Théâtre de Lorient : bienvenue à Simon Delétang

Simon Delétang prend la direction du Théâtre de Lorient à la suite de Rodolphe Dana. Jusqu’alors à directeur du Théâtre du Peuple à Bussang, le comédien et metteur en scène arrive à Lorient en janvier, après la mise en scène de La Mort de Danton de Georg Büchner à la Comédie-Française..

Vous êtes à la fois metteur en scène, comédien, scénographe : d’où vous vient cette passion du théâtre ?

Simon Delétang : La plus grande des questions ! Ce n’est pas forcément un point de départ, même si je suis allé au théâtre tôt avec mes parents mais c’était un calvaire pour moi. Le plaisir est venu progressivement, j’ai fini par trouver ma place grâce à un atelier théâtre au collège. La vraie révélation, c’est ma première fois sur scène, face au public : j’ai découvert un lieu où je me suis senti bien. J’ai eu un parcours de théâtre grâce à l’école, au lycée, à l’université et aux instances publiques, jusqu’à intégrer un Centre dramatique national (CDN) aujourd’hui.

Vous connaissez le fonctionnement d’un théâtre : vous êtes passé par la direction de la Comédie de Reims, aux Ateliers de Lyon, puis pendant près de 6 ans au Théâtre du Peuple, dans les Vosges, un théâtre original…

Le Théâtre du peuple est unique : un équipement de 800 places, dans un village de 1 200 habitants… Tout en bois, avec le fond de scène ouvert sur l’extérieur, il est classé depuis 1895. On y travaille avec des amateurs et des pro, le public vient de toute la France. C’est au Théâtre du Peuple que j’ai fait mes armes sur un théâtre grand public, avec un répertoire populaire et de haute littérature. J’ai arpenté le territoire pendant 4 ans, à pied, dans la montagne, pour présenter un spectacle d’une heure aux habitants. C’est une expérience unique, très singulière.

Pourquoi avoir choisi Lorient ?

Je suis venu jouer à Lorient vers 2012 au Grand Théâtre. De ma loge, je voyais la pelouse du stade du Moustoir : c’était incroyable d’être si proche d’un stade, lieu populaire, pour moi un fan de foot ! J’ai eu envie d’aller vers ce lieu. Et puis j’ai toujours rêvé de diriger un CDN, avec une équipe solide pour porter les projets avec moi. Lorient est aussi un outil d’exception : 3 salles, un territoire très vaste, la dimension pluridisciplinaire, l’effervescence culturelle, une chance absolue. Mon projet c’est « un théâtre de terrain » : je veux mettre à profit mon expérience de la décentralisation en montagne et créer un réseau de diffusion à Lorient et dans les villes et villages alentours. Aller vers le public, chez lui, et l’encourager à venir à Lorient.

En savoir + : http://www.theatredelorient.fr

Algues au rythme

C’est le festival musical et écolo qui fait rimer moules-frites et circuits courts, découvertes musicales et lampes solaires, bons sons et bonnes idées. Une programmation généreuse avec des concerts gratuits, une vraie réflexion pour limiter l’empreinte écologique du festival, un travail collaboratif sur tout le territoire : le festival Algues au Rythme tisse depuis 12 ans un événement populaire et citoyen autour de la musique. Car c’est avant tout le rendez-vous des amateurs de musiques actuelles à l’affût. Les Ogres de Barback, Brigitte ou Yann Tiersen ont déjà foulé la scène d’Algues au Rythme. Et si l’on attend près de 3000 festivaliers sur ces trois jours, c’est que tout est mis en œuvre pour offrir un accueil de qualité : camping gratuit à proximité, accessibilité, covoiturage, garage à vélo, jeux en bois pour toute la famille, produits bio et locaux dans les buvettes, musique et spectacles sous les pommiers et sous chapiteau.

 

Programmation :

Jeudi 14 mai dès 18h30, Cidrerie du Golfe

Byron : hip-hop cinématographique

La Canaille : rap sur fond de rock et d’électro

 

Vendredi 15 mai dès 18h, site de Balvras :

Scopitones & Compagnie : impertinences télévisuelles et bal déjanté

Bonobo Twist : musique et théâtre

La fanfare du Bono

Samedi 16 mai dès 18h30, site de Balvras :

Sunvizors : reggae

Karimouche : chansons françaises

Mbongwana Star : rumba, reggae, funk et soul en direct de Kinshasa

Collectif 13 : rock, reggae, chanson française

Smokey Joe & The Kid : remixes hip-hop et électro sur les images du VJ Miss Chemar.

 

Festival Algues au Rythme

DU 14. AU 16. MAI

De 8 à 20 €

www.alguesaurythme.com ARRADON

Les Deizioù attisent la culture breizh

Avec l’hiver s’installe la saison des Deizioù : trois mois dédiés à la culture bretonne dans toute sa pluralité sur l’agglomération lorientaise, coordonnés par Emglev bro an Oriant.

 

De Guidel à Riantec, de Plouay à Lorient, des dizaines de spectacles, ateliers, stages, festoù-noz et concerts rappellent la vivacité d’une culture, d’une langue et d’une histoire. Organisés par Emglev Bro an Oriant, fédération d’une cinquantaine d’associations culturelles bretonnes du Pays de Lorient, les Deizioù se sont installés durablement au cœur de l’hiver et dans le cœur des habitants depuis 29 ans, rythmant de leurs joyeux événements les longs mois qui mènent au printemps. S’il n’y a pas de tête d’affiche aux Deizioù, on revendique volontiers une grande diversité de propositions : « plus qu’un festival, il s’agit d’un rassemblement, depuis l’atelier d’apprentissage des crêpes jusqu’au grand spectacle son et lumières » explique Yvonig Le Merdy, présidente d’Emglev bro an Oriant. « Le but est d’apporter un peu de culture bretonne sur le devant de la scène, même si le public n’y vient pas en priorité pour cet aspect-là ». Car il ne faut pas être spécialiste pour en apprécier la chaleureuse qualité : les animations proposées lors des Deizioù sont destinées à un public large, « il n’y pas d’entre-soi, ni de repli communautaire, bien au contraire. On cherche à montrer que la culture bretonne est ouverte et vivante » reprend la présidente. Transversale et en permanente évolution, elle s’exprime aussi bien dans la danse et la musique que dans le théâtre, la gastronomie, la langue, la photo, la peinture… « Avec les Deizioù, on lui donne une visibilité, on offre au public une occasion de prendre conscience d’une autre expression de la Bretagne, ce n’est que du plus ! ». Ainsi parmi l’offre pléthorique qui s’écoule de janvier à mars, on trouvera de nombreux concerts comme Na dost na bell, une création où le jazz réunit l’Egypte et la Bretagne le 24 janvier à l’Estran (Guidel), Gilles Servat les 31 janvier et 1er février chez Mamm Kounifl (Locmiquélic),  ou encore le spectacle musical Karigosse proposé par le cercle Bugale an Oriant et Mickaël Yaouank sur l’influence des Indes sur la ville de Lorient (dimanche 22 fév. aux Arcs, Quéven). Les festoù-noz s’enchaînent à Plouay (le 24 jan.), à Languidic (le 31 jan.), à Quéven (le 6 fév.), et à Lorient (le 21 fév.), de même les conférences pour mieux connaître l’histoire et la culture bretonne animées par Anne-Marie Chiron et Lucien Gourong. D’ailleurs, ce-dernier est un peu le « fil rouge » des Deizioù autant que de l’histoire locale : on le retrouve notamment dans le spectacle L’aïeule, crée il y a plus de 30 ans, une histoire des femmes bretonnes pendant la Grande Guerre (le 6 mars à Ploemeur) et pour Lorient la bretonne jolie (le 8 mars à Ploemeur) assortie de la 3è édition du concours mondial de gâteau breton qui doit même donner naissance à une confrérie!

 

Programme complet des Deizioù sur www.emglevbroanoriant.org

La politique du rire

Tendances

 

Claudia Tagbo, Kev Adams, Régis Mailhot, Chevallier et Laspalès : entre novembre et décembre, les humoristes se bousculent sur les scènes du Pays de Lorient. « L’humour, c’est ce qui marche le mieux : on est sûr de remplir à chaque soirée » explique Jean-Pierre Le Garrec, directeur d’Orcade Spectacles  à Lorient. « On attend la tournée de Florence Foresti l’année prochaine, et ça sera encore complet, même dans une salle à 3 000 places ! ». Effet de mode ou vrai symptôme ? « Les gens sont stressés, ils veulent se défouler, se dérider et se changer les idées » analyse Jean-Pierre Le Garrec. Même constat pour le sociologue Olivier Mongin*, « rire nous rassure et nous permet de décompresser. Il y a un effet cathartique qui aide à désamorcer les tensions et calmer le jeu. » On rit de soi et des autres, de nos défauts et de nos angoisses, de ce qui nous fait peur. Mais on rit aussi ensemble, « notre rire est toujours le rire d’un groupe » affirme Henri Bergson dans son Essai sur la signification du rire paru en 1900. C’est un moment de lâcher-prise, où l’on se dégage de ses carcans pour vivre un moment de partage, de connivence et de convivialité, « le rire doit avoir une signification sociale ». Or le philosophe rappelle qu’ «il n’y a pas de comique en dehors de ce qui est proprement humain ». Alors, riez ! C’est bon pour votre humanité…

* auteur du livre « De quoi rions nous ? La société et ses comiques », Plon, 2006

– Claudia Tagbo : le 12/11, Palais des Congrès – Lorient

– Kev Adams : le 25/11, Palais des Congrès – Lorient

– Régis Mailhot : le 18/12, Palais des Congrès – Lorient

– Chevallier et Laspalès : le 21/12, Océanis – Ploemeur

– Fabrice Eboué : le 27/01, Palais des Congrès – Lorient

Les Indisciplinées # 9

Toujours à l’avant-garde des musiques actuelles, le festival automnal lorientais proposé par MAPL confirme son talent avec une neuvième édition à la fois pointue et alléchante… La recette d’un succès qui dure : des découvertes, du neuf avec du vieux, de l’inclassable et toujours du beau son.

 

Des découvertes

Si le festival des Indisciplinées s’est taillé une belle réputation dans le milieu, c’est parce qu’il assume une ligne de conduite immuable : l’émergence. C’est aux Indisciplinées que les lorientais avaient découvert Fauve, Alt-J ou encore Woodkid avant qu’ils ne deviennent des (super)stars, multi-récompensés et inévitables sur les scènes estivales. Cette année, les noms à retenir sont The Struts (glam rock britannique, le 7), Clipping (hip hop californien, le 6 pour une soirée US de haute volée au Manège) ou encore Feu ! Chatterton (le 7). Ces derniers, des français en voie d’explosion, doivent livrer un premier mini-album pour la rentrée. Les parisiens, qui citent volontiers Baudelaire au Paul Eluard, revendiquent leur attachement à la poésie et affichent un certain dandysme, délivrant avec classe des chansons à texte sur fond électro-rock. Parmi la sélection, des bretons bien-sûr, avec les nantais de Bantam Lyons (post punk, le 8/11) et Baston (le 31/10), un son garage pop qui sent un peu le soleil de Californie même s’il vient de Rennes… Autre belle surprise locale, Fuzeta (le 8 en ouverture à Cosmao Dumanoir) : un groupe local qui entre en résidence au Manège avec MAPL. Fuzeta joue une pop rock d’influence britannique et canadienne. Le groupe a déjà été repéré par les Transmusicales de Rennes puisqu’il est programmé le 5 décembre à l’Etage.

 

Des valeurs sûres et un peu de Belgitude

The Klaxons en concert le 8 novembre à Cosmao Dumanoir à Lorient
The Klaxons en concert le 8 novembre à Cosmao Dumanoir à Lorient

A ne pas rater, le live de Superdiscount 3 par Etienne de Crécy et ses acolytes de la French Touch (le 7, voir ci-contre). 2014 marque aussi le grand retour des londoniens de Klaxons. Le groupe emblématique de l’électro pop britannique sera logiquement sur la scène des Indisciplinées (le 8) avec un nouvel album plus dansant dans la lignée de Two Door Cinema Club (vu à Cosmao en 2012). La scène belge est aussi à l’honneur avec la première date de la tournée acoustique de Girls in Hawaii dans une formule théâtre mêlant de nombreux instruments, des installations de verre et des réarrangements magistraux (pop folk, le 10). Leurs compatriotes en pleine ascension de BRNS feront partie du gros plateau du samedi soir (le 8), plateau qui doit se conclure par le désormais traditionnel set électro. Et c’est le jeune caennais Fakear  qui s’y colle avec son électro pop japonisante dans un tout nouveau spectacle, après avoir foulé les scènes de nombreux festivals cet été.

 

De l’inclassable

Playing CarverAprès Dominique A l’année dernière, le Strapontin accueille une nouvelle création hybride, Playing Carver (le 4/11). Une relecture musicale des textes de l’écrivain américain Raymond Carver par John Parish (guitariste et producteur de talent) et quelques artistes. Pour les enfants, les Indisciplinées et le festival des Salles Mômes (voir aussi p.XX) proposent un spectacle musical détonnant : Les Volleyeurs (le 9 au Théâtre du Blavet) reprennent les titres de leurs idoles à la sauce « mainstream » américaine. Enfin, une autre vedette à traquer, c’est Olivier Cachin qui tiendra une conférence éclairée sur les origines du hip hop américain à la médiathèque de Lorient (le 8/11).

 

Superdiscount 3

NEW SD3Du neuf avec du vieux, c’est le Superdiscount 3 live du pionnier de la French Touch Etienne de Crécy (le 7/11). La référence de l’électro à la française revient en force avec ce troisième volet de Superdicount, 18 ans après le premier opus qui a marqué plus d’une génération. En 1996, l’album fondateur accueillait déjà la crème de l’électro comme Air, Alex Gopher et Mr Lean. Le deuxième volet en 2004 s’était fait avec Philippe Zdar et Boom Bass de Cassius ou encore DJ Mehdi. C’est dire qu’on attend du lourd avec le Superdiscount 3. Le live, qui aura déjà un peu rodé ses platines à Montreux en Suisse et sur Rock en Seine à Paris, s’annonce énergique pour accompagner une sortie d’album très attendue.

 

 

 

9 ans, le temps du bilan

L’âme des Indisciplinées, c’est lui : Thierry Houal, programmateur exigeant, défend sa sélection.

Déjà la 9è édition des Indisciplinées, comment réussir à se renouveler ?

Notre crédo, c’est la découverte, l’émergence. Cela nous oblige à être à la pointe de l’actualité musicale et des courants novateurs. On ne mise pas sur d’énormes têtes d’affiche, c’est une volonté affirmée, un virage radical pris il y a 5 ans et qui plait : on attire un public conséquent sur des artistes qui ne le sont pas encore…

Justement, comment mobiliser le public sur des noms parfois inconnus ?

Ici, le public sait qu’il va découvrir des artistes émergents dans des conditions optimales. On a vu Fauve ou Alt J à Cosmao dans une petite jauge, les artistes avaient une certaine fraîcheur. A ce stade, ils ne sont pas blasés, ils sont encore dans la spontanéité de la nouveauté. C’est le gros avantage.

Bientôt 10 ans, l’âge du succès ?

On est content de l’évolution du festival, et on reste aussi à l’écoute de tout ce qui se fait près de nous. C’est vrai que les Indisciplinées jouissent d’une reconnaissance du public et des professionnels. Ce sont maintenant les artistes qui demandent à venir jouer à Lorient, on a du refuser des gros groupes !

 

Programme :

• Vendredi 31/10 – Le Manège à Lorient

BASTON (France – Rennes) : Garage / No Wave / Surf / Pop

CROCODILES (US – Californie) : Indie Rock / Noise pop

VUNDABAR (US – Massachusett) : Surf rock / Punk

 

• Mardi 4/11 – Théâtre du Strapontin à Pont-Scorff

PLAYING CARVER : avec John Parish

 

• Jeudi 6/11 – Le Manège à Lorient

CLIPPING (US – Californie) : Hip-hop / Noise rap

OPEN MIKE EAGLE (US – Chicago) : hip-hop expérimental

 

• Vendredi 7/11 – Espace Cosmao Dumanoir à Lorient

FEU ! CHATTERTON (France) : chansons / électro-rock

THE STRUTS (UK) : Glam rock

SUPERDISCOUNT 3 LIVE (France) avec Etienne de Crecy et Alex Gopher : Electro / French Touch

ACID ARAB (France) : électro / Afrique du Nord

 

• Samedi 8/11 – Espace Cosmao Dumanoir à Lorient

FUZETA (France – Morbihan) : pop

BANTAM LYONS (France – Nantes) : Post punk

BRNS (Belgique) : Pop intense et dansante

KLAXONS (UK) : Nu-disco / Electro-pop

FAKEAR live (France – Caen) : Electro / Trip-hop

 

• Dimanche 09/11- Le Trio…S – Théâtre du Blavet à Inzinzac Lochrist

LES VOLLEYEURS (France – Nantes)

 

• Lundi 10/11- Le Théâtre de Lorient

CASCADEUR (France) : Acoustique / Lyrique / Trip hop

GIRLS IN HAWAII unplugged (Belgique) : Pop folk

 

www.lesindisciplinees.com

 

Vannes, terre de Jazz

Vincent Mahey 2Musicien, ingénieur du son, producteur et directeur technique du festival depuis 25 ans, Vincent Mahey n’est pas un débutant. Et c’est lui qui signe la programmation de cette 35è édition de Jazz à Vannes installée dans les jardins de Limur du lundi 28 juillet au samedi 2 août. Avec la volonté de séduire un large public, Vincent Mahey a composé des plateaux éclectiques et de qualité, sans être élitistes. Des grands noms du jazz s’égrènent au fil de la semaine, mais aussi la jeune génération et de joyeux métissages. Parmi les légendes, Archie Shepp, invité de Joachim Kühn (mardi 29 juillet), Gregory Porter et John Scofield (mercredi 30), René Urtreger en Trio puis Chick Corea et Stanley Clarke (jeudi 31), ou encore Ahmad Jamal en quartet (vendredi 1er août). En ouverture, le Bal de l’Afrique enchantée mettra des couleurs sur le port de Vannes lors d’une soirée gratuite. Sandra N’Kaké (mardi 29), Théo Ceccaldi trio (mercredi 30) et Magic Malik (vendredi 1er) sont les artistes à suivre de cette édition… Et pour vivre un été tout en bleu, poursuivez avec Jazz in Plescop (le 29 août) et le Jazz à Mongolérian (les 6 et 7 septembre) à Monterblanc.

 

Trois questions à Vincent Mahey, programmateur de Jazz à Vannes

Vous connaissez bien Jazz à Vannes, comment le définir ?

C’est un grand et vieux festival, il a 35 ans et des traits de caractère forts : un festival populaire, avec une musique qui n’est pas vue comme telle, et qui défend une excellence artistique. On y voit les plus grands et on y fait aussi des découvertes, le jazz français y est bien exposé. C’est aussi un festival qui jouit d’un site magnifique, le jardin de Limur, dans une région remarquable, le Morbihan. Limur offre des conditions d’écoute exceptionnelles, une acoustique dont les musiciens se souviennent longtemps, une dispersion du son porté naturellement, sans doute grâce aux pierres, au tilleul… Enfin, Jazz à Vannes reste fidèle à ses fondamentaux : être concentré sur une musique authentique, dans ses différentes esthétiques et ses multiples formes, et ne pas succomber aux sirènes de la facilité. Une exigence qui permet d’affirmer une identité : on vient à Vannes pour écouter le meilleur du jazz.

La programmation est effectivement riche et éclectique, comment créer cette alchimie ?

Il y a à Vannes un vrai potentiel de gens qui aiment cette musique. C’est une grande chance pour un programmateur de sentir un public curieux, aventureux et cela permet de proposer des artistes hors normes, des projets innovants. Vannes a toujours su attirer les légendes du jazz, cela doit rester une part de sa vocation. Je suis sensible à toutes les esthétiques du jazz : Swing, Hard Bop, musiques improvisées, électro, ambiant, …il me semble que le plus important, la valeur fondamentale de toute cette « histoire » c’est l’ouverture. Shepp est une prestigieuse illustration de mon sentiment : c’est un des pionniers du mouvement free jazz mais c’est aussi et d’abord fondamentalement un bluesman. Magic Malik pratique un art extrêmement savant mais la forme qu’il lui donne est jubilatoire. Gregory Porter a l’étoffe des géants, il ajoutera sa voix unique à la liste déjà longue des artistes programmés à Vannes avant d’être sur médiatisés. Théo Ceccaldi sera une vraie découverte, René Urtreger un invité d’honneur qui a lui seul pourrait nous raconter 50 ans d’une musique toujours en mouvement … en fait, je dirais que cette édition ne propose que des grands artistes, choisis parce qu’ils sont au sommet de leur art, et que leur art est clair et accessible .

Vous endossez pour la première fois le rôle de programmateur après 25 ans à la direction technique du festival, comment envisagez-vous votre mission ?

Voici la vision que j’en ai : amener le public à la confiance en lui faisant entendre des artistes incroyables qui font bouger et vibrer. Qu’il puisse, à terme, venir à jazz à vannes les yeux fermés. Cette semaine doit d’abord être festive et elle le sera ! Cette mission est aussi un défi : celui d’apporter une nouvelle fois la démonstration que le jazzpeut être populaire et procurer des sensations inouïes au plus grand nombre. Le jazz souffre d’un défaut d’intérêt de la part des médias les plus prescripteurs. Son public doit être élargi. Paradoxalement la création n’a peut-être jamais été aussi riche qu’aujourd’hui. Il faut casser cette image d’un jazz élitiste ou intellectuel. Le jazz est la source vivante et authentique de toutes les musiques actuelles.

 

Programmation

LUN 28.

21 H : Soirée d’ouverture avec le Bal de l’Afrique enchantée (Esplanade du port – Gratuit)

MAR 29.

17 H 30 : Sandra N’Kaké (Auditorium des Carmes)

20 H 30 : Joachim Kühn avec Majid Bekkas et Ramon Lopez, invité spécial Archie Shepp (Jardin de Limur)

22 H 15 : Joshua Redman Quartet avec Aaron Goldberg, Reuben Rogers et Gregory Hutchinson (Jardin de Limur)

MER 30.

12 H : Autour de René Urtreger (Auditorium des Carmes)

17 H 30 : Théo Ceccaldi Trio (Auditorium des Carmes)

20 H 30 : John Scofield – « überjam » (Jardin de Limur)

22 H 15 : Grégory Porter (Jardin de Limur)

JEU 31.

17 H 30 : Duo Mosalini Sens (Auditorium des Carmes)

20 H 30 : Trio René Urtreger (Jardin de Limur)

22 H 15 : Chick Corea & Stanley Clarke Duet (Jardin de Limur)

VEN 1er.

17 H 30 : Magic Malik (Auditorium des Carmes)

20 H 30 : Céline Bonacina trio (Jardin de Limur)

22 H 15 : Ahmad Jamal (Jardin de Limur)

SAM 2.

17 H 30 : Good time jazz (Auditorium des Carmes)

Andy Emler histoires d’orgues invite Laurent Dehors et André Le Meut

Lieu et heure à définir

 

www.jazzavannes.fr / tarifs : 10 € à 35 € par soirée / Pass 4 jours de 100 € à 120 €

Jazz à Vannes

Du 28 juillet au 2 août

VANNES