Voyages à l’Orient

c Pierre Collin
c Pierre Collin

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Artiste voyageuse, exploratrice de la couleur et du geste, Ianna Andréadis, née à Athènes et vivant à Ivry-sur-Seine (94), est la 16è artiste invitée par la ville de Lorient pour en réaliser l’estampe annuelle. En résulte une exposition comme une rétrospective : photos, peintures, dessins, jeu de couleurs, livres en tissus. On y croise Lorient, mais aussi Athènes, les États-Unis, l’Inde, l’Afrique, la Terre entière… Ianna saisit l’instant, le mouvement, la lumière, le détail qui fait vivre la toile.

Vous êtes venue une semaine à Lorient au printemps dernier, quelles sont vos impressions sur la ville ?

Ianna Andréadis : J’ai aimé plonger dans Lorient, arpenter ses rues, découvrir son histoire… Le nom même de Lorient résonne chez moi qui ai beaucoup voyagé et travaillé en Inde. Et j’ai été fascinée par les 5 ports, la navette fluviale pour traverser la rade, Groix : c’est une ville vraiment ouverte sur la mer, avec une architecture forte, une véritable identité.

Comment traduisez-vous ces impressions ?

IA : J’ai articulé cette étude sur Lorient en lien avec mon travail depuis 30 ans. La série de photographies prises à travers des fenêtres fait écho à mon obsession des fenêtres. L’Estampe associe photo et peinture : j’ai cadré la vitrine du bar Le Madras dans laquelle se reflète la ville, et notamment le grand immeuble de la Banane. J’y ai associé une peinture de crabe, inspirée des tissus indiens de la Compagnie des Indes. Le titre, « le crabe et la banane », prend un sens précis pour les lorientais, mais sonne aussi comme le titre d’un conte. J’ai également photographié l’architecture des années 50 à travers une série d’angles de bâtiments. Et puis le port, ses lignes fortes, dans des dessins à l’encre ou encore des peintures inspirées des palempores

C’est vrai que les fenêtres reviennent souvent dans vos travaux, pourquoi ?

IA : Elles m’obsèdent ! Les fenêtres sont comme des tableaux qui cadrent l’aléatoire, créant une composition. J’ai lancé un grand projet participatif via Facebook à Athènes : les athéniens m’envoient des vues de leur ville à travers le cadre de leurs fenêtres. Le résultat est une vision inédite et intime d’Athènes. Je présente trois exemples pris sur les 1000 photos déjà publiées, dont une surprenante vue depuis l’intérieur d’un bureau du Parthénon en travaux !

 

Ianna Andréadis, Voyages à l’Orient

Jusqu’au 15 février 2015, Galerie du Faouëdic – Lorient

Visites commentées :

Mardi 13 janvier 2015 à 12h30, commentée par Pierre Collin

Samedi 14 février 2015 à 14h30, commentée par Ianna Andréadis

La solidarité des libraires indépendants

« Merci pour ce moment », l’imprévu best-seller (440 000 exemplaires vendus fin septembre) de Valérie Trierweiler sur sa relation avec le Président François Hollande l’a prouvé : le secteur du livre résiste plutôt bien dans un environnement de crise*. Pourtant, on se souvient des récents dépôts de bilan de Virgin et de Chapitre. Un épisode douloureux jusqu’à Lorient (voir ci-dessous) qui montre que tout n’est pas si simple. Et c’est pour mieux revendiquer leur attachement au livre en tant que bien culturel, et pas de consommation, que six libraires indépendants se sont regroupés en une association, LIPL (Libraires Indépendants du Pays de Lorient) dès 2010. « On s’est rapproché pour mieux faire connaître notre métier qui doit évoluer en même temps que la société » explique Chantal Dufief, présidente de LIPL et propriétaire de la librairie lorientaise Quand les livres s’ouvrent.

Chantal Dufief et son mari, librairie Quand les livres s'ouvrent à Lorient, et membres du réseau LIPL
Chantal Dufief et son mari, librairie Quand les livres s’ouvrent à Lorient, et membres du réseau LIPL

Car au Pays de Lorient comme ailleurs, les libraires font face au géant du net Amazon, à la concurrence des grandes surfaces, à la dilution d’une offre pléthorique dans des points de distributions très éparpillés. « On va au supermarché pour trouver tout dans un même lieu, des livres et des petits pois. Mais cela isole les gens de plus en plus, même chose avec Internet. Alors qu’en entrant dans une librairie, on s’engage socialement et dans la vie culturelle de son quartier, de sa commune ». Plus qu’un étalage de livres, les membres de LIPL revendiquent un savoir-faire professionnel, une connaissance démultipliée par leurs spécialités respectives : jeunesse, bien-être, culture locale, littérature… Ils défendent leur rôle et leur place, « on opère une sélection, on propose des coups de cœur, des animations, on conseille et on écoute les lecteurs. La lecture révèle beaucoup de soi, de l’intime : on est dans une relation d’échanges. Et une librairie, ça respire la vie, le goût de l’autre » reprend Chantal Dufief. Animateur de terrain, LIPL participe à des événements et organise le salon bisannuel du livre santé et bien-être. Le réseau prépare même sa sélection pour lancer un prix du livre LIPL courant 2015.

 

Infos sur http://assolipl.blogspot.fr

 

* En 2013, on compte 356 millions de livres papiers vendus, avec une nette progression du livre numérique qui double ses ventes à 5 millions de téléchargements payants recensés. 

Alimenterre : comment (mieux) nourrir le monde ?

Lorient Agglomération est partenaire du festival de films documentaires AlimenTerre : 6 films pour comprendre les enjeux du déséquilibre alimentaire mondial.

 « Jamais nous ne céderont notre terre, cela équivaudrait à vendre notre âme, à mourir » : la déclaration désespérée de cette femme africaine qui veut sauver sa terre illustre les conséquences de l’acquisition forcée de terres par les géants de l’industrie agroalimentaire. Une situation dénoncée par « Sans terre, c’est la faim », le nouveau film coup de poing de la cinéaste Amy Miller et qui fait partie des 6 documentaires sélectionnés et diffusés en novembre à Lorient, en France et dans le monde dans le cadre du festival de films Alimenterre. C’est pour mieux informer et sensibiliser le grand public sur les causes économiques, sociales et politiques de la faim dans le monde, que le CFSI (Comité Français pour la Solidarité Internationale) a créé la campagne Alimenterre et son festival de Films documentaires. Car la lutte contre la faim n’est pas que l’affaire des forums internationaux et des ONG. Chacun est concerné, à son échelle, face à cette menace mondiale qui touche 842 millions de personnes dans le monde*. Un chiffre en repli depuis 25 ans mais d’une intolérable réalité. En France, une personne précaire sur deux ne mange pas à sa faim**.

food-saversA Lorient, le relais est assuré par le CRISLA depuis la création du festival en 2007. Chaque année, Alimenterre pose ses valises et ses bobines dans différentes villes de l’agglomération. Et pour 2014, Languidic et Plouay sont à l’honneur. « On s’éloigne de la ville-centre pour toucher un public nouveau : les jeunes actifs et les agriculteurs, très sensibles à ces questions, explique Morgane Sabatier, animatrice du CRISLA à Lorient, car on se rend compte que du Nord au Sud, les problématiques des paysans sont les mêmes : l’installation des jeunes agriculteurs, les terres qui se réduisent au profit de l’immobilier, le problème des semences, etc. » A travers sa programmation, le festival Alimenterre aborde ici de nombreux sujets et pose les questions de notre engagement et de nos choix alimentaires : comment lutter contre l’accaparement des terres agricoles ? Faut-il sacrifier le jus d’orange du matin ? Comment nourrir les villes demain ? Quelles solutions au quotidien pour moins gâcher ? La PAC (Politique Agricole Commune), c’est quoi ? Chaque projection est suivie d’un débat en présence de spécialistes, parfois du réalisateur, accompagné d’un échange avec le public. « On recadre le débat à notre échelle : on implique des acteurs locaux avec des propositions réelles, concrètes. Par exemple, à propos du gaspillage alimentaire, un directeur de supermarché viendra autour de la table. On veut sensibiliser, bien-sûr, mais aussi permettre au public d’être acteur du changement, en proposant d’autres options de consommation ».  Ainsi, de nombreuses séances scolaires sont organisées, les enfants constituent même les deux tiers des 3 000 personnes qui assistent aux projections. Et après 7 éditions du festival du film Alimenterre, et un travail de terrain au jour le jour, le message semble passer, « on remarque des démarches citoyennes de plus en plus importantes, une prise de conscience collective » note Morgane Sabatier.

 

 

Festival Alimenterre

Jusqu’au 30 novembre 2014

Projections à Lorient, Languidic, Riantec, Plouay et Lanester.

Gratuit

Programmation complète sur www.festival-alimenterre.org

 

* chiffres 2014 du Programme Alimentaire Mondial

** enquête Médecin du Monde, Juin 2014

La politique du rire

Tendances

 

Claudia Tagbo, Kev Adams, Régis Mailhot, Chevallier et Laspalès : entre novembre et décembre, les humoristes se bousculent sur les scènes du Pays de Lorient. « L’humour, c’est ce qui marche le mieux : on est sûr de remplir à chaque soirée » explique Jean-Pierre Le Garrec, directeur d’Orcade Spectacles  à Lorient. « On attend la tournée de Florence Foresti l’année prochaine, et ça sera encore complet, même dans une salle à 3 000 places ! ». Effet de mode ou vrai symptôme ? « Les gens sont stressés, ils veulent se défouler, se dérider et se changer les idées » analyse Jean-Pierre Le Garrec. Même constat pour le sociologue Olivier Mongin*, « rire nous rassure et nous permet de décompresser. Il y a un effet cathartique qui aide à désamorcer les tensions et calmer le jeu. » On rit de soi et des autres, de nos défauts et de nos angoisses, de ce qui nous fait peur. Mais on rit aussi ensemble, « notre rire est toujours le rire d’un groupe » affirme Henri Bergson dans son Essai sur la signification du rire paru en 1900. C’est un moment de lâcher-prise, où l’on se dégage de ses carcans pour vivre un moment de partage, de connivence et de convivialité, « le rire doit avoir une signification sociale ». Or le philosophe rappelle qu’ «il n’y a pas de comique en dehors de ce qui est proprement humain ». Alors, riez ! C’est bon pour votre humanité…

* auteur du livre « De quoi rions nous ? La société et ses comiques », Plon, 2006

– Claudia Tagbo : le 12/11, Palais des Congrès – Lorient

– Kev Adams : le 25/11, Palais des Congrès – Lorient

– Régis Mailhot : le 18/12, Palais des Congrès – Lorient

– Chevallier et Laspalès : le 21/12, Océanis – Ploemeur

– Fabrice Eboué : le 27/01, Palais des Congrès – Lorient

Les Indisciplinées # 9

Toujours à l’avant-garde des musiques actuelles, le festival automnal lorientais proposé par MAPL confirme son talent avec une neuvième édition à la fois pointue et alléchante… La recette d’un succès qui dure : des découvertes, du neuf avec du vieux, de l’inclassable et toujours du beau son.

 

Des découvertes

Si le festival des Indisciplinées s’est taillé une belle réputation dans le milieu, c’est parce qu’il assume une ligne de conduite immuable : l’émergence. C’est aux Indisciplinées que les lorientais avaient découvert Fauve, Alt-J ou encore Woodkid avant qu’ils ne deviennent des (super)stars, multi-récompensés et inévitables sur les scènes estivales. Cette année, les noms à retenir sont The Struts (glam rock britannique, le 7), Clipping (hip hop californien, le 6 pour une soirée US de haute volée au Manège) ou encore Feu ! Chatterton (le 7). Ces derniers, des français en voie d’explosion, doivent livrer un premier mini-album pour la rentrée. Les parisiens, qui citent volontiers Baudelaire au Paul Eluard, revendiquent leur attachement à la poésie et affichent un certain dandysme, délivrant avec classe des chansons à texte sur fond électro-rock. Parmi la sélection, des bretons bien-sûr, avec les nantais de Bantam Lyons (post punk, le 8/11) et Baston (le 31/10), un son garage pop qui sent un peu le soleil de Californie même s’il vient de Rennes… Autre belle surprise locale, Fuzeta (le 8 en ouverture à Cosmao Dumanoir) : un groupe local qui entre en résidence au Manège avec MAPL. Fuzeta joue une pop rock d’influence britannique et canadienne. Le groupe a déjà été repéré par les Transmusicales de Rennes puisqu’il est programmé le 5 décembre à l’Etage.

 

Des valeurs sûres et un peu de Belgitude

The Klaxons en concert le 8 novembre à Cosmao Dumanoir à Lorient
The Klaxons en concert le 8 novembre à Cosmao Dumanoir à Lorient

A ne pas rater, le live de Superdiscount 3 par Etienne de Crécy et ses acolytes de la French Touch (le 7, voir ci-contre). 2014 marque aussi le grand retour des londoniens de Klaxons. Le groupe emblématique de l’électro pop britannique sera logiquement sur la scène des Indisciplinées (le 8) avec un nouvel album plus dansant dans la lignée de Two Door Cinema Club (vu à Cosmao en 2012). La scène belge est aussi à l’honneur avec la première date de la tournée acoustique de Girls in Hawaii dans une formule théâtre mêlant de nombreux instruments, des installations de verre et des réarrangements magistraux (pop folk, le 10). Leurs compatriotes en pleine ascension de BRNS feront partie du gros plateau du samedi soir (le 8), plateau qui doit se conclure par le désormais traditionnel set électro. Et c’est le jeune caennais Fakear  qui s’y colle avec son électro pop japonisante dans un tout nouveau spectacle, après avoir foulé les scènes de nombreux festivals cet été.

 

De l’inclassable

Playing CarverAprès Dominique A l’année dernière, le Strapontin accueille une nouvelle création hybride, Playing Carver (le 4/11). Une relecture musicale des textes de l’écrivain américain Raymond Carver par John Parish (guitariste et producteur de talent) et quelques artistes. Pour les enfants, les Indisciplinées et le festival des Salles Mômes (voir aussi p.XX) proposent un spectacle musical détonnant : Les Volleyeurs (le 9 au Théâtre du Blavet) reprennent les titres de leurs idoles à la sauce « mainstream » américaine. Enfin, une autre vedette à traquer, c’est Olivier Cachin qui tiendra une conférence éclairée sur les origines du hip hop américain à la médiathèque de Lorient (le 8/11).

 

Superdiscount 3

NEW SD3Du neuf avec du vieux, c’est le Superdiscount 3 live du pionnier de la French Touch Etienne de Crécy (le 7/11). La référence de l’électro à la française revient en force avec ce troisième volet de Superdicount, 18 ans après le premier opus qui a marqué plus d’une génération. En 1996, l’album fondateur accueillait déjà la crème de l’électro comme Air, Alex Gopher et Mr Lean. Le deuxième volet en 2004 s’était fait avec Philippe Zdar et Boom Bass de Cassius ou encore DJ Mehdi. C’est dire qu’on attend du lourd avec le Superdiscount 3. Le live, qui aura déjà un peu rodé ses platines à Montreux en Suisse et sur Rock en Seine à Paris, s’annonce énergique pour accompagner une sortie d’album très attendue.

 

 

 

9 ans, le temps du bilan

L’âme des Indisciplinées, c’est lui : Thierry Houal, programmateur exigeant, défend sa sélection.

Déjà la 9è édition des Indisciplinées, comment réussir à se renouveler ?

Notre crédo, c’est la découverte, l’émergence. Cela nous oblige à être à la pointe de l’actualité musicale et des courants novateurs. On ne mise pas sur d’énormes têtes d’affiche, c’est une volonté affirmée, un virage radical pris il y a 5 ans et qui plait : on attire un public conséquent sur des artistes qui ne le sont pas encore…

Justement, comment mobiliser le public sur des noms parfois inconnus ?

Ici, le public sait qu’il va découvrir des artistes émergents dans des conditions optimales. On a vu Fauve ou Alt J à Cosmao dans une petite jauge, les artistes avaient une certaine fraîcheur. A ce stade, ils ne sont pas blasés, ils sont encore dans la spontanéité de la nouveauté. C’est le gros avantage.

Bientôt 10 ans, l’âge du succès ?

On est content de l’évolution du festival, et on reste aussi à l’écoute de tout ce qui se fait près de nous. C’est vrai que les Indisciplinées jouissent d’une reconnaissance du public et des professionnels. Ce sont maintenant les artistes qui demandent à venir jouer à Lorient, on a du refuser des gros groupes !

 

Programme :

• Vendredi 31/10 – Le Manège à Lorient

BASTON (France – Rennes) : Garage / No Wave / Surf / Pop

CROCODILES (US – Californie) : Indie Rock / Noise pop

VUNDABAR (US – Massachusett) : Surf rock / Punk

 

• Mardi 4/11 – Théâtre du Strapontin à Pont-Scorff

PLAYING CARVER : avec John Parish

 

• Jeudi 6/11 – Le Manège à Lorient

CLIPPING (US – Californie) : Hip-hop / Noise rap

OPEN MIKE EAGLE (US – Chicago) : hip-hop expérimental

 

• Vendredi 7/11 – Espace Cosmao Dumanoir à Lorient

FEU ! CHATTERTON (France) : chansons / électro-rock

THE STRUTS (UK) : Glam rock

SUPERDISCOUNT 3 LIVE (France) avec Etienne de Crecy et Alex Gopher : Electro / French Touch

ACID ARAB (France) : électro / Afrique du Nord

 

• Samedi 8/11 – Espace Cosmao Dumanoir à Lorient

FUZETA (France – Morbihan) : pop

BANTAM LYONS (France – Nantes) : Post punk

BRNS (Belgique) : Pop intense et dansante

KLAXONS (UK) : Nu-disco / Electro-pop

FAKEAR live (France – Caen) : Electro / Trip-hop

 

• Dimanche 09/11- Le Trio…S – Théâtre du Blavet à Inzinzac Lochrist

LES VOLLEYEURS (France – Nantes)

 

• Lundi 10/11- Le Théâtre de Lorient

CASCADEUR (France) : Acoustique / Lyrique / Trip hop

GIRLS IN HAWAII unplugged (Belgique) : Pop folk

 

www.lesindisciplinees.com

 

1964 – 2014 : les cinquante ans de la première victoire d’Éric Tabarly

Il y a 50 ans, Éric Tabarly remportait sa première victoire dans la transatlantique anglaise. Seul aux commandes d’un bateau innovant, il marqua l’histoire de la course au large et ouvrit la porte à plusieurs générations de marins français. Sa victoire déclencha aussi l’engouement de la France pour la voile et particulièrement la course en solitaire, et influença même le développement de la plaisance.

 

La naissance d’une légende

 

Eric Tabarly

Le 18 juin 1964, c’est un jeune officier de marine français inconnu qui surprend l’assistance réunie à Newport, Rhode Island, aux Etats-Unis. Éric Tabarly vient de remporter la deuxième édition de la transat anglaise en 27 jours, 3 heures et 56 minutes. Seul français engagé, il imprime son visage et son style dans le monde de la course à la voile. Une victoire fracassante qui lancera la légende Éric Tabarly et donnera le goût de la course au large aux français.

L’Ostar, pour Observer Singlehanded Tansatlantic Race. Une course naissante, une transatlantique en solitaire, organisée par et pour les anglais, seigneurs de la mer, et peu suivie en France. Pourtant, quand Éric Tabarly, navigateur breton brillant et jeune officier de Marine, voit passer l’avis de course, la décision est prise rapidement : il faut participer et gagner. Éric veut inventer le bateau qui lui donnera la victoire. Le chantier débute en janvier 1964 à la Trinité sur Mer pour une course programmée en mai au départ de Plymouth, en Angleterre. Malgré la précipitation, Éric Tabarly sait ce qu’il veut : avec l’architecte Gilles Costantini, il dessine et conçoit un bateau spécifiquement adapté à une transatlantique en solitaire. « On ne se connaissait pas, mais il est venu me demander de construire son gréement et ses voiles pour préparer la transat » se souvient Victor Tonnerre, alors jeune maitre voilier de 25 ans employé à la voilerie lorientaise familiale. « Il voulait un grand bateau de 43 pieds, entièrement en contreplaqué et à déplacement léger, ce qui était une révolution. Car à cette époque, les bateaux étaient en bois ou en métal et très lourds.» C’est en étudiant le parcours et les concurrents de la précédente édition (1960) qu’Éric Tabarly comprend comment construire un bateau plus rapide et adapté à la course. Il bouleverse l’architecture navale de l’époque avec un ketch à la coque longue et légère de 13,60 mètres et 6,5 tonnes. Avec Victor Tonnerre, il imagine une voilure réduite, maniable et étalée sur la longueur pour être manœuvrée en solitaire et assurer la stabilité. Pen Duick II, reconnaissable à sa grande coque noire, naît sur le chantier de la Trinité. Mais c’est à Lorient qu’il reçoit sa quille et qu’il sera mis à l’eau. Entre autres innovations, Éric fait installer dans la cabine une selle de Harley-Davidson devant la table à cartes, et une bulle de verre sur le roof pour barrer par tous les temps : un astrodôme de bombardier hérité de ses années d’aéronavale. C’est aussi le premier à s’équiper d’un pilote automatique, il emporte également son réveille-matin, mais tous deux le lâcheront au bout de huit jours de course… « Plymouth, 23 mai, 9 heures, l’Ostar est au rendez-vous.(…) Éric est paré pour un aller simple. Le retour, on n’y est pas. Il n’a pas un sou en poche, aucun billet de retour, et si peu d’habits civils ! » écrit l’ami et admirateur Yann Quéffelec dans son livre Tabarly. Frappé du n°14, Pen Duick II se démarque dès le départ quand Éric lance son spi rouge, remontant d’une accélération surprenante tous ses concurrents. « C’est le premier à oser envoyer un spi tout seul… reprend Victor Tonnerre. On lui en avait fabriqué trois : léger, moyen et lourd. Et il n’avait pas peur ! ». De fait, moins de vingt-huit jours plus tard, le n°14, chiffres blanc sur fond noir, est le premier à émerger du brouillard – et du silence radio que s’imposait son capitaine- à Newport, USA. Il a trois jours d’avance sur Chichester, lui-même vainqueur de la précédente édition en quarante jours. Ce 18 juin 1964, la France et les anglais découvrent Pen Duick II et Éric Tabarly. Jamais un bateau aussi grand n’avait été mené en course par un seul homme. Jamais un français n’avait ainsi battu les britanniques sur leur terrain. « Tabarly fait découvrir à la France qu’on est bon en mer et que les marins français peuvent tenir la dragée haute aux anglais » se souvient Patrick Chapuis alors jeune journaliste à l’Equipe. « Et il a le physique de l’emploi : celui d’un granit breton, un bout de barbe émergeant d’un vieux ciré… toutes les photos de lui sont géniales, il incarne la figure idéale du marin ». François Ponchelet, journaliste d’Europe n°1, confirme : « c’est Éric qui a lancé l’engouement médiatique pour la voile, il n’y avait pas de précédent avant 1964. En battant les anglais, il devient une légende et le retentissement dans la presse française et anglaise est énorme ». Un officier de la Marine, un marin breton atypique, avec le goût de l’aventure et de l’audace : le visage du nouveau héros fait la une de France Soir dès le lendemain de sa victoire. Il part dans la foulée à Washington recevoir la croix de Chevalier de la légion d’honneur des mains de l’ambassadeur. « Tabarly gagne la transat et tous les petits français deviennent des Tabarly » s’amuse Gérard Petipas, coéquipier et ami de toujours, « il se projette sur la scène nationale et internationale et rend accessible la voile ». « Cette victoire ouvre les esprits, et le contreplaqué séduira les classes moyennes qui pourront s’offrir des bateaux moins chers » reconnait Victor Tonnerre. Ainsi, par ses innovations, le navigateur aidera même au développement de la plaisance. Et cinquante ans après sa victoire historique, Éric Tabarly reste une référence pour tous les marins français : dans sa façon de naviguer- il formera les plus grands noms de la voile – et dans ses nombreuses innovations qui marqueront l’évolution des bateaux et même des courses.

 

 

L’association Éric Tabarly

13 juin 1998, Éric Tabarly disparaît en mer d’Irlande. De cette perte tragique nait l’association Éric Tabarly, par la volonté de son épouse Jacqueline, de ses nombreux amis et de tous les témoignages de sympathie venus de France et d’étranger. « On voulait faire vivre ses idées et permettre aux Pen Duick de naviguer » explique Gérard Petipas, navigateur, ami fidèle et vice-président de l’association qui rassemble aujourd’hui 800 adhérents. L’association est installée à Lorient, dans les locaux de la Cité de la Voile Éric Tabarly : « un choix légitime, puisque trois Pen Duick ont été construits aux chantiers de la Perrière, Éric était aussi officier de Marine à Lorient et c’est la ville qui a lancé la première transat française, la transat en double Lorient – Les Bermudes – Lorient en 1979 avec Éric Tabarly ». Elle assure donc l’entretien des cinq Pen Duick d’Éric Tabarly et les fait naviguer. Et si Lorient est le port d’attache des Pen Duick, ils prennent le large chaque été pour aller à la rencontre d’un public toujours fasciné. « Plus de 15 ans après sa disparition, Éric Tabarly est toujours considéré comme le plus grand marin. Plus qu’un coureur, il était architecte naval, inventeur, et le formateur des 250 meilleurs marins français. Il reste une référence incontournable. Son héritage doit être préservé. »

www.asso-eric-tabarly.org

 

 

Une victoire qui change l’histoire

B. HeimermannBenoît Heimermann est journaliste à l’équipe. Il est aussi l’auteur d’une biographie d’Eric Tabarly, Tabarly, l’homme de granit.

Pourquoi la victoire d’Eric Tabalry a un tel retentissement en 1964 ?

Cette victoire du français qu’on n’attend pas, c’est celle du pionnier. France Soir s’empare de l’histoire. C’est le seul média français à couvrir l’arrivée de la course, et il s’agissait du plus grand quotidien français qui tirait à plus d’un million d’exemplaires. Et puis à cette époque, la France ne brillait pas dans les grands sports, elle n’avait pas de résultats. Alors, quand un héros national adoubé par la Marine bat les anglais qui dominaient la mer jusque-là, c’est un événement !

Il révolutionne beaucoup de choses dans la course à la voile ?

Pour commencer, l’engouement pour sa victoire et sa personne crée une émulation : on se passionne, on veut tenter la voile et les courses côtières démarrent dans la foulée.  Ensuite, techniquement, Eric propose beaucoup de nouveautés. Il essaie tout le temps d’améliorer son bateau et ses voiles, de gagner en vitesse tout en simplifiant la navigation. On lui doit par la suite les voiles lattées, les grands multicoques, l’hydroptère…

Quelles répercussions sur la plaisance ?

Deux ou trois ans après 1964, on va comprendre que le déplacement léger, c’est l’avenir : il est peu coûteux et peut se fabriquer en série. On comprend aussi qu’on peut naviguer seul : avec Tabarly, tout parait plus simple. Pourtant, naviguer en compétition à l’époque, c’était vraiment une épreuve physique. Il fallait essuyer les dépressions, Éric s’était d’ailleurs attaché à son mât pour ne pas passer par-dessus bord dans la transat de 1976…

 

 

Éric Tabarly en quelques dates

Naissance le 24 juillet 1931 à Nantes

1952 : entre dans la Marine Nationale

1964: vainqueur de l’Ostar, la transat anglaise sur Pend Duick II

1966 : construction de Pen Duick III, coque en aluminium

1968 : construction de Pen Duick IV, trimaran en aluminium

1969 : construction de Pen Duick V et victoire lors de la Transpacifique San Francisco-Tokyo, avec 11 jours d’avance sur le deuxième

1973 : construction de Pen Duick VI

1976 : deuxième victoire dans l’Ostar, sur Pen Duick VI

1979 : construction du trimaran Paul Ricard et deuxième de la Transat en double Lorient-les Bermudes-Lorient (avec Marc Pajot)

1980 : Record de la traversée de l’Atlantique Nord à la voile d’Ouest en Est (New York-Cap Lizard), en multicoque : 10 j. 5 h 14 min.

1987 : deuxième de la Transat en équipage Lorient-Saint-Pierre-et-Miquelon-Lorient

1997 : vainqueur de la Transat Jacques-Vabre  (avec Yves Parlier)

13 juin 1998 : disparition en mer

 

Bibliographie :

Tabarly, Yann Quéffelec, ed.Plon

Tabarly, l’homme de granit, Benoît Heimermann, ed. Grasset

à Eric, Jacqueline Tabarly et Daniel Gilles, ed. du Chêne

 

France Allemagne 82 : les souvenirs de Michel Hidalgo

Tragédie footballistique mais pas que…

Séville 82

Tout le monde se souvient de ce qu’il faisait le 8 juillet 1982. Une date historique dans l’histoire du football : la demi-finale tragique de la Coupe du Monde. Un France-RFA (République Fédérale d’Allemagne) au scénario surréaliste. Un calvaire d’angoisse et de suspense sur plus de deux heures. Un casting de rêve : Platini, Trésor, Bossis, Tiguana…Et la violence du choc non sanctionné entre le gardien allemand Harald Schumacher et Patrick Battiston, évacué inconscient du terrain. Rappel des faits : score à 1-1 à la fin du temps réglementaire. Grâce à l’action de Trésor puis de Giresse, la France mène 3-1 dans les prolongations et s’imagine déjà en finale. Mais l’Allemagne remonte au score, et pour la première fois de l’histoire de la Coupe du monde, un match va se jouer aux tirs au but. Incroyable retour de situation : les Bleus sont éliminés.

Séville 82, c’est le match immortel, la plus belle défaite de la France. Et c’est sur cette dramaturgie exaltante qu’un trio de musiciens construit un spectacle musical d’une rare intensité. Red, Tonio Marinescu, et  Philippe Texier installent une ambiance hypnotique, avec des improvisations de jazz, des reprises des titres de l’époque, et créent une bande-son originale plaquée sur les images sans commentaires du match qui a marqué toute une génération.

hidalgo-michel

Michel Hidalgo, sélectionneur de l’Equipe de France en 1982 sera présent à l’issue du spectacle pour « refaire le match ». Il revient sur « le match de sa vie ».

Quels souvenirs gardez-vous de cette coupe du monde 82 ?

Cette coupe du monde 82 était un grand espoir pour le football français. On avait une très belle équipe à voir jouer : Platini, Giresse, Trésor… Des grands noms ! En 82, la France n’avait jamais atteint ce niveau en Coupe du Monde, elle n’avait jamais eu de titre international. L’enjeu et l’espoir étaient énormes. Et chaque match de l’équipe de France a eu son histoire, comme lorsque l’Emir du Koweit est descendu sur le terrain… Une histoire d’hommes animés par un bel esprit de compétition. Et la demi-finale, ce match contre l’Allemagne, c’est à l’époque le plus grand moment de notre carrière !

Comment avez-vous vécu ce match ?

C’est l’un des jours le plus tristes et à la fois les plus beaux que j’ai vécus. Je revois ce ciel très noir sur Séville, la chaleur, l’orage qui guette. Le match a duré deux heures, nous sommes passés du Paradis à l’Enfer en quelques minutes. J’en ai encore des frissons. Il s’est tout passé dans ce match là : de la qualité dans les buts, des renversements de situation, l’explosion de joie du public au troisième but marqué par Giresse, l’agression non sanctionnée sur Battiston, … Tout ça on l’a vécu sur place, mais aussi pendant des années dans la tête. Ce match, je ne l’ai jamais revu, parce que je n’ai pas voulu le revoir. On avait mérité de gagner, de se qualifier pour la finale. Mais les Dieux, et surtout l’arbitre, n’étaient pas avec nous… Ce France-Allemagne c’est un cauchemar qui dure…

 

Et l’après-match, quelle ambiance ?

Après, c’est une soirée cauchemardesque pour toute l’équipe. Dans les vestiaires français, on se croirait à l’école maternelle : tout le monde est en pleurs, KO. On doit même passer deux joueurs tout habillés sous la douche avant de reprendre l’avion. Les joueurs, trop déçus, ne voulaient plus continuer. C’est pourtant la même équipe qui rapportera le premier titre de Champion à l’Euro 84 et celui de Champion Olympique aux USA un mois après.

Aujourd’hui, est-ce que le football peut encore faire vibrer comme en 82 ?

Aujourd’hui, la fraîcheur n’y est plus, il y a trop d’argent en jeu. Et puis, on ne voit plus tellement de matchs avec du spectacle. Même la finale des Bleus en 98 n’a pas marqué comme le match de 82. Les Bleus n’ont encaissé que deux buts dans la Coupe du Monde 98. C’est moins spectaculaire, ça joue trop sur la défense. Maintenant, je soutiens l’OM, mais j’aime bien aussi l’équipe de Lorient et la personnalité de Christian Gourcuff. C’est un homme assez discret, qui aime le beau football, le jeu intelligent. Et c’est une belle chose.

 

 

Séville 82

Télé-concert

Mardi 9 avril 2013 à 20h30

Estran, Guidel

Tarifs : de 9 à 14 €

La belle du large

14_10736-Isa_Joschke-Generali-Horizon_Mixite_09« Je préfère le large, le bonheur d’être seule en mer ». Cette affirmation à elle seule permet de situer Isabelle Joschke dans sa détermination, son goût de l’aventure, son indépendance. A 37 ans, cette jeune femme souriante, franco-allemande menue au très subtil accent chantant, est l’une des trop rares femmes à oser la course au large en professionnelle. Installée à Lorient depuis 2006, elle navigue cette année sous les couleurs de Generali en classe Figaro, avec en point d’orgue la Solitaire et la nouvelle Lorient Horta Solo programmée en septembre (voir ci-contre). Le caractère affirmé sous un casque de boucles blondes, Isabelle trouve sa place dans un monde plutôt masculin. « On est deux femmes sur une quarantaine de concurrents dans le circuit Figaro, on nous regarde toujours comme des extraterrestres, ça doit changer… » Et c’est pour défendre la mixité dans tous les milieux, pas seulement celui de la voile, qu’Isabelle a fondé l’association « Horizon Mixité ». « Il y a encore de gros préjugés dans la voile : un sport très physique, qui nécessite de la force… Ok c’est dur, mais il s’agit aussi de gestion du sommeil (on dort à peine 2 heures par jour), de mental, de stratégie et de tactique, de technique de navigation… Je veux prouver qu’on peut être une femme et aller au bout de ses rêves. »

Un parcours atypique

Si elle évolue aujourd’hui avec aisance et détermination, Isabelle n’a pas toujours eu la vocation du grand large. Née à Munich en Allemagne, elle découvre la voile sur le tard lors d’un stage aux Glénans : un coup de foudre.  A 21 ans, la jeune étudiante en lettres de la Sorbonne choisit de faire sa vie dans le nautisme. Deux ans plus tard elle court sa première Mini Transat en 6.50. « C’était une folie : j’ai travaillé comme skipper et monitrice pendant près de deux ans pour me payer mon premier bateau sans rien y connaître, sans jamais avoir régaté ! ». Entre 2004 et 2008, Isabelle évolue et sur le circuit 6.50. En 2008, la belle devenue championne change de catégorie : « j’avais envie de course au large et le Figaro est le meilleur circuit pour ça : très bon niveau sportif, très exigeant ». Isabelle remporte une étape sur la Cap Istanbul en 2008, elle enchaîne les Solitaires et savoure ces moments de plénitude, seule face à l’océan. « Le temps est différent, on est concentré sur le présent, le bateau, l’eau qui nous entoure, le vent, les nuages… on oublie beaucoup de la vie à terre. Toutes ces sensations intenses vont au-delà des difficultés : on se dépasse encore plus, on va à la rencontre de soi, de ses limites et de ses peurs. »

Lorient, patrie du nautisme

Et ce n’est pas un hasard si en 2006, Isabelle choisit Lorient pour vivre sa passion. « Quand on fait ce métier, Lorient est la ville où l’on veut être : il y a tout un monde autour de la course au large qui attire beaucoup de navigateurs ». Isabelle s’est également engagée avec Lorient Grand Large pour représenter les skippers au directoire de l’association. « L’idée est de permettre aux coureurs de progresser ensemble, de développer le pôle sportif et de le valoriser. Il y a encore tant de belles perspectives de développement à vivre ici ! ». Avec en ligne de mire, la toute nouvelle course au large Lorient Horta Solo.

 

Isabelle Joschke en quelques dates :

27 janvier 1977 : naissance à Munich

1998 : décide de faire de la voile son métier

2002 : devient skipper professionnel

Janvier 2004 : achète son premier bateau 6.50

2007 : participe à sa deuxième Mini Transat et remporte la première étape

2008 : intègre le circuit Figaro

 

Lorient Horta Solo, du 6 au 28 septembre

Un aller-retour de 2 260 miles nautiques (4 185 km) vers Horta, perle des Iles des Açores : la Lorient Horta Solo partira le 6 septembre de la Base des sous-marins de Lorient. Plus de 30 skippers sont déjà inscrits pour cette belle aventure sportive en mer avec deux étapes de 9 jours et un parcours plutôt stratégique. Proposée tous les deux ans en alternance avec la Generali Solo, cette nouvelle course est organisée par Lorient Grand Large.

Dates à retenir :

29 août au 6 septembre : présence des bateaux au Port de Lorient Base des Sous-Marins

31 août : Prologue en rade de Lorient

6 septembre : départ de Lorient

14 au 19 septembre : escale à Horta sur l’île de Faial aux Açores

A partir du 26 septembre : arrivées à Lorient

 

S’installer au Pays de Lorient

Mutation professionnelle, rapprochement familial, retour au pays, retraite, études supérieures ou nouveau départ, chaque année ils sont plus d’un millier à s’installer sur l’agglomération de Lorient. Seul ou en famille, il n’est jamais facile de se reconstruire une vie dans une nouvelle ville. Tour d’horizon des dispositifs et des guides pour accueillir et orienter ces nouveaux arrivants.

 

L’accueil du nouvel habitant

Réunion d’information ou accompagnement sur l’année, toutes les questions des nouveaux habitants trouvent réponse auprès des mairies et des associations qui œuvrent pour leur intégration.

Arrivant dans une nouvelle ville, chaque habitant est confronté à de nombreuses problématiques : où et à quel prix se loger ? Quelles sont les écoles, les associations sportives ? Comment se déplacer ? Quelles démarches prévoir une fois sur place ? A Ploemeur, c’est l’association AVF (Accueil des Villes Françaises) qui propose d’accueillir et d’accompagner les néo-ploemeurois. Avec ses 948 adhérents et ses 116 bénévoles, l’AVF de Ploemeur est l’une des plus grosses associations du réseau national. Chaque année, Edith Jouan et Anne-Marie Dubois se mettent en quatre pour faciliter l’intégration des quelques 60 nouveaux : « on organise une réunion ou une sortie mensuelle pour découvrir le territoire et créer du lien entre eux : un tour en bateau dans la rade de Lorient, la visite de la BSM, des Kaolins ou de la Cité de la Voile, la découverte du Pôle course au large et du port de pêche…  Et puis on participe à la cérémonie annuelle d’accueil des nouveaux par la Mairie ». Car si toutes les communes ne disposent pas d’une AVF (seules Lorient et Ploemeur à ce jour), chaque mairie propose un accueil collectif autour de la rentrée. « Le plus difficile est de recenser les nouveaux arrivants, explique Claire Caminade de la mairie de Lanester, on recoupe les listes électorales, les fichiers de la poste et on communique beaucoup pour annoncer notre matinée d’accueil ». Ils sont plus de 500 à choisir Lanester chaque année, et la mairie leur propose un circuit découverte de leur nouvelle ville : une visite en bus de 2 heures au départ de l’Hôtel de Ville qui passe par les espaces culturels, le parc à bois, la base des Fusiliers marins, le cimetière de bateaux, la ferme de Saint Niau… « Ce sont les élus qui assurent la visite dans les bus, tout le monde se retrouve ensuite à la mairie avec le Bagad et le cercle de Lanester : des liens se nouent entre les nouveaux habitants, c’est très convivial, la parole est libre et certains s’inscrivent même dans les conseils de quartiers » reprend Claire Caminade. Souvent conquis, les nouveaux arrivants repartent avec leur sac remplis de documentation sur la ville et les associations et avec un lot de tickets pour des activités de loisirs et culturelles. Enfin, au fil de l’eau, les mairies et les AVF répondent toute l’année aux demandes de ceux qui s’installent ou qui préparent leur arrivée : plan de la ville, liste des associations sportives et culturelles, médecins, pharmaciens, écoles et collèges… « Souvent, les gens disent ne connaître que les magasins de bricolage ! raconte Edith Jouan d’AVF Ploemeur, et une fois leur installation terminée, ils cherchent à créer du lien et rencontrer du monde ». Comme Monique Le Strat qui s’est installée à Ploemeur pour suivre son mari jeune retraité, natif de la ville. « Nous avons fait toute notre carrière en région parisienne. C’est difficile de se reconstruire une vie quand on n’a plus les enfants et qu’on n’est plus actif. » Monique est passée entre les mains de l’AVF Ploemeur à son arrivée et elle s’est inscrite à des activités parmi la soixantaine proposées par l’association. « Je fais de l’anglais et de la pâtisserie, l’ambiance est vraiment sympathique. Trouver une activité c’est le bon réflexe pour faire des rencontres ».

 

Un guide pour s’installer

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Sorti au printemps, le dernier né des guides de la collection « s’installer à » édité par Héliopoles consacre 150 pages à Lorient et son agglomération. Un « anti-guide touristique » réalisé par le journaliste local Yann Lukas, une enquête pour décrypter les codes du territoire, tout savoir de la vie lorientaise pour ceux qui projettent de s’y installer. « Cette collection est faite pour aider les gens à mûrir leur projet d’installation et s’armer pour le réaliser une fois sur place » explique Zoé Leroy, éditrice. L’ambition est de combler le manque en matière d’informations pour tous les nouveaux arrivants : compiler des infos pratiques et des retours d’expérience sur la qualité de vie, l’immobilier, l’environnement, l’économie, les transports, l’enseignement, les loisirs, la culture… La collection assume aussi un certain parti-pris : « on montre les qualités mais aussi certains défauts du territoire, on garde un œil objectif. Par exemple, on ose parler du climat ! Et on répond à la question fait-il bon vivre à Lorient ?  ». Diffusé en France dans les librairies et sur Internet, le guide S’installer à Lorient – Bretagne Sud est le 15è titre de la collection et le deuxième en Bretagne après Quimper. Riche en informations, il intègre de nombreux témoignages et des bons plans qui peuvent intéresser autant les néo-lorientais que les habitants en quête d’un autre regard sur leur territoire.

S’installer à Lorient – Bretagne Sud, éd. Héliopoles, Yann Lukas, 156 pages couleurs  – 19,80 €

 

 

Les premiers contacts

Il n’est pas évident pour les villes de bien recenser tous les nouveaux habitants. Pensez à vous faire connaître et prenez contact avec votre mairie d’accueil pour participer à la cérémonie d’accueil souvent riche en informations pratiques et en rencontres.

Ploemeur

AVF Ploemeur : La Longère Place d’Argoat / 02 97 85 25 20 / avf.asso.fr/fr/ploemeur

17 septembre : inscription des nouveaux arrivants (inscriptions également possibles toute l’année)

13 novembre : journée d’accueil des nouveaux arrivants à la Mairie de Ploemeur www.ploemeur.com

 

Lanester

13 septembre : matinée d’accueil des nouveaux habitants avec visite en bus vers 9h et pot d’accueil à la mairie vers 11h

Infos sur www.lanester.com et au 02 97 76 81 81

 

Lorient

Journée d’accueil en mairie autour du 15 septembre : déjeuner avec les élus et visite de la ville en bus.

AVF Lorient : Maison des Associations – Porte E – 1er étage – 12 rue Colbert / 02 97 84 85 39 / avf.asso.fr/fr/lorient

 

 

 

La forme à la plage

Vacances, j’oublie tout ? Oui, mais surtout je me prends en main. Zumba, aquagym, char à voile, yoga et même hula hoop : cet été, à la plage, on abandonne farniente et bain de soleil le temps d’un sursaut sportif et ludique.

Larmor-Plage a concocté un programme forme à Port-Maria : la Zumba (lundi et jeudi à 13h), une danse rapide et cardio vasculaire sur des musiques ensoleillées pour transpirer avec le sourire ; l’aquagym (mardi et vendredi à 13h ou 16h selon les marées) pour se renforcer en douceur tout en profitant des bienfaits de l’eau de mer ; le yoga (mercredi à 18h) pour décompresser et rester zen pendant ses vacances. Nouveautés cette année, l’activité Gym poussette : un renforcement post-grossesse spécialement étudié pour les jeunes mamans accompagnées de leur bébé (sur inscription), et le grand retour du sport de nos grands-mères : le Hula Hoop (voir ci-contre) ! A Ploemeur, les cours d’aquagym sont à suivre à l’Anse du Stole (mardi et jeudi 12h30). La Sellor propose aussi un joli panel d’activités sportives sur nos côtes : char à voile à la BSM et à Gâvres, Stand Up Paddle dans la rade, programme « Côte et forme » à Kerguelen avec marche tonique, renforcement musculaire et gym’océane (mercredi et samedi à 17h30). Cet été, c’est promis, on entretient son bronzage et sa bonne forme !

Zoom

Le Hula Hoop pour une taille de guêpe

Ce simple arceau peut vous aider à accomplir des miracles : revenu en grâce aux Etats-Unis, le Hula Hoop est le compagnon fitness des sportifs et des sportives qui veulent perdre du poids et/ou se muscler. La discipline est en plein développement à Lorient (au CEP) grâce notamment à Carole Paulet, professeure de fitness formée au Hula Hoop. C’est elle qui assure les séances de cet été à Larmor-Plage.

C’est quoi exactement le Hula Hoop ?

Le Hula Hoop n’est pas né dans les années 50 mais à l’époque de la Grèce et de l’Egypte antiques. Il tient son nom de la danse hawaïenne Hula et de Hoop (= cerceau en anglais). C’est un grand arceau qu’on fait tourner autour de sa taille par balancement du bassin. On peut ensuite combiner des exercices de fitness en utilisant le cerceau.

Quels sont les avantages du Hula Hoop ?

D’abord, il permet de brûler des calories, jusqu’à 600 par heure, pour perdre du poids. Ensuite, comme un footing, il améliore nos capacités cardio-vasculaires et pulmonaires et permet une tonification générale du corps: dos, ventre, bras, jambes. Il améliore la coordination et l’équilibre. Enfin, le Hula Hoop a un effet massage sur l’abdomen, souvent lieu de prédilection des capitons graisseux…

A qui s’adresse le Hula Hoop ?

Il est accessible à tous sans limite d’âge, même les femmes enceintes peuvent s’y mettre, à condition d’être bien encadré et de disposer d’un cerceau adapté (90cm de diamètre et de 300g à 1kg pour les adultes). C’est amusant et motivant, on progresse très vite au Hula Hoop : en quelques mois, on réussit des figures !

Pratiquer le Hula Hoop :

Tous les mercredis de juillet et août à 13h sur la Plage de Port Maria (gratuit)

Dès septembre au CEP, 67 rue Duguay Trouin à Lorient (12 places), le lundi à 20h15 et le jeudi à 19h15.

www.libfit.fr