Théâtre de Lorient : bienvenue à Simon Delétang

Simon Delétang prend la direction du Théâtre de Lorient à la suite de Rodolphe Dana. Jusqu’alors à directeur du Théâtre du Peuple à Bussang, le comédien et metteur en scène arrive à Lorient en janvier, après la mise en scène de La Mort de Danton de Georg Büchner à la Comédie-Française..

Vous êtes à la fois metteur en scène, comédien, scénographe : d’où vous vient cette passion du théâtre ?

Simon Delétang : La plus grande des questions ! Ce n’est pas forcément un point de départ, même si je suis allé au théâtre tôt avec mes parents mais c’était un calvaire pour moi. Le plaisir est venu progressivement, j’ai fini par trouver ma place grâce à un atelier théâtre au collège. La vraie révélation, c’est ma première fois sur scène, face au public : j’ai découvert un lieu où je me suis senti bien. J’ai eu un parcours de théâtre grâce à l’école, au lycée, à l’université et aux instances publiques, jusqu’à intégrer un Centre dramatique national (CDN) aujourd’hui.

Vous connaissez le fonctionnement d’un théâtre : vous êtes passé par la direction de la Comédie de Reims, aux Ateliers de Lyon, puis pendant près de 6 ans au Théâtre du Peuple, dans les Vosges, un théâtre original…

Le Théâtre du peuple est unique : un équipement de 800 places, dans un village de 1 200 habitants… Tout en bois, avec le fond de scène ouvert sur l’extérieur, il est classé depuis 1895. On y travaille avec des amateurs et des pro, le public vient de toute la France. C’est au Théâtre du Peuple que j’ai fait mes armes sur un théâtre grand public, avec un répertoire populaire et de haute littérature. J’ai arpenté le territoire pendant 4 ans, à pied, dans la montagne, pour présenter un spectacle d’une heure aux habitants. C’est une expérience unique, très singulière.

Pourquoi avoir choisi Lorient ?

Je suis venu jouer à Lorient vers 2012 au Grand Théâtre. De ma loge, je voyais la pelouse du stade du Moustoir : c’était incroyable d’être si proche d’un stade, lieu populaire, pour moi un fan de foot ! J’ai eu envie d’aller vers ce lieu. Et puis j’ai toujours rêvé de diriger un CDN, avec une équipe solide pour porter les projets avec moi. Lorient est aussi un outil d’exception : 3 salles, un territoire très vaste, la dimension pluridisciplinaire, l’effervescence culturelle, une chance absolue. Mon projet c’est « un théâtre de terrain » : je veux mettre à profit mon expérience de la décentralisation en montagne et créer un réseau de diffusion à Lorient et dans les villes et villages alentours. Aller vers le public, chez lui, et l’encourager à venir à Lorient.

En savoir + : http://www.theatredelorient.fr

Auto-construction : le DIY pour ma maison

Laissez-faire le spécialiste : vous ! De l’auto-construction à la fabrication de panneaux solaires, les particuliers reprennent en main leur consommation et cherchent à mieux comprendre les techniques qui alimentent leur quotidien.

 

En ces temps de COP21, il est intéressant d’explorer les initiatives qui visent à rationaliser notre consommation et notre dépense énergétique. Devenue une nécessité, l’éco-construction fait partie de ces nouvelles tendances pour mieux construire : matériaux et techniques respectueuses de l’environnement, faible dépenses énergétiques, isolation renforcée, architecture bioclimatique et énergies renouvelables sont de tous les chantiers. Pour aller encore plus loin, l’auto-construction se développe dans le sillage de ces problématiques : « aujourd’hui, la proportion d’auto constructeurs augmente. On s’intéresse de plus en plus aux techniques qui peuvent s’approprier et qui ne demandent pas un outillage énorme ou un degré de technicité extrêmement important, avec des matériaux simples, comme les bottes de paille, les ossatures bois » explique Julie Barbeillon*, rédactrice en chef de La Maison Écologique qui organisait le salon Ecohome de l’habitat durable en octobre à Paris. Le DYI (de l’anglais Do It Yourself : que l’on faire soi-même)  est l’autre grande tendance sur Internet. « Vous allez trouver de petites fiches pratiques pour isoler vous-même votre maison, faire un banc en palettes de bois recyclé, des meubles en carton, votre mobilier à partir d’éléments recyclés. Par exemple en Bretagne, l’association Aezeo forme les particuliers et les collectivités locales à l’auto-construction en énergies renouvelables. Vous pouvez donc apprendre à construire un panneau solaire, un poêle à bois, et des techniciens de collectivités locales y participent ! ». En France, les professionnels du bâtiment estiment que l’auto-construction représente 3 à 7 % des maisons réalisées chaque année en France.

 

Aezeo : se former aux énergies renouvelables

Aezeo est un centre de formation unique en France. Installé à Ploemeur, près de Lorient dans le Morbihan, il propose des formations à l’autonomie énergétique dans le bâtiment. « Nous formons et accompagnons les personnes qui souhaitent devenir autonomes en énergie, produire et/ou exploiter leur propre énergie » explique Samuel Le Berre, fondateur d’Aezeo. Concrètement, on y apprend à fabriquer des panneaux solaires, des poêles bouilleurs, des éoliennes, des systèmes complets pour l’eau chaude et le chauffage… « Les stagiaires fabriquent eux-mêmes leur poêle bouilleur, leur éolienne, pour ensuite les emporter et les installer chez eux. C’est du sur-mesure ».  Jusqu’à l’autonomie énergétique : production de chaleur et d’électricité, maîtrise de la conception de systèmes 100% autonomes. En cinq ans d’existence, Aezeo a accueilli plus de 400 stagiaires, dont de nombreuses collectivités locales et des artisans, de plus en plus intéressés par les énergies renouvelables. « Je suis convaincu que l’autonomie énergétique passe par une meilleure connaissance. Grâce à notre formation, les stagiaires comprennent que finalement, c’est facile. Facile qui se dit aezeo en breton… ».

 

Maîtriser sa consommation et créer une chaîne du savoir-faire

 

Pourquoi se lancer dans la construction de son poêle à bois, alors qu’il en existe de centaines sur le marché et que des artisans peuvent les installer ? « C’est une envie et un besoin de maîtriser le savoir-faire, explique Samuel Le Berre. On est le Ikea ou le Leroy-Merlin des énergies renouvelables : comme on assemble son armoire ou on installe son lavabo, on apprend à concevoir son équipement et à maitriser sa production d’énergie ! ». Un concept pédagogique et concret, mais aussi une réaction face à un système vorace qui tend à lasser de plus en plus de consommateurs. « Pour certains, c’est une recherche de liberté : celle de contrôler ses besoins en énergie, qui sont l’un des besoins primaires de l’homme ». Avec Aezeo, Samuel Le Berre va aussi former d’autres formateurs, des spécialistes qui vont essaimer partout en France de nouveaux centres de formation aux énergies renouvelables. « Je veux partager mes compétences et créer une chaîne de savoir-faire, pour voir les énergies renouvelables se développer rapidement. » Le centre Aezeo a déjà permis de construire 400 m² de panneaux solaires, dont 20 m² pour la ville de Lorient. Mais la grande majorité des stagiaires vient d’au-delà du Pays de Lorient, « les gens traversent la France pour suivre nos formations, il y a une très forte demande ».

 

 

 

 

* En savoir plus sur http://www.consoglobe.com/maison-eco-construction-cg#xIVxqH8gSz3FgxmH.99

 

 

Ils ont choisi Lorient Odyssée

Promoteur ou hôtelier, les premiers investisseurs ne se sont pas fait attendre pour miser sur l’ambitieux projet Lorient Odyssée.

Des bureaux, des commerces, un hôtel, un restaurant, des logements de différentes tailles et hauteurs, des parkings pour voitures et vélo : c’est un nouveau quartier qui se dessine autour de la gare de Lorient. Le projet Lorient Odyssée devrait à terme occuper les 15 hectares du secteur, et dès l’année prochaine, les premiers immeubles vont sortir de terre. « C’est un beau projet, de très belle taille, confirme Cécile Robino, développeur immobilier chez Adim Ouest, promoteur des deux premiers ilots. Et l’arrivée de la grande vitesse, on y croit ». Adim Ouest connaît bien le sujet des renouveaux des quartiers de gares et des effets de la LGV : l’entreprise réalise un ensemble du même type à Angers et un autre à Nantes, tous les deux près de la gare. « Lorient est une ville dynamique qui présente de nombreuses possibilités en termes de construction, explique Cécile Robino. On a une certaine expérience des projets en lien avec les gares, et on sait que l’arrivée de la LGV dans une ville déjà dynamique ne peut qu’amplifier son attractivité ». Adim Ouest s’est donc porté candidat pour la construction d’un ensemble immobilier mixte qui comporte un parking public, des commerces, 5 immeubles avec deux grandes éminences de 11 et 12 étages, figurant des phares sur la ville, mais aussi un hôtel et un restaurant de plus de 2 500 m². Et c’est le groupe Kolibri, installé à Caudan et déjà propriétaire de 7 hôtels entre Lorient et Brest, qui a choisi d’investir dans ce projet. « Ce choix remonte déjà à plusieurs années, se souvient Bertrand Hesnard, dirigeant du groupe Kolibri. Si l’on considère l’environnement économique de Lorient, on constate qu’il n’y a pas eu de projet hôtelier depuis la construction des Rives du Ter à Larmor. Mais au regard du développement économique de la ville, qui sera encore accéléré avec l’arrivée de la LGV, on peut attendre une progression du flux du tourisme d’affaires et de loisirs. Ce projet a donc du sens, il accompagne et consolide l’offre existante ». Le groupe travaille déjà à un nouveau concept de restaurant innovant, dans les tendances culinaires actuelles.

Si t’es gratuit, t’as tout compris…

Le gratuit a la cote : bourses d’échanges, gratiféria, troc, café ou baguette suspendu… On donne ses biens, son temps et ses services pour partager et être solidaire.

Il existe un placard un peu magique à la faculté de sciences de Lorient : on y dépose des objets dont on ne veut plus, d’autres y prennent ce qui peut les servir. C’est une « zone de gratuité » destinée aux étudiants. « Il s’agit d’un don anonyme, pas d’un troc, insiste Morgane Kerdraon, de l’association étudiante DDcalés. Un objet qui n’a plus de valeur pour moi peut encore servir à quelqu’un d’autre. C’est tellement simple de donner plutôt que de jeter ! » Le placard voit ainsi passer des vêtements, un four à micro-ondes, des calculettes, de la vaisselle, des livres ou des chaussures… Cette zone de gratuité s’inspire des « gratiférias », ces grands marchés 100% gratuits ouverts à tous et proposés chaque trimestre à Lorient par le collectif Autres Horizons. « Il y a urgence à changer nos vies et nos modes de consommation : il faut arrêter de jeter, et surtout rapprocher les citoyens » explique Nadette Lenoir, membre du collectif. Un bon moyen de s’interroger sur son propre comportement de consommateur mais aussi de lutter contre la pauvreté, « le tout anonymement, sans devoir se justifier », précise Nadette Lenoir. Les gratiférias rassemblent un public hétéroclite autour d’animations musicales et de bons gueuletons. « On ne fait pas de discours misérabiliste, on veut faire bouger les choses dans la bonne humeur, positiver ». Il y a beaucoup d’autres initiatives similaires sur le territoire : cafés, baguettes ou soupes suspendus (vous payez d’avance une baguette ou un café à votre commerçant qui le redonne gratuitement à qui lui demande), disco soupe et disco salade (transformer des fruits et légumes destinés à être jetés en une délicieuse préparation, et en même temps sensibiliser au gaspillage…), incroyables comestibles (installer des potagers sauvages où chacun peut participer et se servir), les troc et autres SEL pour système d’échange local. A Riantec, l’association SEL’Ty de Lorient permet aux adhérents d’échanger des heures de ménages contre des cours d’informatique, sans jamais payer en euros. « On voir un élan de solidarité, reprend Nadette Lenoir, les gens connaissent la misère ou en prennent conscience, ils ont aussi envie d’un lien social. Les journées comme les gratiférias regonflent le cœur ! ». Le don, ou l’échange : un petit geste individuel, un moyen utile de recycler, de se réapproprier l’espace public, de créer un mouvement convivial et solidaire entre voisins, entre générations, entre classes. « Nous souhaitons essaimer dans tout le pays de Lorient : rapprochez-vous et créez vos gratiférias et vos disco soupes ! » encouragent Morgane et Nadette.

Collectif Autres Horizons / autreshorizonslorient.blogspot.fr/

Prochaine gratiféria le 28 mars place Paul Bert à Lorient

Armen Instrument, leader de l’extraction-purification

Armen Instrument conçoit et fabrique des instruments pour l’extraction et la purification de principes actifs. En 20 ans d’exercice, l’entreprise est devenue le partenaire de pointe de sociétés pharmaceutiques et cosmétiques internationales. Rencontre avec Grégoire Audo, son directeur.

 

Qu’est-ce que l’extraction-purification ?

Grégoire Audo, Armen Instrument photo Le Télégramme

Nous concevons des machines de chromatographie comparative qui permettent d’analyser un mélange et d’en identifier les divers composants, puis de les isoler. Ces technologies sont très utiles en milieu pharmaceutique et universitaire pour extraire une molécule et obtenir un produit pur. Par exemple un principe actif en pharmacie, un extrait de plante en cosmétique, vérifier la traçabilité d’un ingrédient en agroalimentaire… Actuellement, on est en cours d’industrialisation d’un procédé de purification pour une société pharmaceutique.

 

Quelle est votre spécificité dans ce domaine ?

Nous développons une technologie particulière et innovante, la chromatographie de partage centrifuge (CPC). Ce procédé permet des économies de solvants et une meilleure productivité. Nous y associons depuis deux ans une offre de prestation de service en extraction-purification : nous mettons notre labo, nos machines et nos chimistes à disposition d’entreprises clientes qui n’ont ni les moyens ni les compétences pour acquérir le matériel. Nous formons également nos clients. Notre objectif est aussi d’industrialiser le CPC d’ici 3 ans.

 

Vous êtes implanté à Saint-Avé, engagez-vous des collaborations locales ?

Notre ancrage est fort ici. Alors que nous réalisons 60% de notre CA à l’étranger, nous recrutons en Bretagne, nos prestataires et fournisseurs sont aussi dans le grand ouest. Nous collaborons par exemple depuis de nombreuses années avec l’UBS* et son laboratoire LBCM**. En ce moment, nous participons à un projet de thèse sur l’extraction et la purification de molécules à partir d’algues locales. L’idée est d’identifier une molécule qui pourrait remplacer les protecteurs solaires dans les crèmes cosmétiques. C’est important pour nous de participer à la recherche, on ne vend pas qu’un instrument, on travaille en synergie avec l’université pour progresser plus vite, ensemble.

 

* UBS : Université de Bretagne-Sud

** LBCM : Laboratoire de Biologie et Chimie Marines

 

Infos clés :

Création en 1994 à Vannes

Intégration au groupe américain Gilson en 2013

11 salariés dont 4 ingénieurs et 2 chimistes

50 à 100 machines produites par an

60 % du chiffre d’affaires réalisé en Europe et en Asie

L’UBS, une université ouverte sur l’entreprise

Depuis plus de 20 ans, l’université de Bretagne-Sud tisse des liens durables avec son environnement économique et professionnel. Une multitude de contacts et de projets qui trouvent une nouvelle structure d’accompagnement depuis cette année : le Service Relations Entreprises de l’UBS.

 

Loin des clichés d’une université refermée en temple du savoir, l’UBS s’attache depuis sa création à favoriser et entretenir les liens avec les entreprises. Stages d’étudiants, recrutements, partenariats, formation professionnelle, collaborations de recherche, prestations de services, chaire d’entreprise : les occasions de contacts sont plurielles et confirment l’UBS comme acteur économique de premier plan. C’est pour mieux orienter les différentes demandes et structurer son offre de services que l’université s’est dotée d’un Service des Relations Entreprises (SRE). 6 personnes y jouent le rôle d’interface entre l’UBS et les entreprises. Car l’enjeu de ces relations est multiple : « il s’agit bien-sûr en priorité d’offrir des débouchés à nos étudiants, explique Hervé Majastre, directeur du SRE, cela passe aussi par une connaissance fine des activités et des besoins des entreprises, pour proposer des formations adaptées ». L’UBS accompagne également ses étudiants sur la voie de l’entrepreneuriat : junior entreprises, associations étudiantes, entrepreneuriales avec l’UDEM, projet Start’UBS, stages…  « Les étudiants sont les futurs patrons, il y a une culture d’entreprise à développer, même chez les doctorants, car 80% d’entre eux ne seront pas fonctionnaires ! » reprend Hervé Majastre.

L’UBS comme acteur économique du territoire

Véritable partenaire, l’UBS intervient dans le développement économique du territoire : « avec nos 13 laboratoires, nos 3 plateaux techniques, on accompagne la compétitivité et l’innovation. Nous mettons à disposition nos équipements et nos compétences. Nous participons aux Clusters Nautisme, Tic et agroalimentaire… Récemment, un de nos laboratoires testé la résistance des mâts en carbone du bateau de Franck Cammas… ». L’université ouvre donc largement les portes de ses salles de cours et de ses laboratoires, avec l’idée d’une émulation et d’une synergie positives pour tout le monde. Sur le plan de l’accompagnement, le service de formation continue propose des formations professionnelles qualifiantes et diplômantes. Enfin, la fondation universitaire propose déjà une chaire d’entreprise autour de la connaissance du territoire, et travaille à une nouvelle chaire décisionnelle.

 

Infos clés :

9000 étudiants

450 enseignants et enseignants-chercheurs

13 laboratoires, 3 plateaux techniques mutualisés

100 formations dont 20 en alternance et contrats pro

2500 stages étudiants

60 thèses par an

41 contrats avec les entreprises, dont 15 CIFRE (Conventions Industrielles de Formation par la Recherche)

www.univ-ubs.fr

La solidarité des libraires indépendants

« Merci pour ce moment », l’imprévu best-seller (440 000 exemplaires vendus fin septembre) de Valérie Trierweiler sur sa relation avec le Président François Hollande l’a prouvé : le secteur du livre résiste plutôt bien dans un environnement de crise*. Pourtant, on se souvient des récents dépôts de bilan de Virgin et de Chapitre. Un épisode douloureux jusqu’à Lorient (voir ci-dessous) qui montre que tout n’est pas si simple. Et c’est pour mieux revendiquer leur attachement au livre en tant que bien culturel, et pas de consommation, que six libraires indépendants se sont regroupés en une association, LIPL (Libraires Indépendants du Pays de Lorient) dès 2010. « On s’est rapproché pour mieux faire connaître notre métier qui doit évoluer en même temps que la société » explique Chantal Dufief, présidente de LIPL et propriétaire de la librairie lorientaise Quand les livres s’ouvrent.

Chantal Dufief et son mari, librairie Quand les livres s'ouvrent à Lorient, et membres du réseau LIPL
Chantal Dufief et son mari, librairie Quand les livres s’ouvrent à Lorient, et membres du réseau LIPL

Car au Pays de Lorient comme ailleurs, les libraires font face au géant du net Amazon, à la concurrence des grandes surfaces, à la dilution d’une offre pléthorique dans des points de distributions très éparpillés. « On va au supermarché pour trouver tout dans un même lieu, des livres et des petits pois. Mais cela isole les gens de plus en plus, même chose avec Internet. Alors qu’en entrant dans une librairie, on s’engage socialement et dans la vie culturelle de son quartier, de sa commune ». Plus qu’un étalage de livres, les membres de LIPL revendiquent un savoir-faire professionnel, une connaissance démultipliée par leurs spécialités respectives : jeunesse, bien-être, culture locale, littérature… Ils défendent leur rôle et leur place, « on opère une sélection, on propose des coups de cœur, des animations, on conseille et on écoute les lecteurs. La lecture révèle beaucoup de soi, de l’intime : on est dans une relation d’échanges. Et une librairie, ça respire la vie, le goût de l’autre » reprend Chantal Dufief. Animateur de terrain, LIPL participe à des événements et organise le salon bisannuel du livre santé et bien-être. Le réseau prépare même sa sélection pour lancer un prix du livre LIPL courant 2015.

 

Infos sur http://assolipl.blogspot.fr

 

* En 2013, on compte 356 millions de livres papiers vendus, avec une nette progression du livre numérique qui double ses ventes à 5 millions de téléchargements payants recensés. 

La politique du rire

Tendances

 

Claudia Tagbo, Kev Adams, Régis Mailhot, Chevallier et Laspalès : entre novembre et décembre, les humoristes se bousculent sur les scènes du Pays de Lorient. « L’humour, c’est ce qui marche le mieux : on est sûr de remplir à chaque soirée » explique Jean-Pierre Le Garrec, directeur d’Orcade Spectacles  à Lorient. « On attend la tournée de Florence Foresti l’année prochaine, et ça sera encore complet, même dans une salle à 3 000 places ! ». Effet de mode ou vrai symptôme ? « Les gens sont stressés, ils veulent se défouler, se dérider et se changer les idées » analyse Jean-Pierre Le Garrec. Même constat pour le sociologue Olivier Mongin*, « rire nous rassure et nous permet de décompresser. Il y a un effet cathartique qui aide à désamorcer les tensions et calmer le jeu. » On rit de soi et des autres, de nos défauts et de nos angoisses, de ce qui nous fait peur. Mais on rit aussi ensemble, « notre rire est toujours le rire d’un groupe » affirme Henri Bergson dans son Essai sur la signification du rire paru en 1900. C’est un moment de lâcher-prise, où l’on se dégage de ses carcans pour vivre un moment de partage, de connivence et de convivialité, « le rire doit avoir une signification sociale ». Or le philosophe rappelle qu’ «il n’y a pas de comique en dehors de ce qui est proprement humain ». Alors, riez ! C’est bon pour votre humanité…

* auteur du livre « De quoi rions nous ? La société et ses comiques », Plon, 2006

– Claudia Tagbo : le 12/11, Palais des Congrès – Lorient

– Kev Adams : le 25/11, Palais des Congrès – Lorient

– Régis Mailhot : le 18/12, Palais des Congrès – Lorient

– Chevallier et Laspalès : le 21/12, Océanis – Ploemeur

– Fabrice Eboué : le 27/01, Palais des Congrès – Lorient

Les Indisciplinées # 9

Toujours à l’avant-garde des musiques actuelles, le festival automnal lorientais proposé par MAPL confirme son talent avec une neuvième édition à la fois pointue et alléchante… La recette d’un succès qui dure : des découvertes, du neuf avec du vieux, de l’inclassable et toujours du beau son.

 

Des découvertes

Si le festival des Indisciplinées s’est taillé une belle réputation dans le milieu, c’est parce qu’il assume une ligne de conduite immuable : l’émergence. C’est aux Indisciplinées que les lorientais avaient découvert Fauve, Alt-J ou encore Woodkid avant qu’ils ne deviennent des (super)stars, multi-récompensés et inévitables sur les scènes estivales. Cette année, les noms à retenir sont The Struts (glam rock britannique, le 7), Clipping (hip hop californien, le 6 pour une soirée US de haute volée au Manège) ou encore Feu ! Chatterton (le 7). Ces derniers, des français en voie d’explosion, doivent livrer un premier mini-album pour la rentrée. Les parisiens, qui citent volontiers Baudelaire au Paul Eluard, revendiquent leur attachement à la poésie et affichent un certain dandysme, délivrant avec classe des chansons à texte sur fond électro-rock. Parmi la sélection, des bretons bien-sûr, avec les nantais de Bantam Lyons (post punk, le 8/11) et Baston (le 31/10), un son garage pop qui sent un peu le soleil de Californie même s’il vient de Rennes… Autre belle surprise locale, Fuzeta (le 8 en ouverture à Cosmao Dumanoir) : un groupe local qui entre en résidence au Manège avec MAPL. Fuzeta joue une pop rock d’influence britannique et canadienne. Le groupe a déjà été repéré par les Transmusicales de Rennes puisqu’il est programmé le 5 décembre à l’Etage.

 

Des valeurs sûres et un peu de Belgitude

The Klaxons en concert le 8 novembre à Cosmao Dumanoir à Lorient
The Klaxons en concert le 8 novembre à Cosmao Dumanoir à Lorient

A ne pas rater, le live de Superdiscount 3 par Etienne de Crécy et ses acolytes de la French Touch (le 7, voir ci-contre). 2014 marque aussi le grand retour des londoniens de Klaxons. Le groupe emblématique de l’électro pop britannique sera logiquement sur la scène des Indisciplinées (le 8) avec un nouvel album plus dansant dans la lignée de Two Door Cinema Club (vu à Cosmao en 2012). La scène belge est aussi à l’honneur avec la première date de la tournée acoustique de Girls in Hawaii dans une formule théâtre mêlant de nombreux instruments, des installations de verre et des réarrangements magistraux (pop folk, le 10). Leurs compatriotes en pleine ascension de BRNS feront partie du gros plateau du samedi soir (le 8), plateau qui doit se conclure par le désormais traditionnel set électro. Et c’est le jeune caennais Fakear  qui s’y colle avec son électro pop japonisante dans un tout nouveau spectacle, après avoir foulé les scènes de nombreux festivals cet été.

 

De l’inclassable

Playing CarverAprès Dominique A l’année dernière, le Strapontin accueille une nouvelle création hybride, Playing Carver (le 4/11). Une relecture musicale des textes de l’écrivain américain Raymond Carver par John Parish (guitariste et producteur de talent) et quelques artistes. Pour les enfants, les Indisciplinées et le festival des Salles Mômes (voir aussi p.XX) proposent un spectacle musical détonnant : Les Volleyeurs (le 9 au Théâtre du Blavet) reprennent les titres de leurs idoles à la sauce « mainstream » américaine. Enfin, une autre vedette à traquer, c’est Olivier Cachin qui tiendra une conférence éclairée sur les origines du hip hop américain à la médiathèque de Lorient (le 8/11).

 

Superdiscount 3

NEW SD3Du neuf avec du vieux, c’est le Superdiscount 3 live du pionnier de la French Touch Etienne de Crécy (le 7/11). La référence de l’électro à la française revient en force avec ce troisième volet de Superdicount, 18 ans après le premier opus qui a marqué plus d’une génération. En 1996, l’album fondateur accueillait déjà la crème de l’électro comme Air, Alex Gopher et Mr Lean. Le deuxième volet en 2004 s’était fait avec Philippe Zdar et Boom Bass de Cassius ou encore DJ Mehdi. C’est dire qu’on attend du lourd avec le Superdiscount 3. Le live, qui aura déjà un peu rodé ses platines à Montreux en Suisse et sur Rock en Seine à Paris, s’annonce énergique pour accompagner une sortie d’album très attendue.

 

 

 

9 ans, le temps du bilan

L’âme des Indisciplinées, c’est lui : Thierry Houal, programmateur exigeant, défend sa sélection.

Déjà la 9è édition des Indisciplinées, comment réussir à se renouveler ?

Notre crédo, c’est la découverte, l’émergence. Cela nous oblige à être à la pointe de l’actualité musicale et des courants novateurs. On ne mise pas sur d’énormes têtes d’affiche, c’est une volonté affirmée, un virage radical pris il y a 5 ans et qui plait : on attire un public conséquent sur des artistes qui ne le sont pas encore…

Justement, comment mobiliser le public sur des noms parfois inconnus ?

Ici, le public sait qu’il va découvrir des artistes émergents dans des conditions optimales. On a vu Fauve ou Alt J à Cosmao dans une petite jauge, les artistes avaient une certaine fraîcheur. A ce stade, ils ne sont pas blasés, ils sont encore dans la spontanéité de la nouveauté. C’est le gros avantage.

Bientôt 10 ans, l’âge du succès ?

On est content de l’évolution du festival, et on reste aussi à l’écoute de tout ce qui se fait près de nous. C’est vrai que les Indisciplinées jouissent d’une reconnaissance du public et des professionnels. Ce sont maintenant les artistes qui demandent à venir jouer à Lorient, on a du refuser des gros groupes !

 

Programme :

• Vendredi 31/10 – Le Manège à Lorient

BASTON (France – Rennes) : Garage / No Wave / Surf / Pop

CROCODILES (US – Californie) : Indie Rock / Noise pop

VUNDABAR (US – Massachusett) : Surf rock / Punk

 

• Mardi 4/11 – Théâtre du Strapontin à Pont-Scorff

PLAYING CARVER : avec John Parish

 

• Jeudi 6/11 – Le Manège à Lorient

CLIPPING (US – Californie) : Hip-hop / Noise rap

OPEN MIKE EAGLE (US – Chicago) : hip-hop expérimental

 

• Vendredi 7/11 – Espace Cosmao Dumanoir à Lorient

FEU ! CHATTERTON (France) : chansons / électro-rock

THE STRUTS (UK) : Glam rock

SUPERDISCOUNT 3 LIVE (France) avec Etienne de Crecy et Alex Gopher : Electro / French Touch

ACID ARAB (France) : électro / Afrique du Nord

 

• Samedi 8/11 – Espace Cosmao Dumanoir à Lorient

FUZETA (France – Morbihan) : pop

BANTAM LYONS (France – Nantes) : Post punk

BRNS (Belgique) : Pop intense et dansante

KLAXONS (UK) : Nu-disco / Electro-pop

FAKEAR live (France – Caen) : Electro / Trip-hop

 

• Dimanche 09/11- Le Trio…S – Théâtre du Blavet à Inzinzac Lochrist

LES VOLLEYEURS (France – Nantes)

 

• Lundi 10/11- Le Théâtre de Lorient

CASCADEUR (France) : Acoustique / Lyrique / Trip hop

GIRLS IN HAWAII unplugged (Belgique) : Pop folk

 

www.lesindisciplinees.com