Vannes, terre de Jazz

Vincent Mahey 2Musicien, ingénieur du son, producteur et directeur technique du festival depuis 25 ans, Vincent Mahey n’est pas un débutant. Et c’est lui qui signe la programmation de cette 35è édition de Jazz à Vannes installée dans les jardins de Limur du lundi 28 juillet au samedi 2 août. Avec la volonté de séduire un large public, Vincent Mahey a composé des plateaux éclectiques et de qualité, sans être élitistes. Des grands noms du jazz s’égrènent au fil de la semaine, mais aussi la jeune génération et de joyeux métissages. Parmi les légendes, Archie Shepp, invité de Joachim Kühn (mardi 29 juillet), Gregory Porter et John Scofield (mercredi 30), René Urtreger en Trio puis Chick Corea et Stanley Clarke (jeudi 31), ou encore Ahmad Jamal en quartet (vendredi 1er août). En ouverture, le Bal de l’Afrique enchantée mettra des couleurs sur le port de Vannes lors d’une soirée gratuite. Sandra N’Kaké (mardi 29), Théo Ceccaldi trio (mercredi 30) et Magic Malik (vendredi 1er) sont les artistes à suivre de cette édition… Et pour vivre un été tout en bleu, poursuivez avec Jazz in Plescop (le 29 août) et le Jazz à Mongolérian (les 6 et 7 septembre) à Monterblanc.

 

Trois questions à Vincent Mahey, programmateur de Jazz à Vannes

Vous connaissez bien Jazz à Vannes, comment le définir ?

C’est un grand et vieux festival, il a 35 ans et des traits de caractère forts : un festival populaire, avec une musique qui n’est pas vue comme telle, et qui défend une excellence artistique. On y voit les plus grands et on y fait aussi des découvertes, le jazz français y est bien exposé. C’est aussi un festival qui jouit d’un site magnifique, le jardin de Limur, dans une région remarquable, le Morbihan. Limur offre des conditions d’écoute exceptionnelles, une acoustique dont les musiciens se souviennent longtemps, une dispersion du son porté naturellement, sans doute grâce aux pierres, au tilleul… Enfin, Jazz à Vannes reste fidèle à ses fondamentaux : être concentré sur une musique authentique, dans ses différentes esthétiques et ses multiples formes, et ne pas succomber aux sirènes de la facilité. Une exigence qui permet d’affirmer une identité : on vient à Vannes pour écouter le meilleur du jazz.

La programmation est effectivement riche et éclectique, comment créer cette alchimie ?

Il y a à Vannes un vrai potentiel de gens qui aiment cette musique. C’est une grande chance pour un programmateur de sentir un public curieux, aventureux et cela permet de proposer des artistes hors normes, des projets innovants. Vannes a toujours su attirer les légendes du jazz, cela doit rester une part de sa vocation. Je suis sensible à toutes les esthétiques du jazz : Swing, Hard Bop, musiques improvisées, électro, ambiant, …il me semble que le plus important, la valeur fondamentale de toute cette « histoire » c’est l’ouverture. Shepp est une prestigieuse illustration de mon sentiment : c’est un des pionniers du mouvement free jazz mais c’est aussi et d’abord fondamentalement un bluesman. Magic Malik pratique un art extrêmement savant mais la forme qu’il lui donne est jubilatoire. Gregory Porter a l’étoffe des géants, il ajoutera sa voix unique à la liste déjà longue des artistes programmés à Vannes avant d’être sur médiatisés. Théo Ceccaldi sera une vraie découverte, René Urtreger un invité d’honneur qui a lui seul pourrait nous raconter 50 ans d’une musique toujours en mouvement … en fait, je dirais que cette édition ne propose que des grands artistes, choisis parce qu’ils sont au sommet de leur art, et que leur art est clair et accessible .

Vous endossez pour la première fois le rôle de programmateur après 25 ans à la direction technique du festival, comment envisagez-vous votre mission ?

Voici la vision que j’en ai : amener le public à la confiance en lui faisant entendre des artistes incroyables qui font bouger et vibrer. Qu’il puisse, à terme, venir à jazz à vannes les yeux fermés. Cette semaine doit d’abord être festive et elle le sera ! Cette mission est aussi un défi : celui d’apporter une nouvelle fois la démonstration que le jazzpeut être populaire et procurer des sensations inouïes au plus grand nombre. Le jazz souffre d’un défaut d’intérêt de la part des médias les plus prescripteurs. Son public doit être élargi. Paradoxalement la création n’a peut-être jamais été aussi riche qu’aujourd’hui. Il faut casser cette image d’un jazz élitiste ou intellectuel. Le jazz est la source vivante et authentique de toutes les musiques actuelles.

 

Programmation

LUN 28.

21 H : Soirée d’ouverture avec le Bal de l’Afrique enchantée (Esplanade du port – Gratuit)

MAR 29.

17 H 30 : Sandra N’Kaké (Auditorium des Carmes)

20 H 30 : Joachim Kühn avec Majid Bekkas et Ramon Lopez, invité spécial Archie Shepp (Jardin de Limur)

22 H 15 : Joshua Redman Quartet avec Aaron Goldberg, Reuben Rogers et Gregory Hutchinson (Jardin de Limur)

MER 30.

12 H : Autour de René Urtreger (Auditorium des Carmes)

17 H 30 : Théo Ceccaldi Trio (Auditorium des Carmes)

20 H 30 : John Scofield – « überjam » (Jardin de Limur)

22 H 15 : Grégory Porter (Jardin de Limur)

JEU 31.

17 H 30 : Duo Mosalini Sens (Auditorium des Carmes)

20 H 30 : Trio René Urtreger (Jardin de Limur)

22 H 15 : Chick Corea & Stanley Clarke Duet (Jardin de Limur)

VEN 1er.

17 H 30 : Magic Malik (Auditorium des Carmes)

20 H 30 : Céline Bonacina trio (Jardin de Limur)

22 H 15 : Ahmad Jamal (Jardin de Limur)

SAM 2.

17 H 30 : Good time jazz (Auditorium des Carmes)

Andy Emler histoires d’orgues invite Laurent Dehors et André Le Meut

Lieu et heure à définir

 

www.jazzavannes.fr / tarifs : 10 € à 35 € par soirée / Pass 4 jours de 100 € à 120 €

Jazz à Vannes

Du 28 juillet au 2 août

VANNES