana Star : rumba, reggae, funk et soul en direct de Kinshasa

Collectif 13 : rock, reggae, chanson française

Smokey Joe & The Kid : remixes hip-hop et électro sur les images du VJ Miss Chemar.

 

Festival Algues au Rythme

DU 14. AU 16. MAI

De 8 à 20 €

www.alguesaurythme.com ARRADON

L’Opéra fait son cinéma

Samedi soir au cinéma Cinéville de Lorient. Passées les caisses, une longue file de près de 200 personnes serpente devant la porte close de l’une des grandes salles de projections. Et ce n’est pas le nouveau Star Wars qu’on attend, mais le Barbier de Séville, en direct du Metropolitan Opera de New York. De l’opéra au cinéma, c’est devenu une habitude à Lorient, à Lanester et dans toutes les villes de France depuis la révolution du numérique. « Tous les contenus deviennent possibles : concerts, événements sportifs, ballets et opéra sont maintenant monnaie courante dans les salles obscures, et rencontrent un véritable succès », affirme Mirko Galli, directeur du Cinéville à Lorient. « Le public aime l’opéra, mais il faut aller loin pour en profiter… Ici, on peut s’offrir l’opéra de New-York pour 20 € dans des conditions idéales, c’est magique ! » reprend Mirko Galli, qui accueille 200 à 250 spectateurs par soirée. « J’ai l’impression d’y être, on voit mieux grâce aux nombreuses caméras : les chanteurs, l’orchestre, les coulisses, les décors…Et surtout c’est sous-titré ! » Marie-Thérèse est enthousiaste. Elle vient depuis plus de 4 ans, et à force, elle a fait connaissance avec les autres amateurs d’opéra au cinéma. « C’est du direct, c’est important, on voit la même chose que le public de New-York, explique Jacques, venu de Groix pour la soirée qui dure quand-même 3h30. « Et puis on s’offre une coupe de champagne à l’entracte », s’amusent deux spectatrices. Une ambiance conviviale entre amateurs de bel canto, qui séduit aussi les novices comme Jeannine : elle ne connait l’opéra qu’au cinéma. Jean, ancien musicien professionnel de l’Opéra de Paris, recommande les places en haut de salle, « le son est meilleur ». En homme averti, il reconnait que l’opéra au cinéma « c’est très bien, c’est une bonne approche de l’opéra, plus facile et plus didactique. Et au moins, on ne risque pas d’être mal placé ! ». Une formule déclinable à l’envi, avec les ballets du Bolchoï, les départs de la Volvo Ocean Race ou encore les spectacles des grands humoristes comme Gad Elmaleh ou Florence Foresti.

Opéra au Cinéma :

– Au Cinéville de Lorient, saison du MET de New York / lorient.cineville.fr

– Au CGR de Lanester, saison du Royal Opera House de Londres / www.cgrcinemas.fr/lanester

Les Indisciplinées # 9

Toujours à l’avant-garde des musiques actuelles, le festival automnal lorientais proposé par MAPL confirme son talent avec une neuvième édition à la fois pointue et alléchante… La recette d’un succès qui dure : des découvertes, du neuf avec du vieux, de l’inclassable et toujours du beau son.

 

Des découvertes

Si le festival des Indisciplinées s’est taillé une belle réputation dans le milieu, c’est parce qu’il assume une ligne de conduite immuable : l’émergence. C’est aux Indisciplinées que les lorientais avaient découvert Fauve, Alt-J ou encore Woodkid avant qu’ils ne deviennent des (super)stars, multi-récompensés et inévitables sur les scènes estivales. Cette année, les noms à retenir sont The Struts (glam rock britannique, le 7), Clipping (hip hop californien, le 6 pour une soirée US de haute volée au Manège) ou encore Feu ! Chatterton (le 7). Ces derniers, des français en voie d’explosion, doivent livrer un premier mini-album pour la rentrée. Les parisiens, qui citent volontiers Baudelaire au Paul Eluard, revendiquent leur attachement à la poésie et affichent un certain dandysme, délivrant avec classe des chansons à texte sur fond électro-rock. Parmi la sélection, des bretons bien-sûr, avec les nantais de Bantam Lyons (post punk, le 8/11) et Baston (le 31/10), un son garage pop qui sent un peu le soleil de Californie même s’il vient de Rennes… Autre belle surprise locale, Fuzeta (le 8 en ouverture à Cosmao Dumanoir) : un groupe local qui entre en résidence au Manège avec MAPL. Fuzeta joue une pop rock d’influence britannique et canadienne. Le groupe a déjà été repéré par les Transmusicales de Rennes puisqu’il est programmé le 5 décembre à l’Etage.

 

Des valeurs sûres et un peu de Belgitude

The Klaxons en concert le 8 novembre à Cosmao Dumanoir à Lorient
The Klaxons en concert le 8 novembre à Cosmao Dumanoir à Lorient

A ne pas rater, le live de Superdiscount 3 par Etienne de Crécy et ses acolytes de la French Touch (le 7, voir ci-contre). 2014 marque aussi le grand retour des londoniens de Klaxons. Le groupe emblématique de l’électro pop britannique sera logiquement sur la scène des Indisciplinées (le 8) avec un nouvel album plus dansant dans la lignée de Two Door Cinema Club (vu à Cosmao en 2012). La scène belge est aussi à l’honneur avec la première date de la tournée acoustique de Girls in Hawaii dans une formule théâtre mêlant de nombreux instruments, des installations de verre et des réarrangements magistraux (pop folk, le 10). Leurs compatriotes en pleine ascension de BRNS feront partie du gros plateau du samedi soir (le 8), plateau qui doit se conclure par le désormais traditionnel set électro. Et c’est le jeune caennais Fakear  qui s’y colle avec son électro pop japonisante dans un tout nouveau spectacle, après avoir foulé les scènes de nombreux festivals cet été.

 

De l’inclassable

Playing CarverAprès Dominique A l’année dernière, le Strapontin accueille une nouvelle création hybride, Playing Carver (le 4/11). Une relecture musicale des textes de l’écrivain américain Raymond Carver par John Parish (guitariste et producteur de talent) et quelques artistes. Pour les enfants, les Indisciplinées et le festival des Salles Mômes (voir aussi p.XX) proposent un spectacle musical détonnant : Les Volleyeurs (le 9 au Théâtre du Blavet) reprennent les titres de leurs idoles à la sauce « mainstream » américaine. Enfin, une autre vedette à traquer, c’est Olivier Cachin qui tiendra une conférence éclairée sur les origines du hip hop américain à la médiathèque de Lorient (le 8/11).

 

Superdiscount 3

NEW SD3Du neuf avec du vieux, c’est le Superdiscount 3 live du pionnier de la French Touch Etienne de Crécy (le 7/11). La référence de l’électro à la française revient en force avec ce troisième volet de Superdicount, 18 ans après le premier opus qui a marqué plus d’une génération. En 1996, l’album fondateur accueillait déjà la crème de l’électro comme Air, Alex Gopher et Mr Lean. Le deuxième volet en 2004 s’était fait avec Philippe Zdar et Boom Bass de Cassius ou encore DJ Mehdi. C’est dire qu’on attend du lourd avec le Superdiscount 3. Le live, qui aura déjà un peu rodé ses platines à Montreux en Suisse et sur Rock en Seine à Paris, s’annonce énergique pour accompagner une sortie d’album très attendue.

 

 

 

9 ans, le temps du bilan

L’âme des Indisciplinées, c’est lui : Thierry Houal, programmateur exigeant, défend sa sélection.

Déjà la 9è édition des Indisciplinées, comment réussir à se renouveler ?

Notre crédo, c’est la découverte, l’émergence. Cela nous oblige à être à la pointe de l’actualité musicale et des courants novateurs. On ne mise pas sur d’énormes têtes d’affiche, c’est une volonté affirmée, un virage radical pris il y a 5 ans et qui plait : on attire un public conséquent sur des artistes qui ne le sont pas encore…

Justement, comment mobiliser le public sur des noms parfois inconnus ?

Ici, le public sait qu’il va découvrir des artistes émergents dans des conditions optimales. On a vu Fauve ou Alt J à Cosmao dans une petite jauge, les artistes avaient une certaine fraîcheur. A ce stade, ils ne sont pas blasés, ils sont encore dans la spontanéité de la nouveauté. C’est le gros avantage.

Bientôt 10 ans, l’âge du succès ?

On est content de l’évolution du festival, et on reste aussi à l’écoute de tout ce qui se fait près de nous. C’est vrai que les Indisciplinées jouissent d’une reconnaissance du public et des professionnels. Ce sont maintenant les artistes qui demandent à venir jouer à Lorient, on a du refuser des gros groupes !

 

Programme :

• Vendredi 31/10 – Le Manège à Lorient

BASTON (France – Rennes) : Garage / No Wave / Surf / Pop

CROCODILES (US – Californie) : Indie Rock / Noise pop

VUNDABAR (US – Massachusett) : Surf rock / Punk

 

• Mardi 4/11 – Théâtre du Strapontin à Pont-Scorff

PLAYING CARVER : avec John Parish

 

• Jeudi 6/11 – Le Manège à Lorient

CLIPPING (US – Californie) : Hip-hop / Noise rap

OPEN MIKE EAGLE (US – Chicago) : hip-hop expérimental

 

• Vendredi 7/11 – Espace Cosmao Dumanoir à Lorient

FEU ! CHATTERTON (France) : chansons / électro-rock

THE STRUTS (UK) : Glam rock

SUPERDISCOUNT 3 LIVE (France) avec Etienne de Crecy et Alex Gopher : Electro / French Touch

ACID ARAB (France) : électro / Afrique du Nord

 

• Samedi 8/11 – Espace Cosmao Dumanoir à Lorient

FUZETA (France – Morbihan) : pop

BANTAM LYONS (France – Nantes) : Post punk

BRNS (Belgique) : Pop intense et dansante

KLAXONS (UK) : Nu-disco / Electro-pop

FAKEAR live (France – Caen) : Electro / Trip-hop

 

• Dimanche 09/11- Le Trio…S – Théâtre du Blavet à Inzinzac Lochrist

LES VOLLEYEURS (France – Nantes)

 

• Lundi 10/11- Le Théâtre de Lorient

CASCADEUR (France) : Acoustique / Lyrique / Trip hop

GIRLS IN HAWAII unplugged (Belgique) : Pop folk

 

www.lesindisciplinees.com

 

Vannes, terre de Jazz

Vincent Mahey 2Musicien, ingénieur du son, producteur et directeur technique du festival depuis 25 ans, Vincent Mahey n’est pas un débutant. Et c’est lui qui signe la programmation de cette 35è édition de Jazz à Vannes installée dans les jardins de Limur du lundi 28 juillet au samedi 2 août. Avec la volonté de séduire un large public, Vincent Mahey a composé des plateaux éclectiques et de qualité, sans être élitistes. Des grands noms du jazz s’égrènent au fil de la semaine, mais aussi la jeune génération et de joyeux métissages. Parmi les légendes, Archie Shepp, invité de Joachim Kühn (mardi 29 juillet), Gregory Porter et John Scofield (mercredi 30), René Urtreger en Trio puis Chick Corea et Stanley Clarke (jeudi 31), ou encore Ahmad Jamal en quartet (vendredi 1er août). En ouverture, le Bal de l’Afrique enchantée mettra des couleurs sur le port de Vannes lors d’une soirée gratuite. Sandra N’Kaké (mardi 29), Théo Ceccaldi trio (mercredi 30) et Magic Malik (vendredi 1er) sont les artistes à suivre de cette édition… Et pour vivre un été tout en bleu, poursuivez avec Jazz in Plescop (le 29 août) et le Jazz à Mongolérian (les 6 et 7 septembre) à Monterblanc.

 

Trois questions à Vincent Mahey, programmateur de Jazz à Vannes

Vous connaissez bien Jazz à Vannes, comment le définir ?

C’est un grand et vieux festival, il a 35 ans et des traits de caractère forts : un festival populaire, avec une musique qui n’est pas vue comme telle, et qui défend une excellence artistique. On y voit les plus grands et on y fait aussi des découvertes, le jazz français y est bien exposé. C’est aussi un festival qui jouit d’un site magnifique, le jardin de Limur, dans une région remarquable, le Morbihan. Limur offre des conditions d’écoute exceptionnelles, une acoustique dont les musiciens se souviennent longtemps, une dispersion du son porté naturellement, sans doute grâce aux pierres, au tilleul… Enfin, Jazz à Vannes reste fidèle à ses fondamentaux : être concentré sur une musique authentique, dans ses différentes esthétiques et ses multiples formes, et ne pas succomber aux sirènes de la facilité. Une exigence qui permet d’affirmer une identité : on vient à Vannes pour écouter le meilleur du jazz.

La programmation est effectivement riche et éclectique, comment créer cette alchimie ?

Il y a à Vannes un vrai potentiel de gens qui aiment cette musique. C’est une grande chance pour un programmateur de sentir un public curieux, aventureux et cela permet de proposer des artistes hors normes, des projets innovants. Vannes a toujours su attirer les légendes du jazz, cela doit rester une part de sa vocation. Je suis sensible à toutes les esthétiques du jazz : Swing, Hard Bop, musiques improvisées, électro, ambiant, …il me semble que le plus important, la valeur fondamentale de toute cette « histoire » c’est l’ouverture. Shepp est une prestigieuse illustration de mon sentiment : c’est un des pionniers du mouvement free jazz mais c’est aussi et d’abord fondamentalement un bluesman. Magic Malik pratique un art extrêmement savant mais la forme qu’il lui donne est jubilatoire. Gregory Porter a l’étoffe des géants, il ajoutera sa voix unique à la liste déjà longue des artistes programmés à Vannes avant d’être sur médiatisés. Théo Ceccaldi sera une vraie découverte, René Urtreger un invité d’honneur qui a lui seul pourrait nous raconter 50 ans d’une musique toujours en mouvement … en fait, je dirais que cette édition ne propose que des grands artistes, choisis parce qu’ils sont au sommet de leur art, et que leur art est clair et accessible .

Vous endossez pour la première fois le rôle de programmateur après 25 ans à la direction technique du festival, comment envisagez-vous votre mission ?

Voici la vision que j’en ai : amener le public à la confiance en lui faisant entendre des artistes incroyables qui font bouger et vibrer. Qu’il puisse, à terme, venir à jazz à vannes les yeux fermés. Cette semaine doit d’abord être festive et elle le sera ! Cette mission est aussi un défi : celui d’apporter une nouvelle fois la démonstration que le jazzpeut être populaire et procurer des sensations inouïes au plus grand nombre. Le jazz souffre d’un défaut d’intérêt de la part des médias les plus prescripteurs. Son public doit être élargi. Paradoxalement la création n’a peut-être jamais été aussi riche qu’aujourd’hui. Il faut casser cette image d’un jazz élitiste ou intellectuel. Le jazz est la source vivante et authentique de toutes les musiques actuelles.

 

Programmation

LUN 28.

21 H : Soirée d’ouverture avec le Bal de l’Afrique enchantée (Esplanade du port – Gratuit)

MAR 29.

17 H 30 : Sandra N’Kaké (Auditorium des Carmes)

20 H 30 : Joachim Kühn avec Majid Bekkas et Ramon Lopez, invité spécial Archie Shepp (Jardin de Limur)

22 H 15 : Joshua Redman Quartet avec Aaron Goldberg, Reuben Rogers et Gregory Hutchinson (Jardin de Limur)

MER 30.

12 H : Autour de René Urtreger (Auditorium des Carmes)

17 H 30 : Théo Ceccaldi Trio (Auditorium des Carmes)

20 H 30 : John Scofield – « überjam » (Jardin de Limur)

22 H 15 : Grégory Porter (Jardin de Limur)

JEU 31.

17 H 30 : Duo Mosalini Sens (Auditorium des Carmes)

20 H 30 : Trio René Urtreger (Jardin de Limur)

22 H 15 : Chick Corea & Stanley Clarke Duet (Jardin de Limur)

VEN 1er.

17 H 30 : Magic Malik (Auditorium des Carmes)

20 H 30 : Céline Bonacina trio (Jardin de Limur)

22 H 15 : Ahmad Jamal (Jardin de Limur)

SAM 2.

17 H 30 : Good time jazz (Auditorium des Carmes)

Andy Emler histoires d’orgues invite Laurent Dehors et André Le Meut

Lieu et heure à définir

 

www.jazzavannes.fr / tarifs : 10 € à 35 € par soirée / Pass 4 jours de 100 € à 120 €

Jazz à Vannes

Du 28 juillet au 2 août

VANNES

Festival Polignac : encore une grande cuvée

Photo 1 N.Dessay (c) Simon Fowler

La 29ème édition du Festival Polignac propose une fois de plus un savant cocktail d’exigence et de modernité, mêlant grands compositeurs et interprètes de renom avec  une ouverture aux musiques du monde. Le festival débute le 16 juillet sur un duo de violon et piano avec Gilles Apap et Marie-Joseph Jude. Le 18, Katia Buniatishvili propose un récital de piano, et le 21 l’Orchestre de Chambre de Toulouse s’empare de l’Eglise de Guidel. Déjà présente en 2013, Natalie Dessay revient chanter avec son mari, Laurent Naouri, le vendredi 25 juillet. Enfin le festival se clôture le dimanche 27 avec l’Ensemble Constantinople.

Festival Polignac

Du 16 au 27 juillet 2014 / Tarifs : 25€ à 30€ / Eglise de Guidel

Programme et infos : www.festivalpolignac.com