Auto-construction : le DIY pour ma maison

Laissez-faire le spécialiste : vous ! De l’auto-construction à la fabrication de panneaux solaires, les particuliers reprennent en main leur consommation et cherchent à mieux comprendre les techniques qui alimentent leur quotidien.

 

En ces temps de COP21, il est intéressant d’explorer les initiatives qui visent à rationaliser notre consommation et notre dépense énergétique. Devenue une nécessité, l’éco-construction fait partie de ces nouvelles tendances pour mieux construire : matériaux et techniques respectueuses de l’environnement, faible dépenses énergétiques, isolation renforcée, architecture bioclimatique et énergies renouvelables sont de tous les chantiers. Pour aller encore plus loin, l’auto-construction se développe dans le sillage de ces problématiques : « aujourd’hui, la proportion d’auto constructeurs augmente. On s’intéresse de plus en plus aux techniques qui peuvent s’approprier et qui ne demandent pas un outillage énorme ou un degré de technicité extrêmement important, avec des matériaux simples, comme les bottes de paille, les ossatures bois » explique Julie Barbeillon*, rédactrice en chef de La Maison Écologique qui organisait le salon Ecohome de l’habitat durable en octobre à Paris. Le DYI (de l’anglais Do It Yourself : que l’on faire soi-même)  est l’autre grande tendance sur Internet. « Vous allez trouver de petites fiches pratiques pour isoler vous-même votre maison, faire un banc en palettes de bois recyclé, des meubles en carton, votre mobilier à partir d’éléments recyclés. Par exemple en Bretagne, l’association Aezeo forme les particuliers et les collectivités locales à l’auto-construction en énergies renouvelables. Vous pouvez donc apprendre à construire un panneau solaire, un poêle à bois, et des techniciens de collectivités locales y participent ! ». En France, les professionnels du bâtiment estiment que l’auto-construction représente 3 à 7 % des maisons réalisées chaque année en France.

 

Aezeo : se former aux énergies renouvelables

Aezeo est un centre de formation unique en France. Installé à Ploemeur, près de Lorient dans le Morbihan, il propose des formations à l’autonomie énergétique dans le bâtiment. « Nous formons et accompagnons les personnes qui souhaitent devenir autonomes en énergie, produire et/ou exploiter leur propre énergie » explique Samuel Le Berre, fondateur d’Aezeo. Concrètement, on y apprend à fabriquer des panneaux solaires, des poêles bouilleurs, des éoliennes, des systèmes complets pour l’eau chaude et le chauffage… « Les stagiaires fabriquent eux-mêmes leur poêle bouilleur, leur éolienne, pour ensuite les emporter et les installer chez eux. C’est du sur-mesure ».  Jusqu’à l’autonomie énergétique : production de chaleur et d’électricité, maîtrise de la conception de systèmes 100% autonomes. En cinq ans d’existence, Aezeo a accueilli plus de 400 stagiaires, dont de nombreuses collectivités locales et des artisans, de plus en plus intéressés par les énergies renouvelables. « Je suis convaincu que l’autonomie énergétique passe par une meilleure connaissance. Grâce à notre formation, les stagiaires comprennent que finalement, c’est facile. Facile qui se dit aezeo en breton… ».

 

Maîtriser sa consommation et créer une chaîne du savoir-faire

 

Pourquoi se lancer dans la construction de son poêle à bois, alors qu’il en existe de centaines sur le marché et que des artisans peuvent les installer ? « C’est une envie et un besoin de maîtriser le savoir-faire, explique Samuel Le Berre. On est le Ikea ou le Leroy-Merlin des énergies renouvelables : comme on assemble son armoire ou on installe son lavabo, on apprend à concevoir son équipement et à maitriser sa production d’énergie ! ». Un concept pédagogique et concret, mais aussi une réaction face à un système vorace qui tend à lasser de plus en plus de consommateurs. « Pour certains, c’est une recherche de liberté : celle de contrôler ses besoins en énergie, qui sont l’un des besoins primaires de l’homme ». Avec Aezeo, Samuel Le Berre va aussi former d’autres formateurs, des spécialistes qui vont essaimer partout en France de nouveaux centres de formation aux énergies renouvelables. « Je veux partager mes compétences et créer une chaîne de savoir-faire, pour voir les énergies renouvelables se développer rapidement. » Le centre Aezeo a déjà permis de construire 400 m² de panneaux solaires, dont 20 m² pour la ville de Lorient. Mais la grande majorité des stagiaires vient d’au-delà du Pays de Lorient, « les gens traversent la France pour suivre nos formations, il y a une très forte demande ».

 

 

 

 

* En savoir plus sur http://www.consoglobe.com/maison-eco-construction-cg#xIVxqH8gSz3FgxmH.99

 

 

Dragage : un enjeu économique et touristique

Les dragages sont nécessaires pour assurer la circulation sur la rade : sur les chantiers de DCNS, au port de pêche et au port de commerce, acteurs incontournables de l’économie locale, dans les ports de plaisance et au Pôle Course au Large. Car le territoire vit en partie grâce à la mer.

Au port de pêche de Keroman, les derniers dragages remontent à si loin que certains chalutiers talonnent le fond. A l’avant-port de Lorient, les bateaux ne sortent plus à basse mer lors des grands coefficients. Aux pieds de la Cité de la Voile Eric Tabarly, les pontons se posent sur le fond à fortes marées basse. Au port de commerce, les grands vraquiers surveillent les marées pour entrer. Le constat est le même partout où l’activité est liée à la mer : sans dragage, l’activité est en péril, et le manque à gagner est considérable pour le territoire. Un dragage régulier est donc impératif pour permettre aux bateaux d’entrer et de sortir librement du port et de circuler dans la rade. Une problématique prise en compte très sérieusement par DCNS qui pratique des dragages chaque année. « Il s’agit de dragages d’entretien réguliers, ce qui nous permet d’éviter les gros dragages, plus coûteux et plus lourds, explique Guillaume Mathieu, en charge des questions de dragage à DCNS. Et puis, on s’assure ainsi d’avoir un minimum de sédiments à immerger à Groix, sur le site de clapage autorisé par la préfecture » (voir page XX). Entre 10 et 20 000 m3 de sédiments sont ainsi dragués chaque année. Car les frégates multi-missions et autres corvettes Gowind assemblées par le chantier naval exigent des tirants d’eau compris en 6 et 8 mètres pour circuler. DCNS doit ainsi assurer la construction de 10 frégates FREMM d’ici 2022, et les numéros 6, 7 et 8 sont actuellement en chantier à terre et à quai. « Si on ne drague pas, l’envasement nous empêchera de mettre nos navires à quai, rendant impossible toute notre activité industrielle ». D’ailleurs, DCNS a déjà établi un plan de gestion opérationnelle de ses dragages en 2011, avec un arrêté préfectoral décennal qui court jusqu’en 2022. « On sait aussi qu’on doit avoir une vision plus globale des dragages, avec tous les opérateurs. C’est pourquoi on remet en cause notre arrêté préfectoral pour intégrer le PGOD élaboré ensemble et à l’échelle de la Rade. »

Armen Instrument, leader de l’extraction-purification

Armen Instrument conçoit et fabrique des instruments pour l’extraction et la purification de principes actifs. En 20 ans d’exercice, l’entreprise est devenue le partenaire de pointe de sociétés pharmaceutiques et cosmétiques internationales. Rencontre avec Grégoire Audo, son directeur.

 

Qu’est-ce que l’extraction-purification ?

Grégoire Audo, Armen Instrument photo Le Télégramme

Nous concevons des machines de chromatographie comparative qui permettent d’analyser un mélange et d’en identifier les divers composants, puis de les isoler. Ces technologies sont très utiles en milieu pharmaceutique et universitaire pour extraire une molécule et obtenir un produit pur. Par exemple un principe actif en pharmacie, un extrait de plante en cosmétique, vérifier la traçabilité d’un ingrédient en agroalimentaire… Actuellement, on est en cours d’industrialisation d’un procédé de purification pour une société pharmaceutique.

 

Quelle est votre spécificité dans ce domaine ?

Nous développons une technologie particulière et innovante, la chromatographie de partage centrifuge (CPC). Ce procédé permet des économies de solvants et une meilleure productivité. Nous y associons depuis deux ans une offre de prestation de service en extraction-purification : nous mettons notre labo, nos machines et nos chimistes à disposition d’entreprises clientes qui n’ont ni les moyens ni les compétences pour acquérir le matériel. Nous formons également nos clients. Notre objectif est aussi d’industrialiser le CPC d’ici 3 ans.

 

Vous êtes implanté à Saint-Avé, engagez-vous des collaborations locales ?

Notre ancrage est fort ici. Alors que nous réalisons 60% de notre CA à l’étranger, nous recrutons en Bretagne, nos prestataires et fournisseurs sont aussi dans le grand ouest. Nous collaborons par exemple depuis de nombreuses années avec l’UBS* et son laboratoire LBCM**. En ce moment, nous participons à un projet de thèse sur l’extraction et la purification de molécules à partir d’algues locales. L’idée est d’identifier une molécule qui pourrait remplacer les protecteurs solaires dans les crèmes cosmétiques. C’est important pour nous de participer à la recherche, on ne vend pas qu’un instrument, on travaille en synergie avec l’université pour progresser plus vite, ensemble.

 

* UBS : Université de Bretagne-Sud

** LBCM : Laboratoire de Biologie et Chimie Marines

 

Infos clés :

Création en 1994 à Vannes

Intégration au groupe américain Gilson en 2013

11 salariés dont 4 ingénieurs et 2 chimistes

50 à 100 machines produites par an

60 % du chiffre d’affaires réalisé en Europe et en Asie

L’UBS, une université ouverte sur l’entreprise

Depuis plus de 20 ans, l’université de Bretagne-Sud tisse des liens durables avec son environnement économique et professionnel. Une multitude de contacts et de projets qui trouvent une nouvelle structure d’accompagnement depuis cette année : le Service Relations Entreprises de l’UBS.

 

Loin des clichés d’une université refermée en temple du savoir, l’UBS s’attache depuis sa création à favoriser et entretenir les liens avec les entreprises. Stages d’étudiants, recrutements, partenariats, formation professionnelle, collaborations de recherche, prestations de services, chaire d’entreprise : les occasions de contacts sont plurielles et confirment l’UBS comme acteur économique de premier plan. C’est pour mieux orienter les différentes demandes et structurer son offre de services que l’université s’est dotée d’un Service des Relations Entreprises (SRE). 6 personnes y jouent le rôle d’interface entre l’UBS et les entreprises. Car l’enjeu de ces relations est multiple : « il s’agit bien-sûr en priorité d’offrir des débouchés à nos étudiants, explique Hervé Majastre, directeur du SRE, cela passe aussi par une connaissance fine des activités et des besoins des entreprises, pour proposer des formations adaptées ». L’UBS accompagne également ses étudiants sur la voie de l’entrepreneuriat : junior entreprises, associations étudiantes, entrepreneuriales avec l’UDEM, projet Start’UBS, stages…  « Les étudiants sont les futurs patrons, il y a une culture d’entreprise à développer, même chez les doctorants, car 80% d’entre eux ne seront pas fonctionnaires ! » reprend Hervé Majastre.

L’UBS comme acteur économique du territoire

Véritable partenaire, l’UBS intervient dans le développement économique du territoire : « avec nos 13 laboratoires, nos 3 plateaux techniques, on accompagne la compétitivité et l’innovation. Nous mettons à disposition nos équipements et nos compétences. Nous participons aux Clusters Nautisme, Tic et agroalimentaire… Récemment, un de nos laboratoires testé la résistance des mâts en carbone du bateau de Franck Cammas… ». L’université ouvre donc largement les portes de ses salles de cours et de ses laboratoires, avec l’idée d’une émulation et d’une synergie positives pour tout le monde. Sur le plan de l’accompagnement, le service de formation continue propose des formations professionnelles qualifiantes et diplômantes. Enfin, la fondation universitaire propose déjà une chaire d’entreprise autour de la connaissance du territoire, et travaille à une nouvelle chaire décisionnelle.

 

Infos clés :

9000 étudiants

450 enseignants et enseignants-chercheurs

13 laboratoires, 3 plateaux techniques mutualisés

100 formations dont 20 en alternance et contrats pro

2500 stages étudiants

60 thèses par an

41 contrats avec les entreprises, dont 15 CIFRE (Conventions Industrielles de Formation par la Recherche)

www.univ-ubs.fr