Algues au rythme

C’est le festival musical et écolo qui fait rimer moules-frites et circuits courts, découvertes musicales et lampes solaires, bons sons et bonnes idées. Une programmation généreuse avec des concerts gratuits, une vraie réflexion pour limiter l’empreinte écologique du festival, un travail collaboratif sur tout le territoire : le festival Algues au Rythme tisse depuis 12 ans un événement populaire et citoyen autour de la musique. Car c’est avant tout le rendez-vous des amateurs de musiques actuelles à l’affût. Les Ogres de Barback, Brigitte ou Yann Tiersen ont déjà foulé la scène d’Algues au Rythme. Et si l’on attend près de 3000 festivaliers sur ces trois jours, c’est que tout est mis en œuvre pour offrir un accueil de qualité : camping gratuit à proximité, accessibilité, covoiturage, garage à vélo, jeux en bois pour toute la famille, produits bio et locaux dans les buvettes, musique et spectacles sous les pommiers et sous chapiteau.

 

Programmation :

Jeudi 14 mai dès 18h30, Cidrerie du Golfe

Byron : hip-hop cinématographique

La Canaille : rap sur fond de rock et d’électro

 

Vendredi 15 mai dès 18h, site de Balvras :

Scopitones & Compagnie : impertinences télévisuelles et bal déjanté

Bonobo Twist : musique et théâtre

La fanfare du Bono

Samedi 16 mai dès 18h30, site de Balvras :

Sunvizors : reggae

Karimouche : chansons françaises

Mbongwana Star : rumba, reggae, funk et soul en direct de Kinshasa

Collectif 13 : rock, reggae, chanson française

Smokey Joe & The Kid : remixes hip-hop et électro sur les images du VJ Miss Chemar.

 

Festival Algues au Rythme

DU 14. AU 16. MAI

De 8 à 20 €

www.alguesaurythme.com ARRADON

Les Deizioù attisent la culture breizh

Avec l’hiver s’installe la saison des Deizioù : trois mois dédiés à la culture bretonne dans toute sa pluralité sur l’agglomération lorientaise, coordonnés par Emglev bro an Oriant.

 

De Guidel à Riantec, de Plouay à Lorient, des dizaines de spectacles, ateliers, stages, festoù-noz et concerts rappellent la vivacité d’une culture, d’une langue et d’une histoire. Organisés par Emglev Bro an Oriant, fédération d’une cinquantaine d’associations culturelles bretonnes du Pays de Lorient, les Deizioù se sont installés durablement au cœur de l’hiver et dans le cœur des habitants depuis 29 ans, rythmant de leurs joyeux événements les longs mois qui mènent au printemps. S’il n’y a pas de tête d’affiche aux Deizioù, on revendique volontiers une grande diversité de propositions : « plus qu’un festival, il s’agit d’un rassemblement, depuis l’atelier d’apprentissage des crêpes jusqu’au grand spectacle son et lumières » explique Yvonig Le Merdy, présidente d’Emglev bro an Oriant. « Le but est d’apporter un peu de culture bretonne sur le devant de la scène, même si le public n’y vient pas en priorité pour cet aspect-là ». Car il ne faut pas être spécialiste pour en apprécier la chaleureuse qualité : les animations proposées lors des Deizioù sont destinées à un public large, « il n’y pas d’entre-soi, ni de repli communautaire, bien au contraire. On cherche à montrer que la culture bretonne est ouverte et vivante » reprend la présidente. Transversale et en permanente évolution, elle s’exprime aussi bien dans la danse et la musique que dans le théâtre, la gastronomie, la langue, la photo, la peinture… « Avec les Deizioù, on lui donne une visibilité, on offre au public une occasion de prendre conscience d’une autre expression de la Bretagne, ce n’est que du plus ! ». Ainsi parmi l’offre pléthorique qui s’écoule de janvier à mars, on trouvera de nombreux concerts comme Na dost na bell, une création où le jazz réunit l’Egypte et la Bretagne le 24 janvier à l’Estran (Guidel), Gilles Servat les 31 janvier et 1er février chez Mamm Kounifl (Locmiquélic),  ou encore le spectacle musical Karigosse proposé par le cercle Bugale an Oriant et Mickaël Yaouank sur l’influence des Indes sur la ville de Lorient (dimanche 22 fév. aux Arcs, Quéven). Les festoù-noz s’enchaînent à Plouay (le 24 jan.), à Languidic (le 31 jan.), à Quéven (le 6 fév.), et à Lorient (le 21 fév.), de même les conférences pour mieux connaître l’histoire et la culture bretonne animées par Anne-Marie Chiron et Lucien Gourong. D’ailleurs, ce-dernier est un peu le « fil rouge » des Deizioù autant que de l’histoire locale : on le retrouve notamment dans le spectacle L’aïeule, crée il y a plus de 30 ans, une histoire des femmes bretonnes pendant la Grande Guerre (le 6 mars à Ploemeur) et pour Lorient la bretonne jolie (le 8 mars à Ploemeur) assortie de la 3è édition du concours mondial de gâteau breton qui doit même donner naissance à une confrérie!

 

Programme complet des Deizioù sur www.emglevbroanoriant.org

Alimenterre : comment (mieux) nourrir le monde ?

Lorient Agglomération est partenaire du festival de films documentaires AlimenTerre : 6 films pour comprendre les enjeux du déséquilibre alimentaire mondial.

 « Jamais nous ne céderont notre terre, cela équivaudrait à vendre notre âme, à mourir » : la déclaration désespérée de cette femme africaine qui veut sauver sa terre illustre les conséquences de l’acquisition forcée de terres par les géants de l’industrie agroalimentaire. Une situation dénoncée par « Sans terre, c’est la faim », le nouveau film coup de poing de la cinéaste Amy Miller et qui fait partie des 6 documentaires sélectionnés et diffusés en novembre à Lorient, en France et dans le monde dans le cadre du festival de films Alimenterre. C’est pour mieux informer et sensibiliser le grand public sur les causes économiques, sociales et politiques de la faim dans le monde, que le CFSI (Comité Français pour la Solidarité Internationale) a créé la campagne Alimenterre et son festival de Films documentaires. Car la lutte contre la faim n’est pas que l’affaire des forums internationaux et des ONG. Chacun est concerné, à son échelle, face à cette menace mondiale qui touche 842 millions de personnes dans le monde*. Un chiffre en repli depuis 25 ans mais d’une intolérable réalité. En France, une personne précaire sur deux ne mange pas à sa faim**.

food-saversA Lorient, le relais est assuré par le CRISLA depuis la création du festival en 2007. Chaque année, Alimenterre pose ses valises et ses bobines dans différentes villes de l’agglomération. Et pour 2014, Languidic et Plouay sont à l’honneur. « On s’éloigne de la ville-centre pour toucher un public nouveau : les jeunes actifs et les agriculteurs, très sensibles à ces questions, explique Morgane Sabatier, animatrice du CRISLA à Lorient, car on se rend compte que du Nord au Sud, les problématiques des paysans sont les mêmes : l’installation des jeunes agriculteurs, les terres qui se réduisent au profit de l’immobilier, le problème des semences, etc. » A travers sa programmation, le festival Alimenterre aborde ici de nombreux sujets et pose les questions de notre engagement et de nos choix alimentaires : comment lutter contre l’accaparement des terres agricoles ? Faut-il sacrifier le jus d’orange du matin ? Comment nourrir les villes demain ? Quelles solutions au quotidien pour moins gâcher ? La PAC (Politique Agricole Commune), c’est quoi ? Chaque projection est suivie d’un débat en présence de spécialistes, parfois du réalisateur, accompagné d’un échange avec le public. « On recadre le débat à notre échelle : on implique des acteurs locaux avec des propositions réelles, concrètes. Par exemple, à propos du gaspillage alimentaire, un directeur de supermarché viendra autour de la table. On veut sensibiliser, bien-sûr, mais aussi permettre au public d’être acteur du changement, en proposant d’autres options de consommation ».  Ainsi, de nombreuses séances scolaires sont organisées, les enfants constituent même les deux tiers des 3 000 personnes qui assistent aux projections. Et après 7 éditions du festival du film Alimenterre, et un travail de terrain au jour le jour, le message semble passer, « on remarque des démarches citoyennes de plus en plus importantes, une prise de conscience collective » note Morgane Sabatier.

 

 

Festival Alimenterre

Jusqu’au 30 novembre 2014

Projections à Lorient, Languidic, Riantec, Plouay et Lanester.

Gratuit

Programmation complète sur www.festival-alimenterre.org

 

* chiffres 2014 du Programme Alimentaire Mondial

** enquête Médecin du Monde, Juin 2014

Les Indisciplinées # 9

Toujours à l’avant-garde des musiques actuelles, le festival automnal lorientais proposé par MAPL confirme son talent avec une neuvième édition à la fois pointue et alléchante… La recette d’un succès qui dure : des découvertes, du neuf avec du vieux, de l’inclassable et toujours du beau son.

 

Des découvertes

Si le festival des Indisciplinées s’est taillé une belle réputation dans le milieu, c’est parce qu’il assume une ligne de conduite immuable : l’émergence. C’est aux Indisciplinées que les lorientais avaient découvert Fauve, Alt-J ou encore Woodkid avant qu’ils ne deviennent des (super)stars, multi-récompensés et inévitables sur les scènes estivales. Cette année, les noms à retenir sont The Struts (glam rock britannique, le 7), Clipping (hip hop californien, le 6 pour une soirée US de haute volée au Manège) ou encore Feu ! Chatterton (le 7). Ces derniers, des français en voie d’explosion, doivent livrer un premier mini-album pour la rentrée. Les parisiens, qui citent volontiers Baudelaire au Paul Eluard, revendiquent leur attachement à la poésie et affichent un certain dandysme, délivrant avec classe des chansons à texte sur fond électro-rock. Parmi la sélection, des bretons bien-sûr, avec les nantais de Bantam Lyons (post punk, le 8/11) et Baston (le 31/10), un son garage pop qui sent un peu le soleil de Californie même s’il vient de Rennes… Autre belle surprise locale, Fuzeta (le 8 en ouverture à Cosmao Dumanoir) : un groupe local qui entre en résidence au Manège avec MAPL. Fuzeta joue une pop rock d’influence britannique et canadienne. Le groupe a déjà été repéré par les Transmusicales de Rennes puisqu’il est programmé le 5 décembre à l’Etage.

 

Des valeurs sûres et un peu de Belgitude

The Klaxons en concert le 8 novembre à Cosmao Dumanoir à Lorient
The Klaxons en concert le 8 novembre à Cosmao Dumanoir à Lorient

A ne pas rater, le live de Superdiscount 3 par Etienne de Crécy et ses acolytes de la French Touch (le 7, voir ci-contre). 2014 marque aussi le grand retour des londoniens de Klaxons. Le groupe emblématique de l’électro pop britannique sera logiquement sur la scène des Indisciplinées (le 8) avec un nouvel album plus dansant dans la lignée de Two Door Cinema Club (vu à Cosmao en 2012). La scène belge est aussi à l’honneur avec la première date de la tournée acoustique de Girls in Hawaii dans une formule théâtre mêlant de nombreux instruments, des installations de verre et des réarrangements magistraux (pop folk, le 10). Leurs compatriotes en pleine ascension de BRNS feront partie du gros plateau du samedi soir (le 8), plateau qui doit se conclure par le désormais traditionnel set électro. Et c’est le jeune caennais Fakear  qui s’y colle avec son électro pop japonisante dans un tout nouveau spectacle, après avoir foulé les scènes de nombreux festivals cet été.

 

De l’inclassable

Playing CarverAprès Dominique A l’année dernière, le Strapontin accueille une nouvelle création hybride, Playing Carver (le 4/11). Une relecture musicale des textes de l’écrivain américain Raymond Carver par John Parish (guitariste et producteur de talent) et quelques artistes. Pour les enfants, les Indisciplinées et le festival des Salles Mômes (voir aussi p.XX) proposent un spectacle musical détonnant : Les Volleyeurs (le 9 au Théâtre du Blavet) reprennent les titres de leurs idoles à la sauce « mainstream » américaine. Enfin, une autre vedette à traquer, c’est Olivier Cachin qui tiendra une conférence éclairée sur les origines du hip hop américain à la médiathèque de Lorient (le 8/11).

 

Superdiscount 3

NEW SD3Du neuf avec du vieux, c’est le Superdiscount 3 live du pionnier de la French Touch Etienne de Crécy (le 7/11). La référence de l’électro à la française revient en force avec ce troisième volet de Superdicount, 18 ans après le premier opus qui a marqué plus d’une génération. En 1996, l’album fondateur accueillait déjà la crème de l’électro comme Air, Alex Gopher et Mr Lean. Le deuxième volet en 2004 s’était fait avec Philippe Zdar et Boom Bass de Cassius ou encore DJ Mehdi. C’est dire qu’on attend du lourd avec le Superdiscount 3. Le live, qui aura déjà un peu rodé ses platines à Montreux en Suisse et sur Rock en Seine à Paris, s’annonce énergique pour accompagner une sortie d’album très attendue.

 

 

 

9 ans, le temps du bilan

L’âme des Indisciplinées, c’est lui : Thierry Houal, programmateur exigeant, défend sa sélection.

Déjà la 9è édition des Indisciplinées, comment réussir à se renouveler ?

Notre crédo, c’est la découverte, l’émergence. Cela nous oblige à être à la pointe de l’actualité musicale et des courants novateurs. On ne mise pas sur d’énormes têtes d’affiche, c’est une volonté affirmée, un virage radical pris il y a 5 ans et qui plait : on attire un public conséquent sur des artistes qui ne le sont pas encore…

Justement, comment mobiliser le public sur des noms parfois inconnus ?

Ici, le public sait qu’il va découvrir des artistes émergents dans des conditions optimales. On a vu Fauve ou Alt J à Cosmao dans une petite jauge, les artistes avaient une certaine fraîcheur. A ce stade, ils ne sont pas blasés, ils sont encore dans la spontanéité de la nouveauté. C’est le gros avantage.

Bientôt 10 ans, l’âge du succès ?

On est content de l’évolution du festival, et on reste aussi à l’écoute de tout ce qui se fait près de nous. C’est vrai que les Indisciplinées jouissent d’une reconnaissance du public et des professionnels. Ce sont maintenant les artistes qui demandent à venir jouer à Lorient, on a du refuser des gros groupes !

 

Programme :

• Vendredi 31/10 – Le Manège à Lorient

BASTON (France – Rennes) : Garage / No Wave / Surf / Pop

CROCODILES (US – Californie) : Indie Rock / Noise pop

VUNDABAR (US – Massachusett) : Surf rock / Punk

 

• Mardi 4/11 – Théâtre du Strapontin à Pont-Scorff

PLAYING CARVER : avec John Parish

 

• Jeudi 6/11 – Le Manège à Lorient

CLIPPING (US – Californie) : Hip-hop / Noise rap

OPEN MIKE EAGLE (US – Chicago) : hip-hop expérimental

 

• Vendredi 7/11 – Espace Cosmao Dumanoir à Lorient

FEU ! CHATTERTON (France) : chansons / électro-rock

THE STRUTS (UK) : Glam rock

SUPERDISCOUNT 3 LIVE (France) avec Etienne de Crecy et Alex Gopher : Electro / French Touch

ACID ARAB (France) : électro / Afrique du Nord

 

• Samedi 8/11 – Espace Cosmao Dumanoir à Lorient

FUZETA (France – Morbihan) : pop

BANTAM LYONS (France – Nantes) : Post punk

BRNS (Belgique) : Pop intense et dansante

KLAXONS (UK) : Nu-disco / Electro-pop

FAKEAR live (France – Caen) : Electro / Trip-hop

 

• Dimanche 09/11- Le Trio…S – Théâtre du Blavet à Inzinzac Lochrist

LES VOLLEYEURS (France – Nantes)

 

• Lundi 10/11- Le Théâtre de Lorient

CASCADEUR (France) : Acoustique / Lyrique / Trip hop

GIRLS IN HAWAII unplugged (Belgique) : Pop folk

 

www.lesindisciplinees.com

 

Vannes, terre de Jazz

Vincent Mahey 2Musicien, ingénieur du son, producteur et directeur technique du festival depuis 25 ans, Vincent Mahey n’est pas un débutant. Et c’est lui qui signe la programmation de cette 35è édition de Jazz à Vannes installée dans les jardins de Limur du lundi 28 juillet au samedi 2 août. Avec la volonté de séduire un large public, Vincent Mahey a composé des plateaux éclectiques et de qualité, sans être élitistes. Des grands noms du jazz s’égrènent au fil de la semaine, mais aussi la jeune génération et de joyeux métissages. Parmi les légendes, Archie Shepp, invité de Joachim Kühn (mardi 29 juillet), Gregory Porter et John Scofield (mercredi 30), René Urtreger en Trio puis Chick Corea et Stanley Clarke (jeudi 31), ou encore Ahmad Jamal en quartet (vendredi 1er août). En ouverture, le Bal de l’Afrique enchantée mettra des couleurs sur le port de Vannes lors d’une soirée gratuite. Sandra N’Kaké (mardi 29), Théo Ceccaldi trio (mercredi 30) et Magic Malik (vendredi 1er) sont les artistes à suivre de cette édition… Et pour vivre un été tout en bleu, poursuivez avec Jazz in Plescop (le 29 août) et le Jazz à Mongolérian (les 6 et 7 septembre) à Monterblanc.

 

Trois questions à Vincent Mahey, programmateur de Jazz à Vannes

Vous connaissez bien Jazz à Vannes, comment le définir ?

C’est un grand et vieux festival, il a 35 ans et des traits de caractère forts : un festival populaire, avec une musique qui n’est pas vue comme telle, et qui défend une excellence artistique. On y voit les plus grands et on y fait aussi des découvertes, le jazz français y est bien exposé. C’est aussi un festival qui jouit d’un site magnifique, le jardin de Limur, dans une région remarquable, le Morbihan. Limur offre des conditions d’écoute exceptionnelles, une acoustique dont les musiciens se souviennent longtemps, une dispersion du son porté naturellement, sans doute grâce aux pierres, au tilleul… Enfin, Jazz à Vannes reste fidèle à ses fondamentaux : être concentré sur une musique authentique, dans ses différentes esthétiques et ses multiples formes, et ne pas succomber aux sirènes de la facilité. Une exigence qui permet d’affirmer une identité : on vient à Vannes pour écouter le meilleur du jazz.

La programmation est effectivement riche et éclectique, comment créer cette alchimie ?

Il y a à Vannes un vrai potentiel de gens qui aiment cette musique. C’est une grande chance pour un programmateur de sentir un public curieux, aventureux et cela permet de proposer des artistes hors normes, des projets innovants. Vannes a toujours su attirer les légendes du jazz, cela doit rester une part de sa vocation. Je suis sensible à toutes les esthétiques du jazz : Swing, Hard Bop, musiques improvisées, électro, ambiant, …il me semble que le plus important, la valeur fondamentale de toute cette « histoire » c’est l’ouverture. Shepp est une prestigieuse illustration de mon sentiment : c’est un des pionniers du mouvement free jazz mais c’est aussi et d’abord fondamentalement un bluesman. Magic Malik pratique un art extrêmement savant mais la forme qu’il lui donne est jubilatoire. Gregory Porter a l’étoffe des géants, il ajoutera sa voix unique à la liste déjà longue des artistes programmés à Vannes avant d’être sur médiatisés. Théo Ceccaldi sera une vraie découverte, René Urtreger un invité d’honneur qui a lui seul pourrait nous raconter 50 ans d’une musique toujours en mouvement … en fait, je dirais que cette édition ne propose que des grands artistes, choisis parce qu’ils sont au sommet de leur art, et que leur art est clair et accessible .

Vous endossez pour la première fois le rôle de programmateur après 25 ans à la direction technique du festival, comment envisagez-vous votre mission ?

Voici la vision que j’en ai : amener le public à la confiance en lui faisant entendre des artistes incroyables qui font bouger et vibrer. Qu’il puisse, à terme, venir à jazz à vannes les yeux fermés. Cette semaine doit d’abord être festive et elle le sera ! Cette mission est aussi un défi : celui d’apporter une nouvelle fois la démonstration que le jazzpeut être populaire et procurer des sensations inouïes au plus grand nombre. Le jazz souffre d’un défaut d’intérêt de la part des médias les plus prescripteurs. Son public doit être élargi. Paradoxalement la création n’a peut-être jamais été aussi riche qu’aujourd’hui. Il faut casser cette image d’un jazz élitiste ou intellectuel. Le jazz est la source vivante et authentique de toutes les musiques actuelles.

 

Programmation

LUN 28.

21 H : Soirée d’ouverture avec le Bal de l’Afrique enchantée (Esplanade du port – Gratuit)

MAR 29.

17 H 30 : Sandra N’Kaké (Auditorium des Carmes)

20 H 30 : Joachim Kühn avec Majid Bekkas et Ramon Lopez, invité spécial Archie Shepp (Jardin de Limur)

22 H 15 : Joshua Redman Quartet avec Aaron Goldberg, Reuben Rogers et Gregory Hutchinson (Jardin de Limur)

MER 30.

12 H : Autour de René Urtreger (Auditorium des Carmes)

17 H 30 : Théo Ceccaldi Trio (Auditorium des Carmes)

20 H 30 : John Scofield – « überjam » (Jardin de Limur)

22 H 15 : Grégory Porter (Jardin de Limur)

JEU 31.

17 H 30 : Duo Mosalini Sens (Auditorium des Carmes)

20 H 30 : Trio René Urtreger (Jardin de Limur)

22 H 15 : Chick Corea & Stanley Clarke Duet (Jardin de Limur)

VEN 1er.

17 H 30 : Magic Malik (Auditorium des Carmes)

20 H 30 : Céline Bonacina trio (Jardin de Limur)

22 H 15 : Ahmad Jamal (Jardin de Limur)

SAM 2.

17 H 30 : Good time jazz (Auditorium des Carmes)

Andy Emler histoires d’orgues invite Laurent Dehors et André Le Meut

Lieu et heure à définir

 

www.jazzavannes.fr / tarifs : 10 € à 35 € par soirée / Pass 4 jours de 100 € à 120 €

Jazz à Vannes

Du 28 juillet au 2 août

VANNES

Festival Polignac : encore une grande cuvée

Photo 1 N.Dessay (c) Simon Fowler

La 29ème édition du Festival Polignac propose une fois de plus un savant cocktail d’exigence et de modernité, mêlant grands compositeurs et interprètes de renom avec  une ouverture aux musiques du monde. Le festival débute le 16 juillet sur un duo de violon et piano avec Gilles Apap et Marie-Joseph Jude. Le 18, Katia Buniatishvili propose un récital de piano, et le 21 l’Orchestre de Chambre de Toulouse s’empare de l’Eglise de Guidel. Déjà présente en 2013, Natalie Dessay revient chanter avec son mari, Laurent Naouri, le vendredi 25 juillet. Enfin le festival se clôture le dimanche 27 avec l’Ensemble Constantinople.

Festival Polignac

Du 16 au 27 juillet 2014 / Tarifs : 25€ à 30€ / Eglise de Guidel

Programme et infos : www.festivalpolignac.com

A Groix, les Greks fêtent la Grèce

Les Groisillons sont aussi appelés les Greks, un drôle de nom hérité des femmes de l’île qui autrefois gardaient toujours sur le feu une cafetière (Grek en breton) pour réchauffer les pêcheurs de la famille. Et cette année, les Greks reçoivent les Grecs ! Pour sa 14è édition, le Festival International du Film Insulaire de Groix met les îles grecques à l’honneur, et plus particulièrement la Crète. Berceau de la démocratie, destination touristique indémodable puis caisse de résonnance de la crise économique européenne, la Grèce doit aujourd’hui se reconstruire. Et c’est à travers le regard des cinéastes et des réalisateurs que le festival nous présente ce pays, avec une trentaine de films programmés sur la vie des insulaires, les nouveaux défis à relever par le pays, les espoirs qui naissent aussi des pires situations. Le festival s’ouvre ainsi à toute la culture grecque, le cinéma en priorité, mais aussi la musique, la littérature et les arts plastiques. Parallèlement, le FIFIG donne une carte blanche au jeune festival du film de Clare Island dans le prolongement de l’édition 2013 consacrée à l’Irlande.

FIFIG 2014

FIFIG – Festival International du Film Insulaire de Groix

Du 20 au 24 août 2014 – Port-Lay – Ile de Groix

Programme complet sur www.filminsulaire.com