Dragage : un enjeu économique et touristique

Les dragages sont nécessaires pour assurer la circulation sur la rade : sur les chantiers de DCNS, au port de pêche et au port de commerce, acteurs incontournables de l’économie locale, dans les ports de plaisance et au Pôle Course au Large. Car le territoire vit en partie grâce à la mer.

Au port de pêche de Keroman, les derniers dragages remontent à si loin que certains chalutiers talonnent le fond. A l’avant-port de Lorient, les bateaux ne sortent plus à basse mer lors des grands coefficients. Aux pieds de la Cité de la Voile Eric Tabarly, les pontons se posent sur le fond à fortes marées basse. Au port de commerce, les grands vraquiers surveillent les marées pour entrer. Le constat est le même partout où l’activité est liée à la mer : sans dragage, l’activité est en péril, et le manque à gagner est considérable pour le territoire. Un dragage régulier est donc impératif pour permettre aux bateaux d’entrer et de sortir librement du port et de circuler dans la rade. Une problématique prise en compte très sérieusement par DCNS qui pratique des dragages chaque année. « Il s’agit de dragages d’entretien réguliers, ce qui nous permet d’éviter les gros dragages, plus coûteux et plus lourds, explique Guillaume Mathieu, en charge des questions de dragage à DCNS. Et puis, on s’assure ainsi d’avoir un minimum de sédiments à immerger à Groix, sur le site de clapage autorisé par la préfecture » (voir page XX). Entre 10 et 20 000 m3 de sédiments sont ainsi dragués chaque année. Car les frégates multi-missions et autres corvettes Gowind assemblées par le chantier naval exigent des tirants d’eau compris en 6 et 8 mètres pour circuler. DCNS doit ainsi assurer la construction de 10 frégates FREMM d’ici 2022, et les numéros 6, 7 et 8 sont actuellement en chantier à terre et à quai. « Si on ne drague pas, l’envasement nous empêchera de mettre nos navires à quai, rendant impossible toute notre activité industrielle ». D’ailleurs, DCNS a déjà établi un plan de gestion opérationnelle de ses dragages en 2011, avec un arrêté préfectoral décennal qui court jusqu’en 2022. « On sait aussi qu’on doit avoir une vision plus globale des dragages, avec tous les opérateurs. C’est pourquoi on remet en cause notre arrêté préfectoral pour intégrer le PGOD élaboré ensemble et à l’échelle de la Rade. »