Pêche en eaux vives

A la mouche ou au coup, en solitaire ou entre amis, ils sont plus de 1 000 pêcheurs à tendre leurs lignes dans les eaux douces du Pays de Lorient. Une activité qui se renouvelle, combinant sport, détente et nature pour toute la famille.

Le long du Blavet, sur les rives des étangs, de Guidel à la Ria d’Etel, de Quistinic à Ploemeur, la saison de la pêche en eau douce bat son plein dès le printemps avec l’ouverture de la pêche au saumon et à la truite. Un sport, très technique, avec des compétitions et des concours, autant qu’un loisir de pleine nature : la pêche séduit toutes les générations et suit les évolutions de la société. « Le profil du pêcheur a changé : il y a un nouvel état d’esprit, on n’essaie pas de faire un maximum de prises, on remet le poisson à l’eau après avoir immortalisé la prise avec son smartphone, on partage ses photos avec les copains, s’amuse Xavier Joubert, président de l’AAPPMA Lorient*, on pêche même en ville ! Le street fishing se développe à Pontivy ». Pêche à la mouche, pêche au coup ou au lancer, il existe autant de techniques que de poissons à pêcher : saumon, brochet, alose, sandre, perche, gardon « et un super parcours à truites avec un grand réseau de cours d’eau de première catégorie ». Pour la journée ou pour une heure, se retrouver au cœur de la nature, observer le ballet des insectes et des oiseaux pour mieux repérer les poissons, c’est l’expérience antistress par excellence. « Parfois on voit un martin pêcheur, des traces de loutres, un chevreuil qui vient boire…  On en oublie même de pêcher ! » avoue Xavier Joubert. Solène Le Bourhis-Beyer s’est installée sur les bords du Blavet à Languidic, dans la maison éclusière de Quelennec. Seulement 22 ans et déjà vice-championne de France de montage de mouche, passionnée et communicative, elle a pêché la première fois à 6 ans (une tortue !) et, mordue, a décidé d’en faire son métier. Solène propose des « guidages pêche », des initiations de pêche à la mouche. « Il s’agit de créer un leurre, avec des poils, des plumes, pour  imiter au mieux les insectes du bord de l’eau : moustiques, éphémères, fourmis ailées… » explique la jeune femme blonde. Des créations délicates qui créent l’illusion du vivant, avec des techniques de lancers bien particulières. « On peut prendre le coup très rapidement, et pêcher tout de suite ses premiers poissons ». Plébiscitée par les enfants, peu à peu investie par les femmes, la pêche nécessite un matériel de base pour un budget d’environ 150 €, l’achat d’une carte de pêche (30 à 95 €) et un goût prononcé pour le plein air. « Il faut de la patience, mais la pêche canalise les énergies. Chacun y trouve ce qu’il veut : quiétude ou performance…».

*AAPPMA : Association Agréée pour la Pêche et la Protection du Milieu Aquatique

Pour se lancer :
–    Les stages Pêche et Nature de Solène Le Bourhis-Beyer
–    Les sorties pêche sur le Scorff avec l’Odyssaum
–    1er juin : Fête de la pêche
–    28 juin : Relais pêche, une journée de pêche en famille sur les bords du Blavet
–    Le 11 juillet : pendant le festival Saumon
–    26 juillet : concours de pêche au coup
+ d’infos : www.aappmalorientweb.wix.com
www.eclusedequelennec.com  et www.odyssaum.fr

La Semaine du Golfe

C’est une nouvelle semaine foisonnante de belles voiles et d’animations qui s’annonce dans le Golfe du Morbihan pour cette 8ème édition de la Semaine du Golfe. 17 communes et autant de ports participent à cet événement, accueillant plus de 1 000 bateaux chaque jour. Yoles, avirons, dériveurs légers, nouveaux yachts et anciens Muscadets, sinagots et autres forbans vont se croiser au gré du vent, des marées et du programme, avec le regroupement final lors de la grande parade du samedi. Cette année, la Croatie est à l’honneur : avec ses 6000 km de côtes et ses 700 îles, elle présente 14 voiliers emblématiques mais aussi un village où découvrir ses traditions, son histoire et sa gouteuse gastronomie. De nombreuses animations sont programmées : des concerts et un concours de chants de marins, un bel anniversaire pour les 40 ans du Romané, voilier en aluminium dessiné par Philipe Harlé, les grands voiliers du patrimoine européen, des expositions de photo et de peintures, avec la présence de Gildas Flahaut à Arradon, une course à la godille entre Larmor-Baden et Vannes, un espace enfants avec les Petits Débrouillards, et toujours l’espace « je construis mon bateau » à Vannes.

Programme complet sur www.semainedugolfe.com

DU 11. AU 17. MAI

ARRADON, ARZON, AURAY, BADEN, CRAC’H , ILE AUX MOINES, ARZ, LARMOR-BADEN, LE BONO, LE HÉZO, LOCMARIAQUER, PLOUGOUMELEN, SARZEAU, SÉNÉ, SAINT ARMEL, SAINT-GILDAS DE RHUYS, VANNES

J’ai vu un documentaire : l’asso qui en fait voir

Nicolas Le Gac a vu un documentaire, puis deux, puis des dizaines. En mars 2013, il a fondé l’association « J’ai vu un documentaire » à Lorient pour sensibiliser le public au « cinéma du réel ». Projections mensuelles itinérantes, Mois du doc, partenariats avec le Théâtre de Lorient et des médiathèques, l’association rayonne maintenant sur le Pays de Lorient.

Pourquoi créer cette association ?

Nicolas Le Gac : Je suis arrivé ici en 2008, et je trouvais que l’offre cinéma était trop restreinte, j’avais envie d’une proposition alternative aux grands réseaux, et surtout j’adore le documentaire ! Je voulais apporter cette forme de cinéma, peu présente en salle, à un public large.

Pourquoi le documentaire ?

J’ai découvert le docu pendant mes études et j’y suis très sensible. Je suis fan aussi de Ken Loach et du cinéma réaliste et social, et de tout ce qui laisse une place au spectateur dans l’approche et la compréhension du film.

Il y a une demande ou du moins une curiosité pour le documentaire ?

Il y a beaucoup d’aprioris sur le genre documentaire : c’est intello, ennuyeux, c’est du reportage… Or, le docu montre plutôt un regard d’auteur, il n’est pas formaté. Il offre aussi de grandes émotions, de la découverte, de l’évasion. Bref, ce n’est pas gagné d’avance mais on constate que ceux qui y goûtent y reviennent… Il y a du monde, on commence même à avoir des habitués.

Des projets ?

Beaucoup ! On travaille avec les médiathèques de Languidic, Ethel, Ploemeur. On va intensifier le rythme des projections, souvent suivies d’un débat ou d’une rencontre. On multiplie les lieux de projection : ferme du Cosquer à Lanester, la Grande Poudrière à Port-Louis, chez l’habitant, au Studio du Grand Théâtre, dans les bars… On travaille aussi avec Joël Jouanneau et son collectif pour créer un ciné-club itinérant. Et puis on lance des ateliers d’éducation à l’image et de réalisation pour les collèges et lycées.

Prochaines projections :

–          Studio ciné (avec le Théâtre de Lorient) / dim. 18 jan à 16h « A la folie » : Wang Bing a filmé le quotidien d’un hôpital psychiatrique de la province du Yunnan en Chine… Au Studio – Lorient

–          Port-Louis / autour du 14 février : courts-métrages documentaires pour la Saint-Valentin !

+ d’infos sur http://jaivuundocumentaire.fr

L’Opéra fait son cinéma

Samedi soir au cinéma Cinéville de Lorient. Passées les caisses, une longue file de près de 200 personnes serpente devant la porte close de l’une des grandes salles de projections. Et ce n’est pas le nouveau Star Wars qu’on attend, mais le Barbier de Séville, en direct du Metropolitan Opera de New York. De l’opéra au cinéma, c’est devenu une habitude à Lorient, à Lanester et dans toutes les villes de France depuis la révolution du numérique. « Tous les contenus deviennent possibles : concerts, événements sportifs, ballets et opéra sont maintenant monnaie courante dans les salles obscures, et rencontrent un véritable succès », affirme Mirko Galli, directeur du Cinéville à Lorient. « Le public aime l’opéra, mais il faut aller loin pour en profiter… Ici, on peut s’offrir l’opéra de New-York pour 20 € dans des conditions idéales, c’est magique ! » reprend Mirko Galli, qui accueille 200 à 250 spectateurs par soirée. « J’ai l’impression d’y être, on voit mieux grâce aux nombreuses caméras : les chanteurs, l’orchestre, les coulisses, les décors…Et surtout c’est sous-titré ! » Marie-Thérèse est enthousiaste. Elle vient depuis plus de 4 ans, et à force, elle a fait connaissance avec les autres amateurs d’opéra au cinéma. « C’est du direct, c’est important, on voit la même chose que le public de New-York, explique Jacques, venu de Groix pour la soirée qui dure quand-même 3h30. « Et puis on s’offre une coupe de champagne à l’entracte », s’amusent deux spectatrices. Une ambiance conviviale entre amateurs de bel canto, qui séduit aussi les novices comme Jeannine : elle ne connait l’opéra qu’au cinéma. Jean, ancien musicien professionnel de l’Opéra de Paris, recommande les places en haut de salle, « le son est meilleur ». En homme averti, il reconnait que l’opéra au cinéma « c’est très bien, c’est une bonne approche de l’opéra, plus facile et plus didactique. Et au moins, on ne risque pas d’être mal placé ! ». Une formule déclinable à l’envi, avec les ballets du Bolchoï, les départs de la Volvo Ocean Race ou encore les spectacles des grands humoristes comme Gad Elmaleh ou Florence Foresti.

Opéra au Cinéma :

– Au Cinéville de Lorient, saison du MET de New York / lorient.cineville.fr

– Au CGR de Lanester, saison du Royal Opera House de Londres / www.cgrcinemas.fr/lanester

Les Deizioù attisent la culture breizh

Avec l’hiver s’installe la saison des Deizioù : trois mois dédiés à la culture bretonne dans toute sa pluralité sur l’agglomération lorientaise, coordonnés par Emglev bro an Oriant.

 

De Guidel à Riantec, de Plouay à Lorient, des dizaines de spectacles, ateliers, stages, festoù-noz et concerts rappellent la vivacité d’une culture, d’une langue et d’une histoire. Organisés par Emglev Bro an Oriant, fédération d’une cinquantaine d’associations culturelles bretonnes du Pays de Lorient, les Deizioù se sont installés durablement au cœur de l’hiver et dans le cœur des habitants depuis 29 ans, rythmant de leurs joyeux événements les longs mois qui mènent au printemps. S’il n’y a pas de tête d’affiche aux Deizioù, on revendique volontiers une grande diversité de propositions : « plus qu’un festival, il s’agit d’un rassemblement, depuis l’atelier d’apprentissage des crêpes jusqu’au grand spectacle son et lumières » explique Yvonig Le Merdy, présidente d’Emglev bro an Oriant. « Le but est d’apporter un peu de culture bretonne sur le devant de la scène, même si le public n’y vient pas en priorité pour cet aspect-là ». Car il ne faut pas être spécialiste pour en apprécier la chaleureuse qualité : les animations proposées lors des Deizioù sont destinées à un public large, « il n’y pas d’entre-soi, ni de repli communautaire, bien au contraire. On cherche à montrer que la culture bretonne est ouverte et vivante » reprend la présidente. Transversale et en permanente évolution, elle s’exprime aussi bien dans la danse et la musique que dans le théâtre, la gastronomie, la langue, la photo, la peinture… « Avec les Deizioù, on lui donne une visibilité, on offre au public une occasion de prendre conscience d’une autre expression de la Bretagne, ce n’est que du plus ! ». Ainsi parmi l’offre pléthorique qui s’écoule de janvier à mars, on trouvera de nombreux concerts comme Na dost na bell, une création où le jazz réunit l’Egypte et la Bretagne le 24 janvier à l’Estran (Guidel), Gilles Servat les 31 janvier et 1er février chez Mamm Kounifl (Locmiquélic),  ou encore le spectacle musical Karigosse proposé par le cercle Bugale an Oriant et Mickaël Yaouank sur l’influence des Indes sur la ville de Lorient (dimanche 22 fév. aux Arcs, Quéven). Les festoù-noz s’enchaînent à Plouay (le 24 jan.), à Languidic (le 31 jan.), à Quéven (le 6 fév.), et à Lorient (le 21 fév.), de même les conférences pour mieux connaître l’histoire et la culture bretonne animées par Anne-Marie Chiron et Lucien Gourong. D’ailleurs, ce-dernier est un peu le « fil rouge » des Deizioù autant que de l’histoire locale : on le retrouve notamment dans le spectacle L’aïeule, crée il y a plus de 30 ans, une histoire des femmes bretonnes pendant la Grande Guerre (le 6 mars à Ploemeur) et pour Lorient la bretonne jolie (le 8 mars à Ploemeur) assortie de la 3è édition du concours mondial de gâteau breton qui doit même donner naissance à une confrérie!

 

Programme complet des Deizioù sur www.emglevbroanoriant.org

Trédion, un écrin de verdure chargé d’histoire

Un gracieux château, des dizaines d’étranges mégalithes, des forêts et des landes : le territoire de Trédion ressemble au royaume magique d’un conte de Grimm dans lequel s’insèrent les grands noms de l’histoire de France, des Ducs de Bretagne à Catherine de Médicis…

Tredion le Chateau (7) C’est une petite commune de moins de 1000 habitant, nichée au cœur des Landes de Lanvaux, bordée par la rivière d’Arz et la Claie. Trédion ne croise pas la voie express, mais son écrin de forêts et de landes abrite bien des vestiges d’un passé riche et mouvementé. Le joyau le plus visible est, sans conteste, le château de Trédion, magnifique manoir du 14è siècle alors propriété des Ducs de Bretagne. Entouré de vastes forêts, il s’impose comme rendez-vous de chasse privilégié. De prestigieux propriétaires se succèdent sur ces terres,  comme les Malestroit, Jean IV de Rieux ou encore Charles Fouquet, parent du surintendant des finances du Roi Louis XIV, et qui serait à l’origine de la légende du Trésor de Trédion enfoui au pied d’un chêne du parc. Le château reçoit la visite d’illustres visiteurs : le Roi François 1er pour une nuit de 1518, avant de rejoindre Vannes ; la Reine Mère Catherine de Médicis, régente du Royaume de France et hôtesse des Coligny alors propriétaires, qui résidera deux semaines au printemps 1570. C’est au cours du 19è siècle que le château subit le plus de transformations par la volonté de son nouveau propriétaire, l’industriel Hippolyte du Fresne de Virel qui offre au bâtiment une nouvelle silhouette néogothique proche des châteaux du bord de Loire. Le parc, dessiné vers 1820, se déploie au gré d’une allée irrégulière et d’une rivière artificielle, on y trouve une cascade, un bassin et un étang, mais aussi un jardin potager et un verger qui l’ont fait inscrire au pré-inventaire des jardins remarquables.

 

De mystérieuses pierres levées

Dans lesbabouin tredion forêts de Trédion, les nombreux mégalithes attestent d’une présence humaine datant du néolithique. Parmi ces étranges pierres taillées et érigées, un curieux couple de menhirs se dresse au creux du bois de Lanvaux. Distants d’une vingtaine de mètres, ces deux pierres taillées ont été nommées « babouin » (pour le plus petit, d’1 mètre 45 de hauteur), et « babouine » (de 3 mètres 25). Le plus petit est même sculpté d’un visage humain. Ces deux sculptures pourraient dater de l’âge de fer et s’interprètent comme la représentation des principes féminins et masculins. Le Dolmen de la Loge aux Loups, les allées couvertes et les Menhirs disséminés dans les bois sont autant d’héritages des populations préhistoriques, complétés par des vestiges romains comme la voie venant de Vannes  et celle issue de Castennec. Chaque occupant y a laissé sa marque, et celle des Bretons s’inscrit dans les noms mêmes de la majorité des 62 lieux-dits de la commune et dans la langue, toujours vivante et parlée par les plus anciens. La religion accompagne aussi l’histoire de Trédion, ancienne frairie de la paroisse d’Elven, et détachée en 1136 après la création d’un prieuré par les seigneurs de Largoët. Elle sera ensuite associée à la frairie d’Aguénéac pour former une nouvelle paroisse en 1820 puis une commune dès 1836. La chapelle Saint-Nicolas d’Aguénéac, datant du 17ème siècle, marque également la mémoire collective de la commune : le 23 octobre 1795, Pierre Coedelo y fut égorgé par les Bleus révolutionnaires à l’issue de la messe, « en essayant de soustraire les saintes hosties à la profanation » selon l’inscription lisible sur sa tombe.

A faire :

Dans le cadre des Rendez-vous artistiques et culturels du patrimoine, suivez la balade contée et commentée « Trédion ou la vie de château, balade sonore et participative » le dimanche 22 février à 14h30. La balade autour du château de Trédion est animée par la compagnie Magic Meeting qui compose une visite décalée : une histoire loufoque concoctée par les comédiens et déversée dans vos oreilles grâce à des casques, ponctuée de chants et de danses. Pour la partie historique, c’est le guide-conférencier Jean-Michel Bonvalet qui révèlera les petites et grandes histoires du château et du bourg.
Balade gratuite sur réservation  auprès de l’office de Tourisme de Vannes Golfe du Morbihan au 02 97 47 24 34 .
Durée 1h30 environ

Anaïs s’en va-t-en guerre

En novembre, une pluie de films documentaires s’abat sur l’agglomération pour vous faire voyager sans bouger de votre siège. Sur les pas des anciens appelés d’Algérie, chez des syndicalistes jardiniers belges, dans l’apprentissage du métier de chef d’orchestre… Au total, plus de 20 films sont présentés dans 14 communes de l’agglomération de Vannes. Parmi la sélection, le film de Marion Gervais « Anais s’en va-t-en guerre » est le phénomène du moment : diffusé en avril sur TV Rennes, ce beau documentaire de 46 minutes rencontre un succès inattendu, avec plus de 500 000 vues en replay… Suivant le combat d’une jeune femme de 24 ans décidée à cultiver ses fleurs et plantes à infusions en Bretagne, le film a emporté les spectateurs dans le sillage de son impétueux sujet. Têtue, obstinée, battante et volontaire, Anaïs ne se laisse pas marcher sur les pieds : accroupie dans son champ, les mains dans la terre, occupée à monter sa serre, transformant sa caravane en séchoir, rien ne l’arrête. Et rien n’arrête le succès de ce film déjà racheté par France 4 et en partance pour les festivals européens. Car le documentaire peut aussi séduire et mobiliser s’il est sincère. C’est en tout cas ce que défend Marion Gervais, la réalisatrice.

 

Comment est né ce film ?

De ma rencontre avec Anaïs : quand je l’ai vue dans un champ, elle m’a parue sublime, il émanait d’elle une telle puissance et une liberté… Et puis on a discuté, elle m’a parlé de son projet. Elle a la force de tout faire pour réaliser ses rêves, de ne pas subir sa vie. Les choses se sont imposées, c’était instinctif : je l’ai filmée pendant 2 ans !

 

Comment expliquez-vous ce succès ?

Le film et le combat d’Anaïs ont touché quelque chose d’humain chez le public. Il n’y a pas de commentaires, ce qui fait que le spectateur se sent au contact d’Anaïs. Et finalement, ce qui m’a émue chez cette jeune femme finit par rejaillir du film. Cette gamine qui arrive à ce qu’elle veut sans se soumettre ni renoncer : on se projette dans ce modèle, ça nous redonne de l’espoir.

 

Expliquer, interpeler, bouleverser, c’est le rôle du documentaire ?

Il n’y a que le réel et la quête de vérité qui ont du sens pour moi. Le documentaire doit transmettre le réel selon le regard du réalisateur, comme un témoignage. C’est un éclairage, humain dans le cas de mon film, qui nous engage à mettre nos peurs de côté et à vivre sans passer à côté de nous-même. J’aimerais que mon film aille dans les lycées auprès des jeunes qui sont souvent déjà conditionnés par leurs peurs.

 

Quelles retombées de cette réussite ?

Pour Anaïs, humainement, ça lui donne plus de confiance en elle. Et puis elle reçoit beaucoup de soutien : 300 mails par jour, la production de Quark qui lui a créé une campagne de financement pour acheter sa terre, Rollinger qui vend ses tisanes à Paris… Mais elle continue à travailler 15 heures par jour ! Enfin, alors que le film avait été refusé par les chaînes de télévision, un tel succès montre que le public attend aussi autre chose, pas seulement du formaté. Ce film va droit au cœur.

 

Marion Gervais sera présente lors des projections de son film à l’occasion du Mois du Film documentaire.

Programme complet sur www.cinecran.org

Rester zen avec le yoga

Yoga à PloemeurDes adeptes dans le show-biz, des clichés un peu new age, le yoga séduit pourtant plus d’un million de Français. Souvent mal connu, le yoga n’est pas une discipline sportive mais une philosophie de vie qui vise l’épanouissement personnel, une union du corps et de l’esprit. Sur l’agglomération de Lorient, on compte plus d’une dizaine d’associations de yoga. A Ploemeur, au Courégant, une douzaine d’enfants se retrouve tous les mardis pour une séance hebdomadaire. Dans la demi-pénombre et bercés par la musique, les petits yogis se détendent avant de laisser la place aux adultes. « Le yoga est un art de vivre, il concerne l’alimentation, l’apprentissage, le sommeil, l’hygiène…  C’est un état d’être appliqué à toutes nos actions » résume Audrey Fiorini, fondatrice de la Yoga School Bretagne. « En sanscrit, le mot yog signifie union : le yoga cherche l’équilibre, la cohérence et la paix dans nos pensées et nos actions. SI tout le monde est yoga, l’univers tout entier est yoga ! » s’amuse Audrey. Drapée de blanc, souple dans un large pantalon bleu, pieds nus et cheveux libres, elle parle d’une voix douce et posée. Et les fameuses postures ? « Elles s’inspirent de la nature, d’ailleurs elles portent des noms d’arbres ou d’animaux. Elles nous aident à trouver notre équilibre »  reprend Audrey. Dans le cours adulte, chacun se déchausse et s’installe discrètement sur son tapis. Monique est venue après une opération de la hanche, « j’ai récupéré plus de souplesse très rapidement, mais je viens aussi pour me recentrer et relâcher la pression ». « Le yoga nous apporte une certaine sérénité, complète Lise, à être gentil avec notre corps, à nous trouver nous-même, on est dans la paix ». « On se sent bien, en forme, plus détendu, voire boosté selon les thématiques abordées à chaque séance » expliquent Marion et Caroline. Pas de prérequis donc, chacun puise selon ses envies et ses besoins dans le yoga : souplesse, souffle, détente, sérénité… Et tous revendiquent ce mélange de pratique physique et de spiritualité.

-Yoga School Bretagne / Audrey Fiorini / cours sur Ploemeur et Lorient / yogaschool.fr
-Yoga Satyananda / cours sur Lorient (CEP) et Hennebont / www.ecoledeyogasatyananda.net
-PLLorient / cours au Ter / www.pllorient.com
-Yoga l’Orient / cours sur Quéven, Kerpape et Quimperlé / www.yogalorient.fr
-YAPP / cours sur le Pays de Plouay /
-Foyer Laïque de Lanester / www.foyerlaiquelanester.fr/yoga
-Yoga du Scorff / cours sur Lanester /
-Laïta Yoga / cours sur Guidel…

Corps bronzés et crustacés

Sur la plage abandonnée, corps bronzés et crustacés. Coques, palourdes, huitres, crevettes et autres étrilles : la nature est généreuse sur les côtes de Lorient Bretagne Sud. Avec un peu de matériel et de la bonne volonté, offrez-vous un bouquet iodé et faites vous-même votre plateau de fruits de mer.

 

Coques à RiantecDes corps dorés alignés sur les serviettes colorées : l’été, les 100 km de littoral et de plage de Lorient Bretagne sud offrent le panorama classique du farniente et de la bronzette. Mais plus qu’un bronzarium à ciel ouvert, la plage recèle de nombreux trésors à débusquer et déguster. Et à Lorient Bretagne Sud, on n’a pas attendu la mode du DIY* pour mettre les pieds dans la vase. Ici, souvent, le plateau de fruits de mer est « fait maison ». Tout au long de l’année, à chaque grande marée, les plages se peuplent de bipèdes gratteurs en quête de coquillages, l’échine courbée, le râteau à la main. Lieu privilégié de ce sport familial très prisé, la Petite Mer de Gâvres attire chaque jour de nouveaux pêcheurs, indépendamment des grands coefficients : espace naturel unique, cette mer intérieure de 350 hectares se vide presque entièrement à marée basse deux fois par jour. Un paradis pour les coquillages qui y résident comme pour les gourmands qui les traquent. « On pêche de tout ici, palourdes, coques, bigorneaux, moules, huîtres… » explique Jean, planté dans ses bottes en caoutchouc. « Je suis né ici, je connais la Petite Mer comme ma poche. Le bon matériel : un croc à quatre dents, un long manche pour ne pas trop se baisser. Je remplis un seau en une heure. » Le geste est sûr, l’œil averti : « il faut gratter sur environ 10 à 15 cm de profondeur dans le sable ou la vase. Pas besoin d’aller profond, mieux vaut avancer ». Et la récolte est belle : des palourdes et des coques de gros calibre, « je respecte les tailles minimum, si les coquillages sont trop petits, je les enfouis dans le sable pour les protéger des goélands ». Même technique pour Michel, enfoncé dans un grand pantalon ciré jaune. « Respecter les tailles, ça permet d’assurer le renouvellement sans épuiser la ressource ». Michel vient pêcher toute l’année, au gré de ses envies : « j’aime être en plein air, l’odeur d’iode, les cris des oiseaux, la vue, les lumières… Et puis ici, les coquillages sont très bons, c’est comme un grand frigo à ciel ouvert ! ». Toujours prompts à aider leur prochain, les pêcheurs à pied expérimentés délivrent leurs conseils avisés aux débutants, et même quelques recettes de cuisine : les bulots cuisent dix minutes dans de l’eau de mer avec un peu de poivre, les coques se dégustent à l’italienne avec des pâtes, un peu d’ail et de la crème, les palourdes sont à redécouvrir crues…

*Do It Yourself : Faites-le vous-même

Pratique :

Si la pêche à pied se pratique quasiment tous les jours dans la Petite Mer de Gâvres, le reste du littoral livre ses trésors de préférence aux grandes marées. La pêche à pied est un sport réglementé : les tailles et quantités autorisées par personne sont indiquées par les affaires maritimes.

> Lorient 88 av de la Perrière – 02.97.37.16.22

> www.morbihan.gouv.fr

 

Prochaines grandes marées en 2014 (coefficient autour de 100) :

Du 13 au 17 juin (coef. 96 à 100)

Du 12 au 16 juillet (coef. 97 à 107)

Du 10 au 15 août (coef. 95 à 113)

Du 8 au 12 septembre (coef. 97 à 115)

Du 7 au 11 octobre (coef. 97 à 111)

Du 6 au 9 novembre (coef. 98 à 101)

 

La solidarité des libraires indépendants

« Merci pour ce moment », l’imprévu best-seller (440 000 exemplaires vendus fin septembre) de Valérie Trierweiler sur sa relation avec le Président François Hollande l’a prouvé : le secteur du livre résiste plutôt bien dans un environnement de crise*. Pourtant, on se souvient des récents dépôts de bilan de Virgin et de Chapitre. Un épisode douloureux jusqu’à Lorient (voir ci-dessous) qui montre que tout n’est pas si simple. Et c’est pour mieux revendiquer leur attachement au livre en tant que bien culturel, et pas de consommation, que six libraires indépendants se sont regroupés en une association, LIPL (Libraires Indépendants du Pays de Lorient) dès 2010. « On s’est rapproché pour mieux faire connaître notre métier qui doit évoluer en même temps que la société » explique Chantal Dufief, présidente de LIPL et propriétaire de la librairie lorientaise Quand les livres s’ouvrent.

Chantal Dufief et son mari, librairie Quand les livres s'ouvrent à Lorient, et membres du réseau LIPL
Chantal Dufief et son mari, librairie Quand les livres s’ouvrent à Lorient, et membres du réseau LIPL

Car au Pays de Lorient comme ailleurs, les libraires font face au géant du net Amazon, à la concurrence des grandes surfaces, à la dilution d’une offre pléthorique dans des points de distributions très éparpillés. « On va au supermarché pour trouver tout dans un même lieu, des livres et des petits pois. Mais cela isole les gens de plus en plus, même chose avec Internet. Alors qu’en entrant dans une librairie, on s’engage socialement et dans la vie culturelle de son quartier, de sa commune ». Plus qu’un étalage de livres, les membres de LIPL revendiquent un savoir-faire professionnel, une connaissance démultipliée par leurs spécialités respectives : jeunesse, bien-être, culture locale, littérature… Ils défendent leur rôle et leur place, « on opère une sélection, on propose des coups de cœur, des animations, on conseille et on écoute les lecteurs. La lecture révèle beaucoup de soi, de l’intime : on est dans une relation d’échanges. Et une librairie, ça respire la vie, le goût de l’autre » reprend Chantal Dufief. Animateur de terrain, LIPL participe à des événements et organise le salon bisannuel du livre santé et bien-être. Le réseau prépare même sa sélection pour lancer un prix du livre LIPL courant 2015.

 

Infos sur http://assolipl.blogspot.fr

 

* En 2013, on compte 356 millions de livres papiers vendus, avec une nette progression du livre numérique qui double ses ventes à 5 millions de téléchargements payants recensés.